61 articles 8 mĂ©dias ABRAHAM KARL 1877-1925 Psychanalyste allemand, un des plus fidĂšles et des plus orthodoxes disciples de Freud. NĂ© Ă BrĂȘme dans une famille juive hansĂ©atique, Karl Abraham reçoit d'abord une formation mĂ©dicale classique. C'est Ă Zurich, dans la clinique du Burghölzli, fondĂ©e par C. G. Jung, qu'il s'initie Ă la psychiatrie et Ă la psychanal [âŠ] Lire la suite ALEXANDER FRANZ 1891-1964 Ăcrit par Daniel WIDLĂCHER âą 471 mots Un des pionniers de la mĂ©decine psychosomatique, et l'un des animateurs du mouvement psychanalytique amĂ©ricain, Franz Alexander, esprit Ă©clectique et non conformiste, Ă©tait d'origine hongroise. Il s'oriente vers la psychanalyse aprĂšs avoir fait des Ă©tudes de physique. Comme plusieurs de ses compatriotes Michael Balint, en particulier, c'est Ă Berlin q [âŠ] Lire la suite ANZIEU DIDIER 1923-1999 Ăcrit par Jacques SĂDAT âą 695 mots Didier Anzieu est nĂ© le 8 juillet 1923 Ă Melun en Seine-et-Marne, oĂč ses parents Ă©taient employĂ©s des Postes et TĂ©lĂ©communications ; tous deux d'origine mĂ©ridionale parlaient occitan lorsqu'ils ne voulaient pas ĂȘtre compris de leur fils unique. Sa mĂšre Marguerite, nĂ©e Ă la suite du dĂ©cĂšs d'une jeune sĆur, Marguerite, brĂ»lĂ©e vive, sera une morte vivante, remplaçant une morte ». DouĂ©e pour l'Ă©crit [âŠ] Lire la suite AUBRY JENNY 1903-1987 Ăcrit par Ălisabeth ROUDINESCO âą 383 mots Pionnier de la psychanalyse en France, Jenny Aubry appartenait Ă une famille de la grande bourgeoisie parisienne. Par sa mĂšre, elle Ă©tait la petite-fille d'Ămile Javal, un ophtalmologue dĂ©mocrate, ami de Zola, qui sympathisa avec la Commune de Paris et inventa une mĂ©thode de lecture pour les aveugles. La sĆur de Jenny, Louise Weiss, fut une cĂ©lĂšbre suffragette. PoussĂ©e par sa mĂšre, elle s'oriente [âŠ] Lire la suite BALINT MICHAEL 1896-1970 Ăcrit par Daniel WIDLĂCHER âą 521 mots Psychanalyste, connu surtout aujourd'hui par l'attention qu'il a portĂ©e aux problĂšmes de la relation entre les mĂ©decins et leurs malades, Michael Balint, nĂ© Ă Budapest, poursuivit des Ă©tudes mĂ©dicales sous la pression de son pĂšre, lui-mĂȘme mĂ©decin, et, parallĂšlement, des Ă©tudes de chimie. C'est en tant que chimiste Ă l' Farben qu'il travailla Ă Berlin, en mĂȘme temps qu'il y accomplit sa format [âŠ] Lire la suite BETTELHEIM BRUNO 1903-1990 Ăcrit par Pamela TYTELL âą 1 064 mots Psychanalyste amĂ©ricain d'origine autrichienne, Bruno Bettelheim fit des Ă©tudes de psychologie et de psychiatrie Ă l'universitĂ© de Vienne, sa ville natale. Il acquit ensuite une solide formation psychanalytique. D'origine juive, il est dĂ©portĂ©, en 1938, Ă Dachau puis Ă Buchenwald, expĂ©rience qui allait inspirer son Ă©tude ultĂ©rieure intitulĂ©e [âŠ] Lire la suite BINSWANGER LUDWIG 1881-1966 Ăcrit par Charles BALADIER âą 1 205 mots NĂ© Ă Kreuzlingen, dans le canton helvĂ©tique de Thurgovie, tout prĂšs de la ville allemande de Constance, dont il frĂ©quenta le lycĂ©e avant de faire ses Ă©tudes de mĂ©decine Ă Lausanne, puis Ă Heidelberg, enfin Ă Zurich, Ludwig Binswanger allait illustrer la recherche psychiatrique notamment avec sa Daseinanalyse ou analyse existentielle et travailler Ă fonder celle-ci dans une [âŠ] Lire la suite BION WILFRED R. 1897-1979 Ăcrit par Ămile JALLEY âą 4 827 mots La figure de Bion, principal disciple de Melanie Klein, est celle d'un grand penseur du mouvement psychanalytique. Revenant Ă la source des premiers grands travaux de Sigmund Freud 1895, 1900, 1911, son principal mĂ©rite est d'avoir dĂ©veloppĂ©, selon l'ensemble de leurs consĂ©quences et dans une perspective [âŠ] Lire la suite BREUER JOSEF 1842-1925 Ăcrit par Catherine CLĂMENT âą 441 mots MĂ©decin et physiologiste autrichien, qui travailla avec Freud sur la thĂ©orie des nĂ©vroses. Breuer, avant d'entrer en rapport avec le fondateur de la psychanalyse, Ă©tait dĂ©jĂ un savant Ă©tabli, jouissant d'une excellente rĂ©putation mĂ©dicale Ă Vienne. Il s'Ă©tait intĂ©ressĂ©, sous la direction d'Ewald Hering, Ă la physiologie de la respiration, attachant son [âŠ] Lire la suite CHASSEGUET-SMIRGEL JANINE 1928-2006 Ăcrit par Universalis âą 164 mots Psychanalyste française. NĂ©e dans une famille juive originaire d'Europe centrale, Janine Chasseguet-Smirgel, diplĂŽmĂ©e en sciences politiques et docteur en psychologie, se consacre Ă la psychanalyse. Membre de la SociĂ©tĂ© psychanalytique de Paris, elle en devient prĂ©sidente 1975-1977, puis est vice-prĂ©sidente de l'Association psychanalytique internationale 1983-1989. RĂ©cusant certains principes [âŠ] Lire la suite CLAVREUL JEAN 1923-2006 Ăcrit par Jacques SĂDAT âą 704 mots Psychiatre et psychanalyste, Jean Clavreul est nĂ© Ă Alençon le 24 novembre 1923, et dĂ©cĂ©dĂ© au cours d'un voyage en Italie, le 28 octobre 2006. Dans les annĂ©es 1950, il entreprend une analyse avec Lacan et participe Ă la SociĂ©tĂ© française de psychanalyse Puis il prend une part active Ă l'Ăcole freudienne de Paris fondĂ©e par Lacan en 19 [âŠ] Lire la suite CONFĂRENCES D'INTRODUCTION A LA PSYCHANALYSE S. Freud Ăcrit par Jacques LE RIDER âą 923 mots Les ConfĂ©rences ou Leçons d'introduction Ă la psychanalyse constituent la mise en forme de deux cycles de cours prĂ©sentĂ©s par Sigmund Freud Ă l'universitĂ© de Vienne pendant les semestres d'hiver 1915-1916 et 1916-1917. Cette activitĂ© d'enseignement de Freud n'a rien d'exceptionnel depuis son habilitation en neu [âŠ] Lire la suite DEUTSCH HELEN 1884-1982 Ăcrit par Pamela TYTELL âą 1 181 mots ThĂ©oricienne de la sexualitĂ© fĂ©minine, premiĂšre femme psychanalyste Ă avoir Ă©tĂ© analysĂ©e par Sigmund Freud, Helen Rosenbach Deutsch est morte Ă Cambridge, dans le Massachusetts, aux Ătats-Unis, Ă l'Ăąge de quatre-vingt-dix-sept ans. NĂ©e Ă Przemysl, dans la partie polonaise de l'Empire austro-hongrois, militante politique tout au long de sa vie, elle lut [âŠ] Lire la suite DEVEREUX GEORGES 1908-1985 Ăcrit par Tobie NATHAN âą 1 236 mots NĂ© Ă LugĂłs, petite ville de Transylvanie alors hongroise, d'un pĂšre avocat socialiste, homme tranquille et doux, et d'une mĂšre germanophile, Georges Devereux Ă©tait ĂągĂ© de dix ans lorsque, sa rĂ©gion devenant partie intĂ©grante de la Roumanie, il fut obligĂ©, du jour au lendemain, de changer de langue pour ses Ă©tudes. Il ne s'y soumit qu'Ă contrecĆur et devait refouler totalement, par la suite, la lan [âŠ] Lire la suite DIATKINE RENĂ 1918-1997 Ăcrit par Florence QUARTIER-FRINGS âą 874 mots La vie de RenĂ© Diatkine s'est construite au fil des Ă©vĂ©nements de ce siĂšcle nĂ© en 1918 Ă Paris, d'une famille juive Ă©migrĂ©e de Russie, il entreprend ses Ă©tudes de mĂ©decine au moment oĂč dĂ©bute la Seconde Guerre mondiale. DĂšs aprĂšs la LibĂ©ration, il s'engage, au sens passionnĂ© et militant du terme, dans une aventure qui consiste Ă recrĂ©er â et non pas seulement Ă transformer â l'institution psychi [âŠ] Lire la suite DOLTO FRANĂOISE 1908-1988 Ăcrit par GĂ©rard GUILLERAULT âą 1 382 mots âą 1 mĂ©dia Pour tenter de dresser d'emblĂ©e le tableau composite de ce qu'aura Ă©tĂ© le parcours de Françoise Dolto, on pourrait souligner notamment sa rĂ©solution Ă ĂȘtre mĂ©decin â d'oĂč elle tirera le sens du corps et du cĆur ! â, sa carriĂšre de psychanalyste â sachant donc le rapport du psychisme au langage dans l'Ă©coute transfĂ©rentielle â et l'engagement chrĂ©tien, venant attester de sa sensibilitĂ© Ă la v [âŠ] Lire la suite DOR JOĂL 1946-1999 Ăcrit par Alain VANIER âą 700 mots JoĂ«l Dor fut l'une des figures marquantes du mouvement psychanalytique lacanien. En effet, il incarna un tournant pris dans les annĂ©es 1980 par une nouvelle gĂ©nĂ©ration dans le rapport Ă l'Ćuvre de Lacan. La mĂ©fiance comprĂ©hensible Ă l'Ă©gard du projet d'enseigner la psychanalyse Ă l'UniversitĂ©, compte tenu du risque de mise en systĂšme de la thĂ©orie analy [âŠ] Lire la suite ERIKSON ERIK HOMBURGER 1902-1994 Ăcrit par Pamela TYTELL âą 1 239 mots NĂ© le 15 juin 1902 Ă Francfort-sur-le-Main Allemagne, Erik Erikson s'installe Ă Vienne en 1927, oĂč il s'occupe des quatre enfants de l'AmĂ©ricaine Dorothy Tiffany Burlingham, qui Ă©tudie la psychanalyse avec Sigmund Freud. Erikson suit les enseignements d'Anna Freud Ă l'Institut de psychanalyse, s'initie Ă la mĂ©thode d'enseignement de Maria Montessori, cr [âŠ] Lire la suite FEDERN ERNST 1914-2007 Ăcrit par Michelle MOREAU-RICAUD âą 511 mots NĂ© Ă Vienne dans une famille de la bourgeoisie juive assimilĂ©e, Ernst Federn Ă©tait le fils du neurologue devenu psychanalyste Paul Federn 1871-1950, lui-mĂȘme fils de mĂ©decin et neveu d'un cĂ©lĂšbre rabbin de Prague. L'un des proches et des plus anciens disciples de Freud, Paul Federn devint son reprĂ©sentant officiel en tant que vice-prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© psychanalytique de Vienne de 1924 Ă 1938. [âŠ] Lire la suite FĂDIDA PIERRE 1934-2002 Ăcrit par Roland GORI âą 1 516 mots Grande figure de la psychanalyse et de l'UniversitĂ© française, Pierre FĂ©dida est un intellectuel internationalement reconnu. Assumant de multiples responsabilitĂ©s Ă©ditoriales, il a notamment fondĂ© et co-dirigĂ© avec Daniel Widlöcher la Revue internationale de psychopathologie et avec Dominique Lecourt la collection des Forum Diderot » FĂ©dida est nĂ© Ă Lyon le 30 [âŠ] Lire la suite FERENCZI SANDOR 1873-1933 Ăcrit par Catherine CLĂMENT âą 916 mots âą 1 mĂ©dia Le plus connu des psychanalystes d'origine hongroise, Sandor Ferenczi eut pour Ă©lĂšves GezĂ Roheim, le premier ethnologue psychanalyste, et Melanie Klein, la grande thĂ©oricienne de la psychanalyse des enfants ils constituĂšrent ce foyer de l'Ă©cole hongroise aux brandons maintenant dispersĂ©s » dont parle [âŠ] Lire la suite FORNARI FRANCO 1921-1985 Ăcrit par Claude AMBROISE âą 968 mots NĂ© dans un village de l'Italie du Nord â Rivergaro, prĂšs de Plaisance â, Fornari devint neuropsychiatre et acquit sa formation psychanalytique auprĂšs de Cesare Musatti, le pĂšre de la pensĂ©e freudienne Ă Milan. Mais il Ă©tait Ă©galement imprĂ©gnĂ© de l'Ćuvre de Melanie Klein et, plus gĂ©nĂ©ralement, des travaux de l'Ă©cole anglaise Bion en particulier.Cet It [âŠ] Lire la suite FOUQUE ANTOINETTE 1936-2014 Ăcrit par Yannick RIPA âą 842 mots âą 1 mĂ©dia Le Mouvement de libĂ©ration des femmes a Ă©tĂ© fondĂ© en 1968 par trois femmes Josiane Chanel, Monique Wittig et moi-mĂȘme ». Ainsi se prĂ©sentait Antoinette Fouque en 1993, dans son mĂ©moire pour lâhabilitation Ă la direction de recherches intitulĂ© De la libĂ©ration des femmes Ă la dĂ©mocratisation. [âŠ] Lire la suite FREUD ANNA 1895-1982 Ăcrit par Pamela TYTELL âą 1 713 mots âą 1 mĂ©dia La fille de Freud, le dernier de ses six enfants, Anna, dĂ©cĂ©dĂ©e le 9 octobre 1982 Ă Londres, fut la seule, dans la fratrie, Ă suivre les traces du pĂšre, dont elle Ă©tait la prĂ©fĂ©rĂ©e et dont elle devint le plus fidĂšle disciple. Ă la mort de Freud, elle se mua en gardienne vigilante de la doctrine, incarnant, pour une partie importante de la communautĂ© analytique â notamment pour les Britanniques et [âŠ] Lire la suite FREUD SIGMUND 1856-1939 Ăcrit par Jacques LE RIDER, Marthe ROBERT âą 16 152 mots âą 2 mĂ©dias Sigmund Freud est l'un des savants qui ont le plus marquĂ© la pensĂ©e du xxe siĂšcle. Parti d'une recherche sur l'Ă©tiologie des nĂ©vroses, il a créé une Ćuvre qui dĂ©borde largement le domaine de la pathologie pour couvrir de nombreux secteurs du savoir, en particulier ceux qu'on groupe aujourd'hui sous le nom de [âŠ] Lire la suite FROMM ERICH 1900-1980 Ăcrit par Pamela TYTELL âą 1 189 mots NĂ© Ă Francfort-sur-le-Main, Erich Fromm Ă©tudia la sociologie Ă Heidelberg, Ă Francfort et Ă Munich il s'initia Ă la psychanalyse Ă l'universitĂ© de Munich et auprĂšs de l'Institut de psychanalyse de Berlin de 1923 Ă 1925. Il fut analysĂ© par Hanns Sachs. Ă Be [âŠ] Lire la suite GRANOFF WLADIMIR 1924-2000 Ăcrit par Hector YANKELEVICH âą 763 mots Il ne serait pas exagĂ©rĂ© d'Ă©crire que tant le charme qui Ă©manait de sa personne, le caractĂšre Ă la fois enveloppant et tranchant de sa parole, que les Ă©vĂ©nements dont il fut l'un des principaux protagonistes ont relĂ©guĂ© au second plan les raisons pour lesquelles Wladimir Granoff doit rester dans l'histoire de la psychanalyse en France comme un grand thĂ© [âŠ] Lire la suite GRODDECK GEORG 1866-1934 Ăcrit par François GANTHERET âą 2 006 mots Parmi les figures les plus marquantes de l'histoire du mouvement psychanalytique, Georg Groddeck tient une place trĂšs particuliĂšre. En contact Ă©pistolaire Ă©troit avec Freud autour des annĂ©es 1920, soutenu par celui-ci contre la rĂ©serve, voire l'hostilitĂ© de la plupart des analystes de l'Ă©poque, il ne peut cependant, mĂȘme s'il rĂ©clamait ce titre, ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un disciple du fondateur de la [âŠ] Lire la suite HARTMANN HEINZ 1894-1970 Ăcrit par Pamela TYTELL âą 824 mots Fils d'un professeur d'histoire de l'universitĂ© de Vienne, Heinz Hartmann fit ses Ă©tudes de mĂ©decine et travailla sous la direction du pharmacologue Hans Horst Mayer et du sociologue Max Weber. En 1927, alors qu'il Ă©tait en psychanalyse avec Sandor Rado, il publia Die Grundlagen der Psychoanalyse Les Fondements de la [âŠ] Lire la suite HASSOUN JACQUES 1936-1999 Ăcrit par Jean-François de SAUVERZAC âą 732 mots NĂ© en Ăgypte de parents français, juif athĂ©e, le psychanalyste Jacques Hassoun n'a jamais renoncĂ© Ă l'hĂ©ritage cosmopolite qui fut le sien ni reniĂ© son passĂ© de militant. EmprisonnĂ© en Ăgypte lorsqu'il Ă©tait communiste, il fut trotskiste, avant de dĂ©fendre dans sa pratique et ses Ă©crits la libertĂ© du sujet. Polyglotte, grand connaisseur de l'hĂ©breu et de l'arabe, la [âŠ] Lire la suite HORNEY KAREN 1885-1952 Ăcrit par Yvon BRĂS âą 879 mots NĂ©e Ă Hambourg en 1885 d'un pĂšre d'origine norvĂ©gienne et d'une mĂšre d'origine hollandaise, Karen Danielsen fait ses Ă©tudes de mĂ©decine Ă Berlin oĂč elle Ă©pouse un avocat d'origine hongroise, Oscar Horney, dont elle divorce en 1937. DĂšs 1910, elle s'intĂ©resse au freudisme et devient bientĂŽt une des figures marquantes de la psychanalyse berlinoise. Elle j [âŠ] Lire la suite IRIGARAY LUCE 1930- Ăcrit par Marie Beth MADER âą 508 mots FĂ©ministe, linguiste, psychanalyste et philosophe française, Luce Irigaray a construit une grande part de son Ćuvre sur les usages et mĂ©susages de la langue lorsque celle-ci s'emploie Ă rendre compte du en 1930, en Belgique, Luce Irigaray est prudente sur les dĂ©tails qu'elle rĂ©vĂšle concernant sa vie privĂ©e ou son Ă©ducation ; elle pense en effet que l'establishment universitaire, dominĂ© [âŠ] Lire la suite JONES ERNEST 1879-1958 Ăcrit par Daniel WIDLĂCHER âą 536 mots âą 1 mĂ©dia Psychanalyste anglais d'origine galloise, ami et biographe de Freud, Jones, docteur en mĂ©decine en 1901, avait une vocation de neurologue. Il dĂ©couvrit l'Ćuvre de Freud au cours d'un stage qu'il accomplit Ă Zurich auprĂšs de E. Bleuler et de C. G. Jung. Ce dernier le prĂ©senta Ă Freud en 1908 au cours du Ier CongrĂšs de psychanalyse [âŠ] Lire la suite JUNG CARL GUSTAV 1875-1961 Ăcrit par Ătienne PERROT âą 5 215 mots âą 1 mĂ©dia Jungn'est pas seulement un psychiatre rival de Freud ou son continuateur. Il est avant tout le tĂ©moin d'une rĂ©alisation intĂ©rieure dont sa mĂ©thode psychologique et son Ćuvre sont les fruits. Cette aventure fait rentrer dans le domaine scientifique l'antique quĂȘte du Graal et l'audacieuse descente aux enfers de Faust. Jung a rencontrĂ© sur son chemin d'adolesc [âŠ] Lire la suite KHAN MASUD 1924-1989 Ăcrit par Jean-Bertrand PONTALIS âą 1 183 mots Un personnage d'abord. De grande allure, Ă©lĂ©gant, beau â toutes choses plutĂŽt rares dans la profession... Prompt dans la rĂ©partie souvent cinglante, ce qui lui valut beaucoup d'ennemis, et pourtant fidĂšle en amitiĂ©. Ne s'en laissant pas conter et prodigieux conteur, lui venu des Indes â du Penjab â pour s'Ă©tablir au Royaume-Uni. Une bibliothĂšque immense ce qui importe, disait-il, est moins d'avo [âŠ] Lire la suite KLEIN MELANIE 1882-1960 Ăcrit par Jean-Bertrand PONTALIS âą 2 226 mots âą 1 mĂ©dia On a longtemps localisĂ© les travaux de Melanie Klein dans le domaine de la psychanalyse des enfants, tenue pour une application et une spĂ©cialisation impure » de la psychanalyse proprement dite. C'est seulement depuis quelque temps, surtout en France, que partisans comme dĂ©tracteurs y voient la contribution Ă la pensĂ©e psychanalytique la plus original [âŠ] Lire la suite LACAN JACQUES 1901-1981 Ăcrit par Patrick GUYOMARD âą 6 797 mots Jacques Lacan a dominĂ© pendant trente ans la psychanalyse en France. Il l'a marquĂ©e de son style ; il y laisse une trace ineffaçable. AimĂ© et haĂŻ, adorĂ© et rejetĂ©, il a suivi sa voie sans s'en Ă©carter, ne laissant personne indiffĂ©rent, s'imposant mĂȘme Ă ceux qui ne voulaient pas de lui. Pour les psychanalystes, son Ćuvre et sa pensĂ©e sont incontournable [âŠ] Lire la suite LAFORGUE RENĂ 1894-1962 Ăcrit par Jacques POSTEL âą 586 mots MĂ©decin et psychanalyste français. D'origine alsacienne, RenĂ© Laforgue fait ses Ă©tudes mĂ©dicales Ă Berlin, mais obtient en France, en 1919, son doctorat pour une thĂšse sur l'affectivitĂ© dans la schizophrĂ©nie ». InstallĂ© d'abord Ă Grenoble, puis Ă Paris en 1921, il dĂ©cide de se consacrer Ă la psychanalyse, ayant lu en allemand les principaux ouvrages d [âŠ] Lire la suite LAGACHE DANIEL 1903-1972 Ăcrit par Jacques POSTEL âą 499 mots Psychiatre et psychanalyste français. Admis Ă l'Ăcole normale supĂ©rieure en 1924, en mĂȘme temps que R. Aron, P. Nizan et Sartre, Daniel Lagache est reçu brillamment Ă l'agrĂ©gation de philosophie. IntĂ©ressĂ© par la psychopathologie, il commence, sur les conseils de son maĂźtre G. Dumas, des Ă©tudes de mĂ©decine puis de psychiatrie et devient chef de cli [âŠ] Lire la suite LAPLANCHE JEAN 1924-2012 Ăcrit par Universalis âą 781 mots Psychanalyste et universitaire français, Jean Laplanche a consacrĂ© une grande partie de sa vie Ă la transmission des thĂ©ories psychanalytiques, notamment en dirigeant la publication des Ćuvres complĂštes de Freud aux Presses universitaires de France Son Ćuvre thĂ©orique revisite certains concepts freudiens thĂ©orie de la sĂ©duction, que le fondateur de la [âŠ] Lire la suite LEBOVICI SERGE 1915-2000 Ăcrit par Anny COMBRICHON âą 909 mots Serge Lebovici, professeur de psychiatrie et psychanalyste, est nĂ© le 15 juin 1915 Ă Paris et mort le 11 aoĂ»t 2000 Ă Marvejols LozĂšre. Les Ă©vĂ©nements du xxe siĂšcle ont imprimĂ© Ă ses engagements institutionnels un sceau conservateur qui lui valut autant de fidĂšles que d' aĂźnĂ© d'une famille d [âŠ] Lire la suite LECLAIRE SERGE 1924-1994 Ăcrit par Ălisabeth ROUDINESCO âą 816 mots De son vrai nom Liebschutz, Serge Leclaire est nĂ© Ă Strasbourg dans une famille juive agnostique, respectueuse des fĂȘtes et des traditions. Durant ses Ă©tudes au lycĂ©e Fustel-de-Coulanges, il rencontre Wladimir Granoff, qui deviendra psychanalyste comme lui. DĂšs les accords de Munich, son pĂšre, fondateur d'une usine de tricotage, quitte l'Alsace avec [âŠ] Lire la suite LEGENDRE PIERRE 1930- Ăcrit par Christian HERMANSEN âą 1 693 mots Au sein d'un monde universitaire français passablement dĂ©boussolĂ©, Ă tout le moins depuis l'aprĂšs-guerre, l'itinĂ©raire insolite suivi par Pierre Legendre peut intriguer. NĂ© en 1930, il ne s'est trouvĂ© Ă aucun de ces rendez-vous de Saint-Germain-des-PrĂ©s ou du quartier Latin qui ont vu, en de bruyants duels au fleuret pas toujours mouchetĂ©, s'affronter petits et grands clercs des Ă©coles les plus en [âŠ] Lire la suite LE LIVRE ROUGE C. G. Jung - Fiche de lecture Ăcrit par Michel CAZENAVE âą 1 051 mots âą 1 mĂ©dia Voici des dĂ©cennies que le Livre rouge » de Carl Gustav Jung reprĂ©sentait une vĂ©ritable lĂ©gende dans les milieux de la psychologie. Ses hĂ©ritiers ont enfin permis sa publication, en en confiant le soin Ă Sonu Shamdasani, de l'universitĂ© de Londres, l'un des meilleurs connaisseurs au monde de l'Ćuvre du p [âŠ] Lire la suite LE MALAISE DANS LA CULTURE, Sigmund Freud - Fiche de lecture Ăcrit par Michel PLON âą 846 mots IntitulĂ© Malaise dans la civilisation lors de sa premiĂšre traduction française en 1934, cet ouvrage fut longtemps considĂ©rĂ© comme appartenant Ă cette catĂ©gorie des Ćuvres freudiennes que l'on qualifiait d'anthropologiques non sans quelque mĂ©pris. Jacques Lacan, dans une perspective thĂ©oriqu [âŠ] Lire la suite L'HOMME MOĂSE ET LA RELIGION MONOTHĂISTE, Sigmund Freud - Fiche de lecture Ăcrit par Brigitte LEMĂRER âą 805 mots âą 1 mĂ©dia Cet ouvrage de Sigmund Freud fut publiĂ© en 1939 simultanĂ©ment en allemand Ă Amsterdam sous le titre Der Mann Moses und die monotheistische Religion. Drei Abhandlungen, et Ă Londres en anglais, traduit par Katherine Jones sous le titre Moses and de l'exil, il paraĂźt quelques mois avant la mort de Freud et s'inscrit dans la suite logique de [âŠ] Lire la suite MAHLER MARGARET 1897-1985 Ăcrit par Universalis âą 1 141 mots Psychanalyste amĂ©ricaine d'origine autrichienne, Margaret Mahler compte parmi les plus grands thĂ©oriciens du dĂ©veloppement du trĂšs jeune enfant. NĂ©e Ă Sopron actuellement en Hongrie, elle s'installa comme pĂ©diatre Ă Vienne, oĂč elle poursuivit son analyse avec Helen Deutsch et frĂ©quenta le cercle des disciples et des proches de Freud. Lors de l'Anschl [âŠ] Lire la suite MANNONI MAUD 1923-1998 Ăcrit par Alain VANIER âą 926 mots Ce sont les racines inconscientes de ce racisme [anti-femme] que ce livre a tentĂ© d'Ă©voquer... » ainsi commence la derniĂšre phrase du dernier livre de Maud Mannoni, Elles ne savent pas ce qu'elles disent, paru quelques mois avant sa mort. Elle fait Ă©cho Ă celle qui, en 1969, termine un rapport rĂ©digĂ© Ă l'intention des parents de l'Ă©cole de Bonneuil Le problĂšme de la sĂ©g [âŠ] Lire la suite MANNONI OCTAVE 1899-1989 Ăcrit par François ROUSTANG âą 1 265 mots Pour comprendre l'importance et l'originalitĂ© de l'Ćuvre d'Octave Mannoni, il faut la situer avec son auteur dans la petite histoire de la psychanalyse française. Lorsqu'il commence son analyse avec Jacques Lacan en 1945, ce n'est pas un jeune homme en quĂȘte d'avenir qui se prĂ©sente. Sa formation intellectuelle et personnelle est achevĂ©e. Il a Ă©tĂ© profe [âŠ] Lire la suite MUSATTI CESARE 1897-1989 Ăcrit par Silvia VEGETTI FINZI âą 1 040 mots En dĂ©pit de ses dĂ©nĂ©gations, Cesare Musatti Ă©tait connu comme le pĂšre de la psychanalyse italienne ». Il eĂ»t prĂ©fĂ©rĂ© en ĂȘtre tenu pour le frĂšre jumeau » comme le suggĂšre son livre Mia sorella gemella la psicoanalisi, Rome, 1982, en en laissant la paternitĂ© prestigieuse au Triestin Edoardo We [âŠ] Lire la suite NACHT SACHA 1901-1977 Ăcrit par RenĂ© MAJOR, Marc NACHT âą 765 mots ĂmigrĂ© d'une Roumanie oĂč s'appliquait le numerus clausus frappant les Juifs, Sacha Nacht fut toujours soucieux de faire reconnaĂźtre la psychanalyse par les autoritĂ©s mĂ©dicales et les pouvoirs publics. Il se montra attachĂ© aussi Ă la reconnaissance par l'Association psychanalytique internationale de l'Institut de psychanalyse de Paris, dont il fut le fondateur et le premier dire [âŠ] Lire la suite PANKOW GISELA 1914-1998 Ăcrit par Pierre-Paul LACAS âą 874 mots La psychiatre et psychanalyste franco-allemande Gisela Pankow est nĂ©e Ă DĂŒsseldorf en 1914, au sein d'une famille protestante et dĂ©mocrate, qui fut ultĂ©rieurement victime du nazisme. Convertie au catholicisme, elle conservera toujours vivante sa foi, mise au service de la justice et de la dignitĂ© Ă rendre aux malades mentaux. Docteur en mĂ©decine et neuropsychiatrie en 1939, elle fut l'assistante d [âŠ] Lire la suite PERRIER FRANĂOIS 1922-1990 Ăcrit par Ălisabeth ROUDINESCO âą 628 mots Avec François Perrier disparaissait l'un des reprĂ©sentants les plus fameux de la troisiĂšme gĂ©nĂ©ration psychanalytique française celle qui fit l'Ăąge d'or du freudisme dans ce pays en se nourrissant de l'enseignement de Lacan et en donnant Ă cet enseignement son impulsion Ă Paris en 1922, François Perrier est le fils d'un journaliste poĂšte qui le laissera orphelin Ă l'Ăąge de treize ans [âŠ] Lire la suite PUTNAM JAMES JACKSON 1846-1918 Ăcrit par Pamela TYTELL âą 711 mots Neuropsychiatre de nationalitĂ© amĂ©ricaine, professeur de neurologie Ă l'Ă©cole de mĂ©decine de l'universitĂ© Harvard et fondateur de l'American Neurological Association, James Jackson Putnam s'intĂ©ressa Ă l'hypnose et Ă la psychothĂ©rapie dĂšs 1890. Disciple d'Emerson, donc ouvert Ă la dimension sociale comme ses anc [âŠ] Lire la suite RANK OTTO 1884-1939 Ăcrit par Pamela TYTELL âą 1 743 mots âą 1 mĂ©dia NĂ© Ă Vienne dans une famille modeste marquĂ©e par la mĂ©sentente et l'alcoolisme, le jeune Rosenfeld prend Ă dix-sept ans le nom de Rank pour renier ce milieu. DestinĂ© Ă un travail manuel, il est obligĂ© de prendre, pour des raisons de santĂ©, un emploi de bureau, mais ambitionne de faire une carriĂšre littĂ©raire. Lorsque Freud le rencontre, il travaille dans un atelier de mĂ©canique gĂ©nĂ©rale et prĂ©pare [âŠ] Lire la suite REICH WILHELM 1897-1957 Ăcrit par Jacquy CHEMOUNI âą 2 849 mots Reichest de tous les disciples de Freud celui dont l'Ćuvre reprĂ©sente la tentative la plus aboutie de relier la psychanalyse au politique. S'il est surtout connu en tant que figure Ă©minente du freudo-marxisme, Reich fut Ă©galement un clinicien et un chercheur qui n'a cessĂ© de remettre en question ses propre [âŠ] Lire la suite REIK THEODOR 1888-1969 Ăcrit par Catherine CLĂMENT âą 516 mots Appartenant Ă la premiĂšre gĂ©nĂ©ration des psychanalystes qui entouraient Freud, Theodor Reik se caractĂ©risa au sein de ce groupe par le fait qu'il n'Ă©tait pas mĂ©decin. NĂ© en BohĂȘme, il fit des Ă©tudes de littĂ©rature et de psychologie ; en particulier, il rĂ©digea une thĂšse, en 1922 environ, sur La Tentation de saint Antoine de Gustave Flaubert. C'est sur le conseil de Freud lui-mĂȘ [âŠ] Lire la suite RĂHEIM GEZA 1891-1953 Ăcrit par Roger DADOUN âą 1 771 mots En mĂȘme temps qu'il Ă©labore, sur des bases cliniques, sa thĂ©orie psychanalytique, Freud Ă©tend le champ de son investigation Ă toute la culture, selon le principe formulĂ© dans Totem et Tabou 1912 On retrouve dans le complexe d'Ćdipe les commencements Ă la fois de la religion, de la morale, de la sociĂ©tĂ© et de l'art. » Ce n'est pas seulement l'Ćdipe, mais tout l'appareil co [âŠ] Lire la suite SCHOTTE JACQUES 1928-2007 Ăcrit par Jacques SĂDAT âą 760 mots Jacques Schotte a eu le rare mĂ©rite d'ĂȘtre pleinement psychiatre, psychanalyste et philosophe. MĂȘme si toute sa vie professionnelle s'est dĂ©roulĂ©e entre Gand et Louvain, il n'a cessĂ© de parcourir l'Europe et d'autres pays en y multipliant les Ă©changes et les rencontres avec les personnalitĂ©s les plus diverses, tant son champ de curiositĂ© Ă©tait le 26 juin 1928, Jacques Schotte [âŠ] Lire la suite TOROK MARIA 1925-1998 Ăcrit par Jacques SĂDAT âą 733 mots Psychanalyste française, nĂ©e le 10 novembre 1925 Ă Budapest, dĂ©cĂ©dĂ©e Ă New York le 25 mars 1998, Maria Torok suit une formation de psychologue Ă la Sorbonne au dĂ©but des annĂ©es 1950 ; elle y rencontre Nicolas Abraham 1919-1975, psychanalyste et philosophe marquĂ© par la phĂ©nomĂ©nologie husserlienne, dont elle devient la compagne. Elle est d'abord conseiller psychologique pour les Ă©coles maternelle [âŠ] Lire la suite WINNICOTT DONALD WOODS 1896-1971 Ăcrit par François GANTHERET âą 2 204 mots NĂ© dans le Devon, en Angleterre, Donald W. Winnicott fit des Ă©tudes mĂ©dicales et se spĂ©cialisa en pĂ©diatrie avant d'accĂ©der, en 1923, au poste de mĂ©decin-assistant au Paddington Green Children's Hospital, oĂč il allait exercer pendant quarante ans. Une formation analytique engagĂ©e, dĂšs le dĂ©but des annĂ©es trente, avec James Strachey, puis avec Joan Riviere, le conduisit Ă prendre rapidement une par [âŠ] Lire la suiteRediffusionde 8 confĂ©rences datant de 1970. Avec la participation de Roland Cahen, Gehrard Adler, Etienne Perrot, AniĂ©la JaffĂ©, Jolande Jacobi, Laurens Van Der Post et Edward Bennet ainsi qu'avec la voix de Gaston Bachelard (1955) Tous les soirs Ă minuit Ă partir du 19 fĂ©vrier 2020 ou Ă podcaster sur le site de France Culture.
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Freud, en son temps dĂ©jĂ , posait la question du pĂšre comme Ă©nigmatique parce que relative Ă la question du dĂ©sir de la femme Quâest-ce quâun pĂšre ? Que veut la femme ? » M. Moulay, 1990. Nous y dâabord, penser le pĂšre et Ă©crire sur le pĂšre câest faire face Ă une multiplicitĂ© de discours faisant rĂ©fĂ©rence Ă la multiplicitĂ© des thĂ©ories qui existent sur le pĂšre selon que lâon sâadresse au pĂšre comme fonction psychique, au rĂŽle du pĂšre dans une dimension familiale et pĂ©dagogique ou encore au pĂšre comme personne rĂ©elle I. Krymko-Bleton, 1990. Le pĂšre est un objet psychique, un objet rĂ©el, mais aussi un concept fondamental de la psychanalyse en raison de lâusage mĂ©tapsychologique quâelle en fait Assoun, 1989. La confusion peut naĂźtre de la multiplicitĂ© de ces facettes mais elle apparaĂźt surtout quand on parle dâun aspect du pĂšre en faisant rĂ©fĂ©rence Ă un autre aspect Le brouillage commence lĂ oĂč, sous la rĂ©fĂ©rence Ă la fonction du pĂšre, on entend le pĂšre en chair et en os, le fait paternel » Assoun, 1989.Golse 2006 nous a permis de comprendre que la dimension insaisissable du pĂšre avait Ă voir avec la nature mĂȘme de sa fonction, ce qui rend cet insaisissable irrĂ©ductible et la confusion en partie lĂ©gitime Il y a tout dâabord quelque chose qui se dĂ©robe sans cesse quand on pense au pĂšre, ou quand on parle du pĂšre, dans la mesure oĂč le pĂšre â ou plutĂŽt la fonction paternelle â câest justement ce qui nous permet, fondamentalement, de penser et de parler⊠Parler de ce qui nous permet de parler, penser Ă ce qui nous permet de penser il y a ainsi dans la question du pĂšre, inĂ©vitablement, une fonction » mĂ©ta qui nous semble Ă la source de cet insaisissable du pĂšre, un peu Ă la maniĂšre du rĂȘve que lâon oublie parce que, justement, le rĂȘve vient servir les desseins du refoulement ».Dans ces conditions, il devient alors possible dâaccepter cette part de flou rĂ©siduel en renonçant Ă plus de clartĂ©, et se risquer Ă Ă©crire sur le pĂšre. Nous souhaitons dans cet article rendre compte du cheminement que fĂ»t le nĂŽtre sur la question du pĂšre, des thĂ©ories psychanalytiques aux thĂ©ories de la psychologie du dĂ©veloppement, avec comme point de dĂ©part lâillusion de pouvoir accĂ©der Ă la construction dâune thĂ©orie unifiĂ©e. Ce long parcours a rĂ©servĂ© son lot de surprises, de questions en forme de dĂ©couvertes et pourrait alors se redĂ©finir, dans le deuil de lâillusion initiale, comme un travail dâarticulation entre ces deux univers peu habituĂ©s Ă dialoguer ensemble, celui de la psychanalyse et celui de la psychologie du cours de la traversĂ©e de ces champs thĂ©oriques, nous nous sommes heurtĂ©s Ă plusieurs obstacles dans ce travail de liaison que nous essayons de faire. Nous avons dĂ©couvert quâune thĂ©orie â qui nâest, rappelons-le, quâune construction de la rĂ©alitĂ© â peut ĂȘtre passablement chargĂ©e de la part subjective relative aux enjeux de lâauteur ou dâune Ă©poque, au point quâelle en façonne profondĂ©ment les fondements. Il devient important de ne pas lâoublier dans ce travail dâanalyse voici quelques exemples touchant soit la forme le contenant, soit le fond le contenu de la thĂ©orie. Ainsi, dans la façon dâexposer un point de vue thĂ©orique, nous avons compris que des positions dâaffirmation telles quâelles excluent toute autre façon de penser, renvoient Ă des positions dogmatiques quâil faut considĂ©rer avec un certain recul. On en retrouve dans ce que J. Le Camus 2001 nomme le prĂȘt-Ă -penser » de la paternitĂ© succession de convictions se posant comme des vĂ©ritĂ©s. Il faut alors faire le tri de ce qui appartient Ă une certaine inflation subjective pour accĂ©der Ă la contribution de telles positions plan des contenus, il y a la dimension des enjeux psychiques Ă lâĂ©gard de ce que reprĂ©sente le pĂšre individuellement mais aussi collectivement. Ainsi, tel que F. Hurstel 2001 a pu le montrer Ă propos de ce que J. Lacan 1938 qualifiait de dĂ©clin social de lâimage du pĂšre » il y a eu, dans cette accusation gĂ©nĂ©ralisĂ©e de faiblesse et dâimpuissance Ă lâĂ©gard des hommes essentiellement durant les dĂ©cennies 1980-1990, une confusion entre un phĂ©nomĂšne social perte de lâautoritĂ© paternelle au profit dâune Ă©galitĂ© entre pĂšre et mĂšre et un registre personnel renvoyant au pĂšre comme individu. On peut mĂȘme se demander sâil nây a pas eu une utilisation du phĂ©nomĂšne social pour mettre en forme un enjeu psychique universel Ă lâĂ©gard du pĂšre celui du deuil difficile du pĂšre idĂ©al P. Julien, 2000.Dans le mĂȘme ordre de dĂ©placement, Jean Forest 2001 comprend les critiques et les reproches qui sont adressĂ©s aux pĂšres comme des attaques de ce que le pĂšre reprĂ©sente. Câest-Ă -dire des attaques de la Loi, celle de lâinterdit de lâinceste qui rĂ©gule les rapports sociaux et familiaux, donc qui impose des limites, en particulier aux possibilitĂ©s de plaisir et de jouissance. Ces limites, contraignantes comme le sont toutes les limites, sont cependant ce qui permet Ă lâhomme de sâhumaniser. Ă quoi sert un pĂšre ? Ă fabriquer de lâhumanitĂ© » ces exemples, il faut comprendre que nous avons Ă rester vigilants face au risque de glissement dâun registre social Ă un registre individuel lorsquâil sâagit du pĂšre, afin de ne pas rendre le pĂšre comme personne responsable ni des effets dâune mutation sociale, ni des angoisses psychiques conscientes ou inconscientes relatives Ă ce quâil comme il nây a pas de pĂšre sans mĂšre, il arrive aussi que la façon de thĂ©oriser le pĂšre hĂ©rite Ă©galement des enjeux liĂ©s Ă la mĂšre. Ainsi, M. Schneider 1989 souligne combien, concernant les fonctions du pĂšre, lâidĂ©alisation des thĂ©ories de la coupure peut cacher des angoisses Ă lâĂ©gard de la mĂšre vouloir Ă tout prix thĂ©oriser sur la coupure dâavec le maternel, câest se dĂ©fendre dâun en-trop de mĂšre renvoyant soit Ă une mĂšre engloutissante, soit Ă une mĂšre absente dans sa le mĂȘme ordre dâidĂ©e, dire que le travail de dĂ©finition du pĂšre paraĂźt beaucoup plus ardu que celui de dĂ©finition de la mĂšre, câest aller du cĂŽtĂ© dâune dĂ©rive classique qui consiste Ă croire en une maternitĂ© instinctuelle justifiant lâĂ©conomie dâun travail de dĂ©finition du maternel qui, par nature, irait de soi. Câest une dĂ©rive qui trahit un deuil incomplet de la toute-puissance maternelle I. Krymko-Bleton, 1990.Enfin, nous avons Ă©galement redĂ©couvert que le fait quâune thĂ©orie soit basĂ©e sur des recherches empiriques ne semble pas plus prĂ©munir de cet Ă©cueil bien humain qui est celui de lâinfluence du filtre perceptif de lâauteur sur lâinterprĂ©tation des rĂ©sultats. Et ceci, quelle que soit la rigueur de la mĂ©thodologie et du recueil des donnĂ©es nous le verrons dans la partie de la psychologie du dĂ©veloppement.Ces obstacles maintenant rĂ©vĂ©lĂ©s au sens photographique du terme, nous voulons rappeler que le regard critique que nous allons porter sur diffĂ©rentes thĂ©ories sur le pĂšre est au service dâun travail dâarticulation dont lâobjectif est une tentative de dialogue entre psychanalyse et psychologie du dĂ©veloppement, en dĂ©pit des Ă©pistĂ©mologies diffĂ©rentes. Câest un point de vue que nous partageons avec J. Le Camus 2001 il y aurait des passerelles Ă©pistĂ©mologiques » possibles Ă Ă©tablir, une fois les limites du rapprochement des disciplines » tracĂ©es. Il sâagirait en somme de tenter de dĂ©passer le clivage classique qui existe entre le champ psychanalytique et le champ de la psychologie du dĂ©veloppement. Ce nâest pas le syncrĂ©tisme mou ou lâĂ©clectisme faussement rĂ©unificateur mais plutĂŽt la franche reconnaissance des similitudes et des oppositions qui permettent de progresser dans le respect rĂ©ciproque et lâaffirmation des identitĂ©s » J. Le Camus, 2001.De son cĂŽtĂ©, B. Golse 2001 nous rappelle quâil est possible de maintenir la tension, lâambiguĂŻtĂ© et le paradoxe qui existent entre diffĂ©rentes thĂ©ories en raison de leur divergence de points de vue. Cela serait mĂȘme souhaitable puisque câest, semble-t-il, Ă ce prix que les thĂ©ories restent ouvertes et vivantes. Autrement dit, il ne sâagirait pas de rallier les points de vue dans un dĂ©sir dâintĂ©gration illusoire, mais bien de maintenir ouverte une conflictualitĂ© nĂ©cessaire prise en compte du contexte social Nous voulons rapidement aborder ici lâimpact des reprĂ©sentations sociales du pĂšre sur la question du pĂšre et plus spĂ©cifiquement sur la façon dont on thĂ©orise ses fonctions. En effet, si la psychanalyse et la psychologie mettent en lumiĂšre les multiples facettes du pĂšre, il faut aussi se rappeler que le pĂšre est Ă©galement une institution sociale et politique, et dans cette perspective la façon de concevoir le pĂšre et ses fonctions sâavĂšre tributaire des mutations sont allĂ©es bon train ces derniĂšres dĂ©cennies les modifications du rapport homme/femme dans le sens dâune revendication dâĂ©galitĂ©, la notion dâautoritĂ© parentale plutĂŽt que celle de puissance paternelle, lâavĂšnement des droits de lâenfant A. ThĂ©venot, 2000 sont autant dâondes de choc qui bousculent les repĂšres traditionnels de la famille et poussent Ă une redĂ©finition des places et des fonctions parentales. La paternitĂ© traditionnelle est remise en question C. Castelain-Meunier, 2001 et elle nâest plus soutenue comme avant par lâinstitution sociale F. Hurstel, 1996, 2001 elle doit se dĂ©finir le pĂšre nâest plus ce pater familias solidement reconnu et dĂ©fini par la sociĂ©tĂ© qui lui confĂ©rait dâemblĂ©e un pouvoir politique et familial nous sommes passĂ©s Ă lâĂšre du pĂšre privatisĂ© Y. Knibiehler, 2001 oĂč lâhomme se dĂ©finit comme pĂšre, non en rĂ©fĂ©rence au social, mais dans son rapport Ă la femme, devenant mĂšre, et dans son lien Ă lâenfant. Ce sont les liens et non plus la sociĂ©tĂ© qui dĂ©finissent le pĂšre, câest pourquoi lâon parle de paternitĂ© relationnelle C. Castelin-Meunier, 2001, 2004 et câest alors un contrat de parole qui unit les deux parents F. Hurstel, 2001. VĂ©ritable rĂ©volution copernicienne qui laisse les hommes face Ă lâangoisse dâavoir Ă dĂ©finir individuellement leurs propres repĂšres ĂȘtre pĂšre aujourdâhui, câest se chercher un modĂšle » D. Cupa, 2000. Mais aussi parce quâil sâagit lĂ dâun gain de libertĂ© sans prĂ©cĂ©dent cette mutation de la paternitĂ© rĂ©sulte dâun progrĂšs de la pensĂ©e vers les notions de vie privĂ©e et de dĂ©mocratie F. Hurstel, 2001.Câest dans ce mĂȘme ordre dâidĂ©e que G. Neyrand 2005 parle de lâĂ©mergence dâun nouvel ordre social au sein duquel les principes mĂȘme de la dĂ©mocratie sont appliquĂ©es Ă la sphĂšre privĂ©e on parle de dĂ©mocratisation des relations privĂ©es lorsque lâon Ă©voque les valeurs dâĂ©galitĂ©, dâautonomie et dâexpressivitĂ© personnelle. Ainsi, le mariage est remis en cause et ne dĂ©finit plus pour le couple un cadre pour la sexualitĂ©, la procrĂ©ation et la parentalitĂ©. Ces dimensions ne sont plus liĂ©es de façon dĂ©finitive comme autrefois les revendications dâĂ©galitĂ© et dâautonomie font de lâunion conjugale un contrat rĂ©vocable si lâunion nâapporte pas satisfaction, et ce quel que soit lâĂąge des enfants. On assiste alors Ă une multiplication des sĂ©parations conjugales conduisant vers une pluralitĂ© dâexercice de la parentalitĂ©, dâoĂč une diversification des structures familiales. Les familles monoparentales et les familles recomposĂ©es ne peuvent plus ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme des dĂ©viations des familles dites intactes compte tenu de leur frĂ©quence. Par ailleurs, le statut mĂȘme de lâenfant a fondamentalement changĂ© le dĂ©veloppement des droits de lâenfant amĂšne lâĂšre de lâenfant sujet, son bien-ĂȘtre devient au centre des prĂ©occupations. Et, en mĂȘme temps quâil y a un dĂ©placement du caractĂšre indissoluble et inconditionnel du lien sur la relation Ă lâenfant, ce mĂȘme enfant devient aussi un moyen dâaccomplissement personnel pour le Ă de telles mutations sociales et familiales, on comprend alors que des transformations majeures ont lieu au niveau de la reprĂ©sentation sociale du pĂšre. Et lâon constate au fil du temps, que les grandes questions qui animent les rĂ©flexions et les recherches cliniques et empiriques sur le pĂšre sâavĂšrent ĂȘtre le reflet de la reprĂ©sentation sociale du pĂšre du Ă lâĂ©poque du pater familias oĂč le pĂšre est instituĂ© et possĂšde un pouvoir politique, on thĂ©orise sur le pĂšre Ćdipien porteur dâune loi, lâinterdit de lâinceste. Ensuite, Ă lâĂ©poque du pĂšre privatisĂ© F. Hurstel, 2001 dĂ©fini dans son rapport Ă la femme et dans son lien Ă lâenfant, on souligne lâimplication progressive du pĂšre dans le dĂ©veloppement de son jeune enfant. On dĂ©couvre alors que le pĂšre peut avoir un rĂŽle bien avant lâĆdipe et ce sont les fonctions paternelles prĂ©Ćdipiennes qui sont thĂ©orisĂ©es. Dans une premiĂšre Ă©tape, elles restent encore relativement mĂ©diatisĂ©es par la mĂšre, puis avec les nouveaux pĂšres » câest la dĂ©couverte dâun pĂšre capable dâinteraction directe avec son enfant on thĂ©orise alors sur un attachement spĂ©cifique au pĂšre et sur la capacitĂ© de celui-ci dâexercer des fonctions dites plus maternelles tout en gardant un style masculin, diffĂ©renciĂ© de la mĂšre. Enfin, que dire de notre dĂ©cennie ? Elle est caractĂ©risĂ©e par une prĂ©sence importante des femmes au travail, ce qui suppose un partage important des tĂąches on parle de co-parentage, de parentalisation rĂ©ciproque J. Le Camus, 2001. La fragilitĂ© accrue de la conjugalitĂ© conduit Ă dâautres configurations familiales les situations de parents seuls familles monoparentales et de parents multiples familles recomposĂ©es soulĂšvent dâautres types de questions concernant le pĂšre. En voici quelques-unes qui fait fonction de pĂšre, de tiers dans les familles monoparentales ? Face Ă une multiplicitĂ© dâhommes, qui est le vrai » pĂšre ? Comment sâamĂ©nage le complexe dâĆdipe quand lâenfant est Ă©levĂ© par deux pĂšres et deux mĂšres ? A. FrĂ©javille, 2002, parties qui suivent vont faire Ă©tat de diffĂ©rentes thĂ©ories du pĂšre, Ă la fois issues de la psychanalyse et de la psychologie du dĂ©veloppement, sans prĂ©tendre Ă une recension exhaustive, lĂ nâest pas lâobjectif. Ce qui motive notre dĂ©sir de regarder du cĂŽtĂ© de ces deux champs, câest la question de savoir comment dĂ©finir le pĂšre tant dans sa dimension de fonction psychique que dans sa dimension dâobjet rĂ©el ? Mais aussi comment Ă©viter les dogmatismes qui prĂŽnent des positions extrĂȘmes et exclusives avec du cĂŽtĂ© de la psychanalyse une dĂ©rive dâabstraction la fonction paternelle devient un principe abstrait dĂ©sincarnĂ©, se suffisant de la parole de la mĂšre et du cĂŽtĂ© de la psychologie du dĂ©veloppement une dĂ©rive de concrĂ©tude le pĂšre devenant une somme de chiffres ou de comportements quâil est difficile de rĂ©unir en un tout signifiant. Porter un regard croisĂ©, ce serait chercher du cĂŽtĂ© de la psychologie dĂ©veloppementale pour mettre un peu de chair autour des concepts psychanalytiques, mieux les incarner, chercher Ă comprendre comment cette symbolique du tiers peut sâexprimer, se traduire au quotidien. Ce qui en final conduit aux questions suivantes comment ĂȘtre un pĂšre au quotidien et reprĂ©senter Ă la fois la nĂ©cessaire symbolique du tiers ? Quâest-ce quâun tiers au quotidien ? Comment ĂȘtre un tiers au quotidien ?Les diffĂ©rentes figures du pĂšre Ă travers les thĂ©ories psychanalytiques du pĂšre sacralisĂ© dans sa dimension symbolique au pĂšre mĂ©diatisĂ© par la mĂšre Sigmund Freud et le pĂšre la fonction psychique du pĂšre Câest avec Freud, par le biais du complexe dâĆdipe, que la psychanalyse nous offre une premiĂšre reprĂ©sentation du pĂšre. De sa premiĂšre Ă©vocation dans une lettre Ă Fliess 1897 Ă son Ă©laboration dĂ©finitive en 1923, aprĂšs une reformulation des bases de la thĂ©orie psychanalytique seconde thĂ©orie des pulsions et deuxiĂšme topique, 1921-1923, il se passe des annĂ©es durant lesquelles Freud Ă©labore progressivement ce quâil dĂ©finit comme le complexe dâĆdipe. Comment ce complexe dâĆdipe se dĂ©veloppe et sâorganise, et que peut-on en dĂ©gager concernant la figure du pĂšre ?Dâune façon gĂ©nĂ©rale, Freud appuie sa description sur le cas du garçon considĂ©rĂ© comme plus simple et possĂ©dant moins de zones grises que celui de la fille. Le complexe dâĆdipe renvoie Ă la phase phallique de la sexualitĂ© infantile, contexte expliquant lâintensitĂ© du conflit Ćdipien. Dans une premiĂšre Ă©tape, il y a confluence de deux sentiments au dĂ©part indĂ©pendants un attachement dĂ©sirant pour la mĂšre prise comme objet sexuel et un attachement pour le pĂšre pris comme modĂšle Ă imiter S. Freud, 1917, 1940. Dans un second temps, lors de cette rencontre, le pĂšre apparaĂźt comme un obstacle au mouvement dĂ©sirant de lâenfant et cette identification primaire au pĂšre pris comme idĂ©al se transforme en une attitude hostile contre le pĂšre, puis va plus tard Ă©voluer en une identification secondaire au pĂšre en tant quâhomme de la mĂšre. Lâobstacle est en fait double puisque lâimmaturitĂ© et lâimpuissance de lâenfant entrent Ă©galement en ligne de compte, par-delĂ lâexistence du pĂšre comme personne. LâĆdipe nĂ©gatif, concomitant Ă lâĆdipe positif que nous venons de dĂ©crire, renvoie Ă lâattachement tendre envers le parent du mĂȘme voit donc que, contrairement aux idĂ©es reçues qui insistent pour lâenfant garçon sur lâattachement Ă la mĂšre et la haine envers le pĂšre, celui-ci, le pĂšre, est le personnage principal de lâĆdipe masculin. En effet, lâĆdipe sâĂ©labore au grĂ© des fluctuations du rapport du garçon Ă son pĂšre Nasio, 1994 mĂ©lange de tendresse pour lâidĂ©al, dâhostilitĂ© pour lâintrus et dâenvie pour lâhomme qui possĂšde les attributs. Les enjeux sâintensifient et finissent par se dĂ©nouer autour dâun affect spĂ©cifique lâangoisse de castration. Pour le garçon, la crainte dâune rĂ©torsion de la part du pĂšre lâamĂšne Ă renoncer Ă sa mĂšre comme objet cĂŽtĂ© de la fille, par-delĂ lâenvie du pĂ©nis qui se construit Ă partir de sa dĂ©ception de nâavoir pas Ă©tĂ© pourvue de phallus, on retrouve aussi un affect dâangoisse Freud rajoute plus tard ce complĂ©ment Ă sa thĂ©orie de la castration celle de perdre non le pĂ©nis/phallus quâelle nâa jamais eu cet autre âphallusâ inestimable qui est lâamour venant de lâobjet aimĂ© » Nasio, 1994. Lâenvie du pĂ©nis et lâangoisse de perdre lâamour dĂ©termineront chez la fille la rĂ©solution de lâ sâest donc beaucoup attardĂ© au dĂ©tail du processus Ćdipien, faisant de lâĆdipe un moment dĂ©veloppemental mais aussi un processus ayant une valeur organisatrice puisquâil participe Ă la structuration du psychisme lâĆdipe ne disparaĂźt pas, il se rĂ©sout. Ce qui signifie que les conflits sâapaisent, en particulier par le biais des identifications Ćdipiennes et de la formation du Surmoi. Pour Freud, le pĂšre nâest donc pas seulement un personnage dâun scĂ©nario rĂ©el et fantasmatique mais exerce aussi une fonction psychique il constitue lâĂ©lĂ©ment essentiel organisateur du psychisme R. Perron et M. Perron-Borelli, 1994. La prĂ©sence structurante dâun complexe dâĆdipe devient lâindice que la personnalitĂ© de lâenfant a atteint un certain degrĂ© dâorganisation V. J. MĂ€chtlinger, 1981.On ne retrouve rien chez Freud qui renvoie au pĂšre comme personne ou comme objet rĂ©el, conformĂ©ment Ă lâobjet de la psychanalyse concernant la dimension des reprĂ©sentations et du fantasme. Le pĂšre se limite pour Freud Ă une figure Ćdipienne et avant cette phase phallique-Ćdipienne il nây a pas de pĂšre pour lâenfant en tant quâagent spĂ©cifique et diffĂ©renciĂ© de la mĂšre. Le registre prĂ©Ćdipien de lâenfant appartient Ă la mĂšre, lâaccent Ă©tant mis sur une phase fusionnelle puis une dualitĂ© mĂšre/enfant, le pĂšre restant extĂ©rieur Ă ce duo. Les psychanalystes contemporains de Freud et ceux de la gĂ©nĂ©ration suivante ont peu remis en question cette façon lĂ de voir le pĂšre, dâautant plus quâelle sâarticulait parfaitement Ă la reprĂ©sentation sociale et familiale du pĂšre de lâĂ©poque. On peut dire que cette vision dâun pĂšre patriarche et extĂ©rieur au duo mĂšre/enfant de la petite enfance a Ă©tĂ© centrale pendant les deux tiers du xxe Lacan et la mĂšre la contribution de la mĂšre Ă la fonction du pĂšre Lacan propose une rĂ©flexion inĂ©dite » sur la structure des fonctions du pĂšre et leur intervention dans le psychisme humain Nasio, 1994. Dans le souci de dĂ©finir au plus prĂšs ce quâil en est de la fonction Ćdipienne sans la rĂ©duire au conflit Ćdipien imaginaire, il met de cĂŽtĂ© la reprĂ©sentation triangulaire pĂšre/mĂšre/enfant au profit du concept de mĂ©taphore paternelle » R. Chemama, 1993. Il sâagit lĂ dâune conception de la fonction du pĂšre dans le complexe dâĆdipe destinĂ©e Ă Ă©viter certains Ă©cueils thĂ©oriques rencontrĂ©s par Freud et ses successeurs, comme par exemple celui de savoir comment le pĂšre devient porteur de la loi C. ContĂ©, 1993. Lacan en fait une loi symbolique portĂ©e par le discours via le Nom-du-PĂšre, signifiant dont lâeffet symbolique renvoie Ă la fonction vouloir entrer dans les dĂ©tails de cette façon de concevoir la fonction symbolique du pĂšre comme une structure de langage permettant la structuration du sujet, nous tenterons cependant de souligner certains comprendre, il faut revenir Ă ce qui se joue au plan fantasmatique pour lâenfant dans sa relation Ă la mĂšre. La mĂšre satisfait ses besoins mais pas toujours, elle est prĂ©sente mais pas toujours⊠il y a une alternance de prĂ©sence et dâabsence, un Ă©cart par rapport au besoin, qui questionne lâenfant. Il se demande que suis-je pour elle ? » mais aussi que veut-elle ? », il repĂšre quâelle dĂ©sire autre chose que ce quâil reprĂ©sente. Comme lâĂ©crit P. Julien 1992, la rĂ©ponse vient de la mĂšre elle va signifier quelque chose du manque en elle et que lâobjet de ce manque est hors dâelle ». Et il ne sâagit pas non plus de dĂ©signer ce qui pourrait venir combler ce manque mais bien de transmettre une reprĂ©sentation dâelle-mĂȘme comme manquante. Câest en transmettant lâidĂ©e que pour elle le manque existe et quâil est reconnu comme tel, que la mĂšre amĂ©nage une place tierce entre elle et son enfant. Le phallus, câest la signification de son manque Ă elle, il renvoie Ă une place dans une structure symbolique, celle du Nom-du-PĂšre P. Julien, 1992. Ainsi le pĂšre comme Nom vient de la pĂšre rĂ©el, câest celui qui vient occuper cette place, Ă la maniĂšre dâun fauteuil libre pour reprendre la mĂ©taphore de P. Julien 1992 Il faut un fauteuil avant de sây asseoir ! ». Il peut lâoccuper Ă sa maniĂšre, et non en exĂ©cutant des tĂąches dictĂ©es par la mĂšre. Mais câest aussi lâexistence dâune conjugalitĂ© entre ce pĂšre rĂ©el et la mĂšre qui garantit le symbolique de la fonction paternelle. Le dĂ©sir de la mĂšre tournĂ© vers le pĂšre a une fonction sĂ©paratrice entre la mĂšre et lâenfant. La question Que veut la mĂšre ? » et Quâest-ce qui manque Ă la mĂšre pour quâelle soit satisfaite ? » amĂšne lâenfant du cĂŽtĂ© du pĂšre Quâest-ce que le pĂšre a ou est pour ainsi satisfaire la mĂšre ? » On voit comment les deux questions Ă©nigmatiques de la psychanalyse sont reliĂ©es Quâest-ce quâun pĂšre ? » et Que veut la femme ? ». TrĂšs tĂŽt, lâenfant est pris par ces questions dont le mĂ»rissement lâamĂšne au symbolique de la fonction du pĂšre, vers une issue structurante de lâ 1990 rĂ©sume bien la double origine de la fonction du pĂšre, du point de vue lacanien, en deux conditions pour quâelle soit opĂ©rante pour lâenfant â une condition nĂ©cessaire mais non suffisante consiste en ce que la mĂšre investisse psychiquement la place du tiers pour son enfant, quâil y ait un Ă©cart, une place tierce entre elle et lâenfant. En dâautres termes, quâelle exerce sa fonction parentale de façon croisĂ©e en rĂ©fĂ©rence Ă un autre et non de façon duelle Durif-Varembont, 1992 ;â La fonction paternelle doit ĂȘtre incarnĂ©e un homme en gĂ©nĂ©ral dĂ©signĂ© par la mĂšre le pĂšre biologique, un autre conjoint ou un substitut paternel accepte et dĂ©sire jouer un rĂŽle de pĂšre pour lâenfant, investissant lâenfant dâun amour Ă la fois narcissique et objectal dĂ©sir de paternitĂ© chez cet homme.Quant au pĂšre imaginaire, câest cette image forte et puissante que lâenfant se donne du pĂšre pour faire le poids face au dĂ©sir de la mĂšre P. Julien, 1992. Câest une façon pour lui de se protĂ©ger narcissiquement face Ă lâinsatisfaction de la mĂšre ; il dote le pĂšre de ce phallus qui manque Ă la mĂšre et ainsi se dĂ©gage de cette mission de la combler. Cependant, il va falloir Ă un moment faire le deuil de ce pĂšre idĂ©al, et les manques du pĂšre rĂ©el permettront ce la thĂ©orie lacanienne, le phallus est le signifiant du manque, câest donc ce vers quoi, sâoriente le dĂ©sir de la mĂšre dĂ©gageant ainsi lâenfant dâune captation narcissique, mais le laissant souffrant de rĂ©aliser quâil nâest pas le phallus de sa mĂšre. La reconnaissance et le dĂ©passement de cette souffrance amĂšne Ă la symbolisation de la castration dĂ©finie comme la perte de lâobjet parfaitement satisfaisant et adaptĂ© Nasio, 1994. Ainsi, dans sa façon de thĂ©oriser lâĆdipe, Lacan va plus loin que Freud sur la question de la castration lâĆdipe nâest pas seulement un conflit imaginaire mais il permet la symbolisation de la castration, qui Ă son tour permet lâentrĂ©e dans le monde en revenir au signifiant phallique, câest le signifiant du Nom-du-PĂšre qui vient sây substituer dans la parole de la mĂšre. Le Nom-du-PĂšre câest la fonction symbolique paternelle, le principe efficace de lâĆdipe R. Chemama, 1993. Ainsi, si lâon reprend les diffĂ©rents personnages du complexe dâĆdipe, le pĂšre vient trianguler la relation mĂšre/enfant et il le fait avec une portĂ©e symbolique dans la mesure oĂč ce triangle vient reprĂ©senter un autre triangle qui est le suivant phallus/mĂšre/enfant. La contribution de la mĂšre au symbolique de la fonction paternelle a Ă©tĂ© soulignĂ©e plus on peut constater combien Lacan met lâaccent sur la dimension symbolique du pĂšre, mĂȘme sâil thĂ©orise Ă©galement un pĂšre imaginaire et un pĂšre rĂ©el qui, soulignons-le, restent au service de ce pĂšre rĂ©sumĂ©, lâapport de Lacan concernant la figure du pĂšre pourrait se rĂ©sumer aux points suivants avec lâĂ©laboration du concept de pĂšre symbolique, il a bien dĂ©gagĂ© lâidĂ©e du pĂšre comme fonction psychique, qui dĂ©passe la dimension de pĂšre comme personne rĂ©elle ;le fait que cette fonction psychique ait un effet structurant vision structuraliste de la psychanalyse fait de cette figure du pĂšre un organisateur psychique J. Dor, 1998 et pas seulement un personnage fantasmatique ;la mise en Ă©vidence dâune contribution de la mĂšre Ă la fonction symbolique du que dire de la thĂ©orie du pĂšre dâaprĂšs Lacan Lâaccent mis sur la dimension symbolique de la fonction du pĂšre peut faire oublier que le pĂšre est aussi un objet pulsionnellement investi B. Brusset, 1992, pas seulement une pure abstraction signifiante. Dit autrement, câest toute lâexpĂ©rience individuelle qui est mise de cĂŽtĂ© par la conception structuraliste du pĂšre P. Malrieu, 2001.Cet accent mis sur le symbolique dĂ©rive par moments vers une sacralisation du pĂšre symbolique et de la parole de la mĂšre la place et le rĂŽle du pĂšre deviennent subordonnĂ©s au mode dâintroduction du pĂšre auprĂšs de lâenfant par la mĂšre C. Castelain-Meunier, 2001. En considĂ©rant que la parole de la mĂšre peut suffire, comme cela a pu ĂȘtre Ă©crit Ă une certaine Ă©poque A. Naouri, 1995, ne revient-on pas subtilement Ă une exclusion du pĂšre et Ă la croyance en une mĂšre toute-puissante ?Lacan conçoit la fonction du pĂšre comme immĂ©diate, dont la structure est donnĂ©e dâemblĂ©e. Nây a-t-il pas lieu de penser, avec B. Golse 2006, quâil pourrait y avoir une co-construction de la place du tiers par la mĂšre et le bĂ©bĂ© » renvoyant Ă une vision de la structure comme sâĂ©tablissant progressivement et par le biais des relations, vision sâopposant Ă celle dâune structure toujours-dĂ©jĂ -lĂ et immĂ©diatement efficiente ».Enfin, la fonction du pĂšre doit-elle se rĂ©sumer Ă lâinterdiction Ă la mĂšre de faire de son enfant un substitut phallique ? Dire que le pĂšre » castre la mĂšre de son enfant ne signifie pas ipso facto quâil nâassume que cette fonction, des fonctions de liaisons Ă©tant Ă©galement possible dans le mĂȘme temps » B. Golse, 2006.Il faut cependant reconnaĂźtre que les thĂ©orisations de Lacan ont permis, dâune part, dâorganiser les diffĂ©rents discours sur le pĂšre et constituent, dâautre part, une Ă©tape vers une comprĂ©hension plus nuancĂ©e de la fonction du pĂšre. En effet, cette conceptualisation de la question du pĂšre Ă lâaide des diffĂ©rents registres de la topographie psychique RĂ©el-Symbolique-Imaginaire R-S-I permet de mettre un peu dâordre dans les diffĂ©rents discours sur le pĂšre. La majoritĂ© des rĂ©actions passionnelles quâil y a pu avoir rĂ©sultait souvent de malentendus issus dâune confusion entre ces diffĂ©rents ces trois registres permettent de mettre en Ă©vidence combien la fonction symbolique du pĂšre nâest pas uniquement assumĂ©e par le pĂšre comme personne le pĂšre rĂ©el et sa conjugalitĂ© assumĂ©e, mais aussi par la mĂšre le Nom-du-PĂšre vĂ©hiculĂ© par son discours et permettant lâinstauration dâune place tierce et par lâenfant dans sa façon de faire le deuil dâun pĂšre idĂ©al, pĂšre imaginaire.Melanie Klein, les postkleiniens et lâenfant â LâĆdipe prĂ©coce et le fantasme des parents combinĂ©s Avec Melanie Klein 1928, on aborde le complexe dâĆdipe Ă des stades prĂ©coces du dĂ©veloppement de lâenfant par rapport Ă ce que Freud en a dit. Et surtout, lâangle qui est pris pour aborder cette Ă©tape, ce processus puisquâil sâinscrit dans le temps, est celui de lâenfant face aux parents comme couple. Avec une insistance sur ce que lâenfant vit intĂ©rieurement, consciemment et inconsciemment, face Ă ce couple le fantasme des parents le fantasme de parents combinĂ©s reprĂ©sente la version prĂ©coce du complexe dâĆdipe fantasme mettant en scĂšne la relation entre les parents dans un scĂ©nario de scĂšne primitive, pĂšre et mĂšre renvoyant aux objets internes de lâenfant imago parentaux intĂ©riorisĂ©s et non aux parents de la rĂ©alitĂ©. Rappelons combien Melanie Klein 1921-1945 fait fi des objets rĂ©els, ses constructions thĂ©oriques ne renvoyant quâĂ la scĂšne câest avec beaucoup de nuance quâelle nous permet de comprendre un aspect fondamental de lâĆdipe les sentiments dâenvie et dâexclusion que lâenfant vit face au couple parental. La situation Ćdipienne renvoie pour M. Klein Ă lâexpĂ©rience de la relation parentale intĂ©riorisĂ©e. Pour la premiĂšre fois, il est question de la relation de lâenfant Ă la relation existant entre ses parents, avec une importance tout aussi grande que la relation que lâenfant Ă©labore avec chacun de ses parents, pĂšre et mĂšre. Lâenfant rĂ©alise que ses parents ont entre eux une relation indĂ©pendante de lui. Il Ă©labore des fantasmes concernant ce quâils font ensemble, avec comme toile de fond tout le bon quâils peuvent sâĂ©changer entre eux, en dehors de lui quels que soient les registres, prĂ©gĂ©nitaux et gĂ©nitaux. Sur cette toile de fond, M. Klein met en Ă©vidence chez lâenfant des sentiments potentiellement douloureux dâenvie et dâexclusion L. J. Brown, 2002 mais aussi des sentiments de perte et de privation dont la maturation caractĂ©rise la position les perspectives kleiniennes lient de prĂšs les situations triangulaires prĂ©coces Ă des expĂ©riences de pertes chez le petit enfant. Dans les Ă©tapes dâĆdipe prĂ©coce, le vĂ©cu de perte est colorĂ© dâune exclusion douloureuse dâun couple parental perçu comme nourrissant lâun pour lâautre gratifications orales et plus tard, avec la maturation des conflits phalliques complexe dâĆdipe classique, perçu comme un couple sexuel et romantique. Le fantasme des parents combinĂ©s semble correspondre Ă une tentative chez lâenfant de mettre en forme toute lâangoisse vĂ©cue face au couple parental et Ă la relation qui unit ce couple tout en lâexcluant. Une relation quâil veut Ă la fois dĂ©truire et introduit plusieurs idĂ©es nouvelles par rapport Ă Freud dâune part la mise en Ă©vidence dâune fonction psychique de la conjugalitĂ© des parents, et non plus seulement dâune fonction psychique du pĂšre S. Freud ou dâune fonction de la mĂšre comme contribution Ă celle du pĂšre J. Lacan. Et dâautre part, idĂ©e qui va ĂȘtre dĂ©veloppĂ©e par dâautres auteurs ensuite dans le sillon de la psychologie dĂ©veloppementale une remise en question de la coupure entre les temps archaĂŻques de la mĂšre et les temps Ćdipiens du pĂšre J. Le Camus, 2001, avec lâidĂ©e que le triangle pĂšre/mĂšre/enfant est prĂ©sent trĂšs prĂ©cocement comme objet interne pour lâenfant dans son dĂ©veloppement. Ce serait dans la deuxiĂšme partie de la premiĂšre annĂ©e que lâenfant entrerait dans un univers triangulĂ© et que ces expĂ©riences de triangulation seraient intĂ©riorisĂ©es L. J. Brown, 2002, de lĂ le terme dâĆdipe prĂ©coce. PrĂ©mices des thĂ©ories qui seront Ă©laborĂ©es plus tard sur les triangulations prĂ©coces.â Lâutilisation psychique du pĂšre par lâenfant Les auteurs postkleiniens comme D. Meltzer I. Krymko-Bleton, 1990, en prĂ©cisant lâutilisation que lâenfant fait de son pĂšre au plan psychique pour construire son appareil psychique, mettent en Ă©vidence combien lâenfant nâest pas seulement en position de subir une situation triangulĂ©e avec son cortĂšge de sentiments de perte, de privation et dâexclusion. Il est en partie actif dans ce triangle par la possibilitĂ© quâil a dâĂȘtre acteur dans la construction de son fonctionnement effet, dans le contexte de la relation Ă la mĂšre, lâenfant projette sur le pĂšre les aspects angoissants de la relation mĂšre/enfant, ce qui les protĂšge tous deux dâun torrent dâidentification projective rĂ©ciproque. En prenant sur lui la haine et lâangoisse de lâenfant, le pĂšre est le protecteur de la relation mĂšre/enfant on retrouve ici la fonction de liaison et de rĂ©paration dĂ©crite par B. Golse 2006 et qui sâexercerait par le pĂšre dans le mĂȘme temps quâune fonction de lâacceptation par lâenfant de la rĂ©alitĂ© du pĂšre et du couple Ćdipien au moment du dĂ©ploiement de la position dĂ©pressive lui permet la crĂ©ation dâun espace mental en sâĂ©tayant sur un troisiĂšme espace dans lequel la pensĂ©e et la symbolisation peuvent se dĂ©velopper. Le couple intĂ©riorisĂ© peut avoir une valence positive ou nĂ©gative aimant et crĂ©atif ou bien hostile ou rejetant R. Britton, 1989, ce qui ne donnera pas les mĂȘmes capacitĂ©s rĂ©flĂ©chissantes au sein de lâappareil le mĂȘme ordre dâidĂ©e, L. J. Brown 2002 souligne ce que lâon peut considĂ©rer comme les prĂ©mices dâune vision systĂ©mique de lâespace tiers lorsque la relation dyadique Ă la mĂšre est bonne, elle produit un tiers bienveillant ; lorsquâelle est mauvaise, elle produit un tiers perturbateur voire persĂ©cuteur. Le fait que le tiers construit soit bon ou mauvais ne dĂ©pend donc pas seulement du pĂšre, objet rĂ©el ou objet interne la qualitĂ© de la relation mĂšre/enfant joue un rĂŽle significatif. On ne peut manquer de relever, chez les postkleiniens, la place centrale de la relation mĂšre/enfant dans la construction du tiers, ce qui pourrait se rapprocher de lâidĂ©e dĂ©veloppĂ©e par Lacan dâune contribution maternelle essentielle Ă lâinstauration de cet espace sur cette derniĂšre idĂ©e que lâon peut se permettre de briĂšvement citer D. W. Winnicott 1957 puisquâil va dans le sens de cette conception du tiers Ă©mergeant du lien Ă la mĂšre tout en introduisant lâidĂ©e dâun pĂšre prĂ©sent dans la pensĂ©e de la mĂšre [âŠ] et il faut Ă©galement prendre en considĂ©ration bien des choses qui ont affaire avec lâimage du pĂšre et son destin dans la rĂ©alitĂ© intĂ©rieure de la mĂšre ». Cependant, mĂȘme si D. W. Winnicott est lâun des premiers Ă parler de la spĂ©cificitĂ© du pĂšre dans ses fonctions auprĂšs de lâenfant, il le maintient dans une position satellite par rapport Ă celle de la mĂšre dans la relation pĂšre/enfant, la mĂ©diatisation par la mĂšre reste psychanalystes contemporains et les triangulations prĂ©coces le pĂšre dans la pensĂ©e de la mĂšre Les thĂ©ories kleiniennes et postkleiniennes nous ont permis de tourner notre regard du cĂŽtĂ© du point de vue de lâenfant concernant la question du pĂšre. Et lâon voit comment la relation mĂšre/enfant reste toujours prĂ©sente en filigrane elle sert de contexte Ă la relation pĂšre/ ce chemin vers le point de vue de lâenfant, nous trouvons important dâĂ©voquer les diffĂ©rents auteurs qui ont parlĂ© de triangulations prĂ©coces parce que, comme lâĂ©crit B. Golse 2001, avant dâavoir accĂšs Ă son pĂšre comme objet global, le bĂ©bĂ© va ĂȘtre confrontĂ© Ă une tiercĂ©itĂ© beaucoup plus partielle ». Les thĂ©ories sur les triangulations prĂ©coces renvoient Ă ces tiercĂ©itĂ©s prĂ©coces » B. Golse, 2001 en rappelant que la rencontre pĂšre/enfant se prĂ©pare dâabord dans la tĂȘte de la avec la censure de lâamante », D. Braunschweig et M. Fain 1975 soulignent le mouvement de la mĂšre qui rĂ©investit libidinalement le pĂšre aprĂšs lâavĂšnement du bĂ©bĂ© ce faisant, elle situe un ailleurs pour lâenfant, qui jouera un rĂŽle essentiel pour lâĆdipe de celui-ci. Du cĂŽtĂ© de la mĂšre, le pĂšre comme amant protĂšge lâenfant dâune captation exclusive et instaure un processus de distanciation. Du cĂŽtĂ© de lâenfant, câest le moment crucial dont parle R. Diatkine 1994 quand, Ă propos de sa mĂšre absente, le bĂ©bĂ© devient capable de penser que si elle nâest pas lĂ , câest quâelle est ailleurs » B. Golse, 2006.On retrouve cette idĂ©e chez A. Green 1990, mais de façon plus gĂ©nĂ©rale, avec le concept de lâautre de lâobjet » dans sa thĂ©orie de la triangulation gĂ©nĂ©ralisĂ©e Ă tiers substituable il y a dans lâobjet autre chose que lui-mĂȘme comme sujet. De ce fait, ĂȘtre en lien avec lâobjet câest aussi ĂȘtre en lien avec dâautres objets liĂ©s Ă cet objet, qui se retrouvent donc en position de R. Perron et M. Perron-Borelli 1994 Ă©voquent la rĂ©interprĂ©tation de lâangoisse de lâĂ©tranger par C. Leguen comme un autre exemple de triangulation prĂ©coce. LâĂ©tranger est ce non mĂšre qui cause lâabsence et la perte de la mĂšre LâĂ©tranger devient la cause de lâinsatisfaction et de la frustration et de ce fait mĂȘme dĂ©signe la mĂšre comme objet du dĂ©sir ».Soulignons Ă propos de ces triangulations prĂ©coces que le tiers nâest pas constamment dans un rĂŽle de sĂ©parateur il a une oscillation entre des aspects de tiers sĂ©parateur et de tiers rĂ©parateur. Classiquement dĂ©crit dans ses fonctions de diffĂ©rentiateur face Ă la dyade mĂšre/enfant, le pĂšre a Ă©galement et de façon concomitante des fonctions de protection, de liaison et de rĂ©paration face Ă cette mĂȘme dyade B. Golse, 2006. La triangulation, prĂ©sente trĂšs prĂ©cocement, est conceptualisĂ©e par cet auteur comme la co-construction de la dyade mĂšre/enfant dâ un espace tiers Ă vocation paternelle ». Un espace tiers ouvrant la porte Ă toute sorte de tiers, dont le pĂšre qui aura la tĂąche de se signifier comme tiers le registre des triangulations prĂ©coces nous situe en deçà de lâĆdipe avec la question de ses origines et de ses fondements, il faut cependant faire un pas de cĂŽtĂ© par rapport Ă une conception sĂ©quentielle dans le temps faisant succĂ©der aux relations dyadiques, les relations triangulĂ©es. En effet, chacune de ces thĂ©ories amĂšne lâidĂ©e que, dans le mĂȘme temps oĂč la relation Ă deux se construit, le tiers est dĂ©jĂ prĂ©sent. Alors, face Ă cette question dont la formulation apparaĂźt maintenant dĂ©modĂ©e comment vient-on Ă ĂȘtre deux pour ensuite ĂȘtre trois ? » R. Perron et M. Perron-Borelli, 1994, il faut probablement sortir dâune logique linĂ©aire, Ă la fois dans le temps mais aussi par rapport aux personnages impliquĂ©s pĂšre, mĂšre et bĂ©bĂ©.Pour finir ce chapitre qui propose quâil faut dâabord se pencher sur la psychĂ© maternelle pour y dĂ©couvrir les prĂ©curseurs du pĂšre idĂ©e quâil faudra confronter Ă celle des recherches empiriques prĂŽnant lâexistence de prĂ©curseurs interactionnels chez le bĂ©bĂ©, mĂȘme ĂągĂ© de 1 mois, nous souhaiterions ouvrir sur deux points â Que la mĂšre ait le pĂšre en tĂȘte câest une chose, reste Ă savoir comment » B. Golse, 2001. Il faut alors, dans un deuxiĂšme temps, se demander de quelle façon sâamĂ©nagent reprĂ©sentations du pĂšre et place pour le pĂšre chez la mĂšre par-delĂ la question de la prĂ©sence/absence de prĂ©curseurs chez la mĂšre, il y a la question de la nature et de la qualitĂ© de ces prĂ©curseurs.â Par ailleurs, nây a-t-il pas aussi du cĂŽtĂ© de lâenfant des prĂ©curseurs permettant au pĂšre de venir progressivement sâinscrire dans lâunivers de son enfant ? Compte tenu de lâimmaturitĂ© du psychisme du bĂ©bĂ©, ces prĂ©curseurs ne sont pas du cĂŽtĂ© des reprĂ©sentations qui viendront plus tard dans le dĂ©veloppement, mais du cĂŽtĂ© du comportement et plus prĂ©cisĂ©ment du cĂŽtĂ© de lâinteraction. Ainsi, et nous le verrons plus en dĂ©tail dans la derniĂšre partie de cet article recherches empiriques sur les triangulations interactionnelles, les capacitĂ©s prĂ©coces du bĂ©bĂ© dĂšs les premiers mois de vie Ă Ă©tablir des interactions triadiques sont Ă comprendre comme des prĂ©curseurs du tiers puis plus spĂ©cifiquement du ayant alors une partition Ă jouer pour sâacheminer vers le scĂ©nario de lâ psychanalyse dĂ©veloppementale et lâĂ©laboration des fonctions prĂ©Ćdipiennes du pĂšre â Le dĂ©bat concernant lâobservation directe et la psychanalyse Nous voulons aborder ici tout un ensemble de thĂ©ories qui se sont essentiellement dĂ©veloppĂ©es dans le monde anglo-saxon Ătats-Unis et Angleterre et qui apportent une contribution significative en ce qui concerne les fonctions du pĂšre, en particulier Ă la pĂ©riode prĂ©Ćdipienne. Il sâagit de la psychanalyse dĂ©veloppementale qui se dĂ©finit comme un courant psychanalytique et non psychologique qui, avec les donnĂ©es issues de consultations cliniques avec les enfants et le matĂ©riel issu de cures dâadultes permettant une reconstruction de lâenfant bĂ©bĂ© reconstruit, a intĂ©grĂ© des donnĂ©es provenant de lâobservation directe dâenfants prĂ©verbaux bĂ©bĂ© rĂ©el.Nous nâentrerons pas en dĂ©tail dans le dĂ©bat qui a fait rage et qui a connu des Ă©pisodes successifs concernant la valeur et la rigueur des donnĂ©es issues de lâobservation versus la valeur et la rigueur des donnĂ©es issues de la clinique psychanalytique adulte. Il reprend celui qui a eu lieu en son temps sur la psychanalyse dâenfants et qui questionnait si les productions non verbales de lâenfant telles que les jeux et les dessins pouvaient ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme du matĂ©riel interprĂ©table B. Cramer, 1979.Quelques points dâargumentation apportĂ©s par A. Green P. Chaussecourte, 2006 dans ce dĂ©bat mĂ©ritent tout de mĂȘme dâĂȘtre rapportĂ©s afin dâenrichir notre rĂ©flexion sur le dialogue que nous cherchons Ă installer entre ces diffĂ©rents champs thĂ©oriques. Ces points peuvent nous servir de balises dans lâidĂ©e dâun cadre Ă installer pour se permettre des ponts interdisciplinaires », des passerelles Ă©pistĂ©mologiques » J. Le Camus, 2001. Ainsi peut-ĂȘtre faut-il effectivement garder en mĂ©moire que lâobservateur avec son univers psychique conscient et inconscient a un impact sur lâobservation elle-mĂȘme. Câest ce que lâobservation psychanalytique avec la mĂ©thode dâEsther Bick 1964 tente dâencadrer tout en lâutilisant, Ă la diffĂ©rence de lâobservation expĂ©rimentale se situant plus dans une dĂ©marche de recherche de preuves. Cette logique de recherche de preuves constitue une forme dâimpasse car effectivement, comment faire la diffĂ©rence entre les observations et les spĂ©culations sur les processus internes V. J. MĂ€chtilinger, 1981, entre lâobservation et la construction fantasmatique du chercheur face aux interactions mĂšre/bĂ©bĂ© par exemple A. Green, 1992 ? Enfin, Green nous met en garde contre le pouvoir de sĂ©duction du modĂšle de lâenfant comme voie dâinformation en opposition avec le modĂšle du rĂȘve, de la psychanalyse vĂ©hiculant lâillusion de remonter le temps en deçà de la remĂ©moration et de saisir lâinconscient Ă lâĂ©tat brut, le plus infantile Ă©tant identifiĂ© au plus inconscient » P. Chaussecourte, 2006.Toujours est-il que, quels que soient le saut Ă©pistĂ©mologique que cela suppose et lâhĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des donnĂ©es Ă laquelle il faut faire face, nous pensons comme Y. Gauthier 1991 que, non seulement on ne peut pas ignorer les travaux de nature interactionnelle et expĂ©rimentale mais quâen plus, ils ne sâopposent pas aux hypothĂšses psychanalytiques basĂ©es sur la reconstruction Les observations viennent confirmer certaines intuitions et hypothĂšses devenues essentielles Ă la thĂ©orie psychanalytique. »Enfin, R. Prat P. Chaussecourte, 2006 nous rappelle comment Freud lui-mĂȘme cherchait une validation directe par lâobservation de ses hypothĂšses sur la sexualitĂ© infantile il demandait Ă ses disciples dâobserver les enfants de leur entourage On est aujourdâhui obligatoirement plus modeste et, plus que de dĂ©monstration, il me semble que lâon peut parler dâillustration. Mais lâĂ©tayage sur des observations directes semble toujours une nĂ©cessitĂ©. Ainsi on peut dire que la psychanalyse se forge dans une dialectique permanente entre ses propositions thĂ©oriques et ses donnĂ©es observables, quâelles soient directes ou indirectes dans lâabord thĂ©rapeutique. » Pour R. Prat, mĂȘme sâils les comportements nâont pas pour lâenfant une valeur symbolique, dans le sens cognitif du terme, ils sont nĂ©anmoins considĂ©rĂ©s comme porteur de sens, signes apparents de mouvements pulsionnels inconscients et dâangoisses primitives et, en ce sens, interprĂ©tables conformĂ©ment Ă la mĂ©thode psychanalytique ». Ce qui rejoint la question de B. Cramer 1979 Quelle ouverture vers lâinconscient peut amener la lecture du comportement ? Ȉ lâimage du dĂ©bat bĂ©bĂ© rĂ©el/bĂ©bĂ© reconstruit, nous avons lâĂ©quivalent du cĂŽtĂ© du pĂšre pĂšre rĂ©el/pĂšre reconstruit B. Golse, 2006. Câest-Ă -dire un pĂšre observĂ© dans ses interactions avec son enfant et un pĂšre reconstruit Ă partir du matĂ©riel de cure analytique dâadulte reconstruction du pĂšre Ă partir des reprĂ©sentations que lâenfant que nous avons Ă©tĂ© sâest forgĂ©.â Les fonctions prĂ©Ćdipiennes du pĂšre dans la conception dâun pĂšre mĂ©diatisĂ© par la mĂšre Les psychanalystes qui travaillent avec les enfants, du fait quâils aient accĂšs dans leur pratique Ă la fois au pĂšre rĂ©el et au pĂšre fantasmatique, sont moins enclins Ă soutenir cette vision unifocale dâun pĂšre punitif, effrayant et castrateur correspondant aux aspects fantasmatiques du pĂšre Ćdipien V. J. MĂ€chtilinger, 1981. Câest dâailleurs par des psychanalystes dâenfants que la voie de lâenrichissement mutuel de la psychanalyse et de lâobservation directe de jeunes enfants a Ă©tĂ© initiĂ©e A. Freud, R. Spitz et J. Bowlby Y. Gauthier, 1991.Ainsi, des analystes comme M. Mahler et E. Abelin S. J. Liebman et S. C. Abell, 2000 attirent lâattention sur lâimportance de la relation prĂ©coce pĂšre/enfant. Le pĂšre est alors conceptualisĂ© comme un facilitateur du processus de sĂ©paration-individuation qui se dĂ©roule au sein de la relation mĂšre/enfant. La position dâextĂ©rioritĂ© du pĂšre par rapport Ă la dyade mĂšre/enfant permettrait Ă lâenfant de vivre la relation Ă son pĂšre comme non-ambivalente mais aussi soutenante car sâoffrant comme une alternative face au monde symbiotique de la mĂšre, prĂ©sentant plus de risque dâengloutissement et de rĂ©gression. Le pĂšre constituerait la preuve vivante quâil est possible dâavoir une relation dâintimitĂ© avec la mĂšre tout en prĂ©servant sa propre autonomie. ReprĂ©sentant du monde extĂ©rieur M. Mahler, 1955, reprĂ©sentant non mĂšre E. L. Abelin, 1975, chevalier Ă lâarmure miroitante a knight in shining miror », M. Mahler, 1971, câest un pĂšre protecteur et facilitateur qui nous est dĂ©crit lĂ , loin du pĂšre freudien interdicteur et castrateur. Un pĂšre qui est dĂ©crit comme prenant Ă©galement soin de lâenfant en rĂ©pondant aux besoins pulsionnels de la mĂšre et en rĂ©duisant lâanxiĂ©tĂ© maternelle S. J. Liebman et S. C. Abell, 2000. On retrouve ici le pĂšre thĂ©orisĂ© par D. W. Winnicott 1974, servant de contenant Ă la dyade mĂšre/enfant en se proposant comme contenant, support et objet de gratification pour la mĂšre. On retrouve aussi ce que B. Golse 2006 dĂ©crit de la fonction paternelle de liaison et de protection du lien mĂšre/ il y a plus que servir la construction et la bonne Ă©volution du lien mĂšre/enfant dans le mandat prĂ©Ćdipien du pĂšre. La psychanalyse dĂ©veloppementale souligne pour la premiĂšre fois les apports spĂ©cifiques du pĂšre câest lĂ sa part, dâautres auteurs de ce mĂȘme courant ont dĂ©crit de façon plus intrapsychique cette fonction soutenante du pĂšre pour lâenfant et ont ainsi mis en Ă©vidence son rĂŽle fondamental dans la construction et lâorganisation du Moi de lâenfant. Ainsi pour H. Loewald 1951, le pĂšre joue un rĂŽle important dans le dĂ©veloppement du Moi en reprĂ©sentant le principe de rĂ©alitĂ© il soutient un travail dâorganisation, de diffĂ©renciation et dâintĂ©gration pour que lâenfant puisse se libĂ©rer de la mĂšre. S. I. Greenspan 1982 dĂ©crit le pĂšre comme celui qui facilite la formation prĂ©coce de la personnalitĂ© stabilisation du Moi par lâĂ©preuve de rĂ©alitĂ©, stabilisation de lâhumeur, diffĂ©renciation soi/objet, rĂ©gulation de lâimpulsivitĂ© et dĂ©veloppement de la part, le pĂšre est Ă©galement dĂ©crit comme celui qui contribue Ă lâĂ©tablissement de lâidentitĂ© de genre de lâenfant et au contrĂŽle des pulsions dans le sens dâune autorĂ©gulation Ă©motionnelle. Du cĂŽtĂ© du pĂšre approuver et renforcer les dĂ©monstrations de comportement masculin de son garçon, avoir fiertĂ© et plaisir Ă les constater P. Blos, 1984 permet Ă lâenfant de se construire comme garçon, en mĂȘme temps que du cĂŽtĂ© de lâenfant il y a un travail dâidentification au dĂ©sir du pĂšre pour la mĂšre E. L. Abelin, 1975 There must be an I, like him, wanting her », intĂ©riorisation dâune situation triangulaire.M. Herzog 1982, 1985 fait parti des auteurs qui se sont employĂ©s Ă faire la dĂ©monstration du rĂŽle du pĂšre dans la modulation de lâagressivitĂ© au sens dâune capacitĂ© du Moi Ă gĂ©rer et contrĂŽler les pulsions et affects agressifs. Le pĂšre est mĂȘme dĂ©crit par dâautres auteurs comme une zone tampon buffer zone, emotionnal buffer oĂč lâagressivitĂ© primaire pourrait ĂȘtre rĂ©expĂ©rimentĂ©e plus librement, dans la mesure oĂč le pĂšre offre Ă lâenfant un espace neutre dans lequel la rage explosive peut-ĂȘtre montrĂ©e avec moins de crainte de reprĂ©sailles que dans le cadre de la relation Ă la mĂšre, par nature plus symbiotique S. J. Liebman et S. C. Abell, 2000. Enfin, le lien conjugal des parents fonctionnerait comme un bouclier protecteur » J. M. Herzog, 1982 Ă lâĂ©gard de lâenfant, ainsi protĂ©gĂ© des affects du monde adulte normalement destinĂ©s au terme de ce chapitre, nous comprenons deux choses qui semblent contradictoires mais qui probablement constituent un paradoxe, Ă entendre comme paradoxe crĂ©atif. Dâune part, aussi progressiste soit-il, le courant de pensĂ©e psychanalytique conçoit un pĂšre qui reste trĂšs mĂ©diatisĂ© par la mĂšre dans son rapport Ă lâenfant. Et dâautre part, nous comprenons que câest cette position dâextĂ©rioritĂ© du pĂšre qui confĂšre Ă celui-ci des fonctions importantes pour lâenfant du point de vue de son dĂ©veloppement et diffĂ©rentes de celles quâoffre la mĂšre. Cette pĂ©riphĂ©rie ne doit donc pas se calculer en termes de perte mais comme permettant une diffĂ©rence et une complĂ©mentaritĂ© qui ne seraient pas possibles autrement câest bien parce que le pĂšre est extĂ©rieur quâil peut offrir Ă lâenfant un champ relationnel diffĂ©rent par nature que celui de la mĂšre, et dans lequel il peut y exercer des fonctions complĂ©mentaires Ă celles de la mĂšre mais aussi des fonctions paternelles spĂ©cifiques on retrouve ces idĂ©es dans les dĂ©couvertes de la psychologie du dĂ©veloppement.â Du risque a-pulsionnel au risque sur-pulsionnel, ou comment concilier les deux visions ? Avant de passer Ă la psychologie expĂ©rimentale, Ă la suite de tout ce que nous venons dâexposer concernant la psychanalyse dĂ©veloppementale essentiellement anglo-saxonne, nous aimerions faire une place Ă la psychanalyse amĂ©ricaine Ătats-Unis, non pas dans lâidĂ©e dâen faire un exposĂ© de ses diffĂ©rents courants, mais afin dâen souligner ce quâelle a de diffĂ©rent et de spĂ©cifique sur la question de lâĆdipe et des triangulations, par rapport Ă la psychanalyse europĂ©enne premier lieu, L. J. Brown 2002 Ă©voque combien la psychanalyse amĂ©ricaine peut ĂȘtre extrĂȘmement conservatrice dans sa façon de concevoir le complexe dâĆdipe, câest-Ă -dire trĂšs attachĂ©e Ă la vision de Freud. En particulier en ce qui concerne la conceptualisation sĂ©quentielle du dĂ©veloppement des relations triadiques survenant dans le temps et de façon bien dĂ©marquĂ©e, Ă la suite des relations dyadiques. Ce qui a des consĂ©quences sur la façon de concevoir la psychopathologie et sur la façon de la traiter. Ainsi, les pathologies les plus lourdes seraient du ressort du monde des relations dyadiques et les considĂ©rations triangulĂ©es nâauraient pas lieu dâĂȘtre Ă©voquĂ©es, tant dans la comprĂ©hension de ces pathologies que dans le traitement de celles-ci. Ce qui est discutable L. J. Brown, 2002 ; J. Cournut, 1997. Lâaccent privilĂ©giĂ© sur la relation primaire Ă la mĂšre est alors justifiĂ© par le fait que la situation Ćdipienne et son cortĂšge dâenjeux ne surviennent que tardivement dans le dĂ©veloppement de lâenfant et ne seraient donc que des avatars de la relation premiĂšre Ă la mĂšre. J. Cournut 1997 met en garde contre cette dĂ©rive, quâil Ă©voque comme classique chez les anglo-saxons dans cette mise Ă lâĂ©cart des conflits Ćdipiens [et il rappelle quâil peut y avoir entre lâanalyste et lâanalysant une complicitĂ© pour lâesquive de lâĆdipe et de la castration », un dĂ©ni inconscient partagĂ© »], câest de la sexualitĂ© dont on se dĂ©barrasse conceptuellement pour montrer que le meilleur des mondes, câest celui qui est sans pulsion ». Il dĂ©nonce Ă©galement la fascination quâil y a chez tous les thĂ©rapeutes par ce qui est du ressort du primaire et de lâ ailleurs, nous remarquons que sâil y a chez les anglo-saxons une tendance gĂ©nĂ©rale Ă mettre lâaccent sur la relation dyadique et Ă penser la clinique prĂ©fĂ©rentiellement en termes de dĂ©ficit et dâenjeux narcissiques, il y a semble-t-il chez les psychanalystes français une grille de lecture systĂ©matiquement Ćdipienne et conflictuelle J. Cournut 1997 parle dâ oreilles franco-Ćdipiennes ». On aurait envie de croire Ă un impact de la culture sociale et familiale sur la pensĂ©e les europĂ©ens se montrant trĂšs axĂ©s sur les structures familiales et hiĂ©rarchiques avec leurs sĂ©rie de rĂšgles et de conventions lâaccent sur les interdits appartenant Ă une logique Ćdipienne et les amĂ©ricains relevant dâune sociĂ©tĂ© prĂŽnant plus librement lâautonomie et la rĂ©alisation de lâindividu lâaccent sur le soi appartenant Ă une logique plus narcissique. ne pensons pas quâil faille opposer les deux tendances mais, bien saisir quâil peut sâagir de visions diffĂ©rentes dont la complĂ©mentaritĂ© pourrait ĂȘtre envisagĂ©e ; lâĂ©cueil rĂ©sidant alors probablement dans lâĂ©viction dâune vision au profit de lâ pouvons alors terminer sur ces idĂ©es que nous allons retrouver plus loin la triangulation câest aussi la construction et lâinclusion Ă cĂŽtĂ© de lâexclusion T. Vaughn Heineman, 2004, et un pĂšre a aussi des fonctions de rĂ©paration et de liaison Ă cĂŽtĂ© de ses fonctions de sĂ©paration. B. Golse 2006, comme nous lâavons vu prĂ©cĂ©demment, lâexprime bien Que le pĂšre ait des fonctions de sĂ©paration et dâinterdiction ne lâempĂȘche pas dâavoir, dans le mĂȘme temps nous qui soulignons, des fonctions de liaison. »Retenons que, de Freud aux thĂ©ories psychanalytiques contemporaines, la psychanalyse a proposĂ© au fil du temps des thĂ©ories en Ă©volution concernant le pĂšre et ses fonctions, et ceci en lien avec lâĂ©volution des configurations et des pratiques familiales et en lien avec lâĂ©volution de la reprĂ©sentation sociale du pĂšre. Ainsi le pĂšre nâa plus seulement une fonction de sĂ©paration et de diffĂ©renciation face Ă la dyade mĂšre/enfant mais il a aussi des fonctions de liaison et de rĂ©paration. Par ailleurs, ces fonctions ne sont plus conceptualisĂ©es comme sĂ©quentielles dans le temps mais sont vues comme agissant on peut dire que la psychanalyse, mĂȘme la plus contemporaine, nous propose une reprĂ©sentation du pĂšre qui garde une position dâextĂ©rioritĂ© par rapport Ă la dyade mĂšre/enfant. Ce qui nous paraĂźt cohĂ©rent avec lâimportance accordĂ©e Ă cette relation primaire et premiĂšre qui est celle de lâenfant avec sa mĂšre, et avec lâidĂ©e que le tiers se construit dâabord psychiquement et relationnellement au sein de cette dyade. Ceci Ă©tant dit, il nous paraĂźt nĂ©cessaire de souligner que cette façon dâattribuer au pĂšre une position dâextĂ©rioritĂ© nâempĂȘche pas de reconnaĂźtre la part du pĂšre dans le dĂ©veloppement psychique et relationnel de lâenfant et surtout que câest cette position dâextĂ©rioritĂ© qui semble permettre au pĂšre dâavoir, pour son enfant, des fonctions diffĂ©rentes et complĂ©mentaires Ă celles de la allons voir toutefois que, pour la psychologie du dĂ©veloppement, la spĂ©cificitĂ© des fonctions du pĂšre ainsi que la dimension de complĂ©mentaritĂ© par rapport aux fonctions de la mĂšre ne sont pas du tout expliquĂ©es de la mĂȘme façon. Puisant son matĂ©riel de rĂ©flexion, non pas dans la clinique mais dans lâexpĂ©rimentation scientifique, elle nous amĂšne du cĂŽtĂ© dâun pĂšre moins pĂ©riphĂ©rique, moins dĂ©fini en fonction de la dyade mĂšre/enfant un pĂšre qui est dĂ©crit dans sa relation directe Ă lâenfant et dans sa prĂ©sence directe Ă lâ pĂšre du quotidien de la psychologie du dĂ©veloppement le pĂšre et sa rĂ©alitĂ© Naissance et Ă©volution du champ de recherche sur le pĂšre â Question de diffĂ©rence de cadre entre la psychanalyse et la psychologie du dĂ©veloppement La vision globale et historique de J. Le Camus 1997 sur lâensemble des recherches expĂ©rimentales qui ont Ă©tĂ© faites sur le pĂšre, des annĂ©es 1950 jusquâĂ ce jour, nous permet de comprendre, tel que nous lâavons soulignĂ© au dĂ©but de cet article, combien celles-ci sont tributaires de la reprĂ©sentation sociale du pĂšre Ă un moment donnĂ© de lâhistoire, notamment dans la façon mĂȘme de concevoir la mĂ©thodologie. LâĂ©volution dans le temps des reprĂ©sentations du pĂšre amenant des transformations au niveau des pratiques des façon de retracer lâĂ©volution des paradigmes et des mĂ©thodes de recherche nous est apparue comme trĂšs prĂ©cieuse dans ce quâelle permet de comprendre et dâorganiser la multiplicitĂ© des discours et des thĂ©ories qui existent Ă propos du pĂšre. Ce qui, dans un deuxiĂšme temps, permet dâenvisager que par-delĂ la diffĂ©rence des univers conceptuels, par-delĂ les diffĂ©rences Ă©pistĂ©mologiques, il y aurait des passerelles Ă©pistĂ©mologiques » J. Le Camus, 2001 possibles Ă Ă©tablir, une fois tracĂ©es les limites du rapprochement des disciplines ». Il sâagirait en somme de dĂ©passer le clivage entre le champ psychanalytique et le champ de la psychologie du dans ce paradoxe qui consiste Ă faire dialoguer deux disciplines, psychanalyse et psychologie du dĂ©veloppement, en commençant par tracer leurs diffĂ©rences radicales, nous pourrions souligner les diffĂ©rences qui existent dans leur façon de se poser des questions Ă propos du effet, alors que la psychanalyse se pencherait sur Quâest-ce quâun pĂšre ? », J. Le Camus 2001 dĂ©finit la position de la psychologie du dĂ©veloppement comme sâinterrogeant sur le pĂšre de la façon suivante Ă quoi sert un pĂšre, ici et maintenant ? » Il ne sâagit pas de sâintĂ©resser Ă la paternitĂ© comme principe universel ou transculturel, ou dans son aspect symbolique, mais de se pencher sur le pĂšre Ă©vĂ©nementiel, tĂ©moin et acteur de la vie quotidienne, partenaire habituel de lâenfant au sein de la famille ».Un autre point important est soulignĂ© par cet auteur ces Ă©tudes expĂ©rimentales se situent en dehors dâun contexte clinique qui par dĂ©finition suppose de comprendre, prĂ©venir ou rĂ©parer. LĂ il sâagit dâobserver des pĂšres et des relations pĂšre/enfant dans un contexte normatif et de rechercher les effets positifs de la prĂ©sence du pĂšre plutĂŽt que de chercher Ă comprendre les effets nĂ©gatifs de son absence et dâen dĂ©duire ses fonctions. On est au cĆur du dĂ©bat pĂšre-rĂ©el / C. Zaouche-Gaudron 2001 propose une façon de dĂ©passer le dĂ©bat rĂŽle/fonction qui oppose psychanalyse et psychologie du dĂ©veloppement, en considĂ©rant plus leur finalitĂ© que leur dĂ©finition. Ainsi, le rĂŽle serait modifiable et du cĂŽtĂ© du conjoncturel car socialement dĂ©fini et soumis aux changements sociaux et culturels. Il renverrait Ă ce que font pĂšre et mĂšre au quotidien, et ce quâils se reprĂ©sentent quâils font le rĂŽle est donc du cĂŽtĂ© de lâadulte. La fonction, quant Ă elle, est Ă concevoir du cĂŽtĂ© de lâenfant, dans ce quâelle lui apporte pour le soutenir et lâaider Ă se structurer [âŠ] Câest alors du point de vue de la construction psychologique de lâenfant que sont envisagĂ©es les fonctions du pĂšre et de la mĂšre ».â Le fil rouge de lâhistoire comme principe organisateur du pĂšre Ă effet diffĂ©rĂ© au pĂšre diffĂ©renciĂ©, questions et dispositifs de recherche La premiĂšre pĂ©riode des annĂ©es 1950 au dĂ©but des annĂ©es 1970 renvoie Ă ce que J. Le Camus 1997 appelle le pĂšre Ă effet diffĂ©rĂ© » le pĂšre est envisagĂ© comme intervenant tardivement et ceci dans une fonction dâautoritĂ©, dans un deuxiĂšme temps par rapport Ă la mĂšre prĂ©sente dâemblĂ©e dans une fonction de sollicitude. Cette dichotomie des fonctions renvoie Ă une dichotomie des phases dans le dĂ©veloppement de lâenfant lâĂąge de la mĂšre puis lâĂąge du pĂšre J. Le Camus, 1997.Dans cette perspective, les fonctions du pĂšre concernent la structuration de la personnalitĂ© de lâenfant et de lâadolescent, domaine des capacitĂ©s Ă Ă©mergence tardive. Ces fonctions sont considĂ©rĂ©es comme aussi importantes que celles de la mĂšre et non interchangeables. Les Ă©tudes sur le pĂšre mettent lâaccent sur les effets de la carence et de la dĂ©ficience dâautoritĂ© la mĂ©taphore alimentaire appliquĂ©e Ă lâabsence des soins maternels carence affective, Spitz et Bowlby est alors dĂ©placĂ©e vers lâabsence dâapport paternel. Lâaliment psychologique quâapporte le pĂšre, câest donc lâautoritĂ© » J. Le Camus, 1997. Par ailleurs, lâaction du pĂšre est envisagĂ©e comme une action de type indirect puisquâelle passe par la mĂ©diation de la mĂšre non seulement lâenfant est dĂ©crit dans une symbiose affective avec la mĂšre peu permĂ©able Ă lâinfluence directe du pĂšre », mais le rĂŽle du pĂšre serait de soutenir la pĂ©riodes qui vont suivre vont se dĂ©marquer de ces points de vue maintenant dĂ©passĂ©s les effets directs du pĂšre sur lâenfant sont clairement envisagĂ©s et ceci sur lâensemble de son dĂ©veloppement pas seulement sur sa structuration psycho-affective.La deuxiĂšme pĂ©riode deuxiĂšme partie des annĂ©es 1970 jusquâaux annĂ©es 1985 est marquĂ©e par de grands changements sociaux et familiaux amenant une implication accrue des pĂšres le pĂšre impliquĂ©. Il sâoccupe de son bĂ©bĂ©, partage les soins de base, reconnaĂźt sa fibre maternelle » sans craindre pour sa virilitĂ©. Câest un pĂšre physiquement et affectivement prĂ©sent mais aussi largement semblable Ă la mĂšre. Sa spĂ©cificitĂ© est pressentie mais on ne dit pas sur quoi porte sa spĂ©cificitĂ©, ni surtout comment elle agit » J. Le Camus, 1997.Dans un premier temps, les recherches ont pour stratĂ©gies de comparer les effets de la prĂ©sence/absence du pĂšre sur le dĂ©veloppement cognitif et socio-Ă©motionnel de lâenfant dans la mesure oĂč les prĂ©occupations sont centrĂ©es sur le constat des manques liĂ©s Ă lâabsence de pĂšre paradigme 1 schĂ©ma expĂ©rimental = opposition foyers biparentaux / foyers monoparentaux.Puis, par la suite, il y a une remise en question de ces dĂ©marches de recherche de preuve par dĂ©faut pour aller vers des recherches tentant de mettre en Ă©vidence ce quâapporte le pĂšre lorsquâil est prĂ©sent dĂ©placement de la problĂ©matique et de la mĂ©thode sur la contribution du pĂšre acteur⊠» J. Le Camus, 1997. Le paradigme 2 renvoie Ă des Ă©tudes comparatives sur les relations parents/enfants on compare les effets de la prĂ©sence de la mĂšre et de la prĂ©sence du pĂšre. Le pĂšre impliquĂ© est considĂ©rĂ© comme une figure dâattachement fiable mais secondaire hypothĂšse de la hiĂ©rarchie des figures dâattachement, M. Ainsworth, 1982. On remarque quâil est un partenaire de jeu bien diffĂ©rent de la mĂšre pour lâenfant, mais sa place et son rĂŽle sont encore mal la troisiĂšme pĂ©riode 1985-1995 est celle du pĂšre diffĂ©renciĂ©, au sens ou il nâest pas une mĂšre-bis, il est autre que la mĂšre, mais aussi au sens oĂč il nâest pas rĂ©ductible Ă un type uniforme Il y a plusieurs sortes de pĂšres Ă lâintĂ©rieur de la catĂ©gorie des pĂšres », double progrĂšs conceptuel J. Le Camus, 1997. On passe alors au paradigme 3 on compare les pĂšres entre eux, en fonction de leurs modalitĂ©s de prĂ©sence. Et les contributions des pĂšres sont elles aussi plus diffĂ©renciĂ©es au sens de moins amalgamĂ©es, renvoyant aux multiples facettes du dĂ©veloppement de lâenfant langage et intelligence, socialisation, identitĂ© lâimportance de la relation pĂšre/enfant Ă lâimportance de la parentalitĂ© de qualitĂ© les recherches de M. E. Lamb, en Angleterre Michael E. Lamb est trĂšs certainement lâun des chercheurs les plus actifs en ce qui concerne lâĂ©tude de la relation pĂšre/enfant, tant au plan des recherches empiriques quâil mĂšne quâau plan des efforts rĂ©guliers quâil fait pour rassembler lâensemble des recherches faites dans le monde sur le rĂŽle du pĂšre dans le dĂ©veloppement de lâenfant. En tĂ©moignent les quatre Ă©ditions de The Role of the Father in Child Developement entre 1976 et 2004 1976, 1986, 1997, 2004 qui font le point sur le le dĂ©but des annĂ©es 1970, M. E. Lamb fait le constat de la pauvretĂ© des Ă©tudes sur la relation pĂšre/enfant et dĂ©clare le pĂšre agent oubliĂ© » du dĂ©veloppement de lâenfant Forgotten contributor to child development », 1975. La relation mĂšre/enfant constituait jusque-lĂ lâenvironnement de rĂ©fĂ©rence pour Ă©tudier et dĂ©finir les conditions optimales de dĂ©veloppement de lâenfant. Dans ce contexte social oĂč est en train de se prendre le virage vers le pĂšre impliquĂ© » J. Le Camus, 1997, la relation pĂšre/enfant apparaĂźt comme importante en soi les recherches sâemploient alors Ă en faire la dĂ©monstration, tout en cherchant Ă prĂ©ciser ses caractĂ©ristiques et ses spĂ©cificitĂ©s pour mieux cerner lâinfluence du pĂšre sur le dĂ©veloppement de son ce faire, on extrait la relation pĂšre/enfant de son contexte pour lâĂ©tudier Ă la loupe et dĂ©finir des caractĂ©ristiques destinĂ©es Ă en montrer lâimportance ; on procĂšde en recherchant ses similitudes et ses diffĂ©rences dâavec la relation mĂšre/enfant. Câest un point de dĂ©part, dont on ne mesure que rĂ©cemment les limites et les biais que cela a introduit dans les dit, ces Ă©tudes ont bien dĂ©montrĂ© M. E. Lamb 1997 que les bĂ©bĂ©s sâattachent spĂ©cifiquement Ă leur pĂšre et les influences du pĂšre sur le dĂ©veloppement de lâenfant sont dĂ©taillĂ©es domaine par domaine au plan de lâidentitĂ© sexuĂ©e, au plan cognitif et motivationnel le pĂšre est un facteur de stimulation et dâencouragement, au plan linguistique les pĂšres imposent lâattention et sâexpriment de façon plus autoritaire, au plan des aptitudes sociales, plan de lâattachement, aprĂšs avoir dĂ©montrĂ© M. E. Lamb, 1997 que les bĂ©bĂ©s sâattachent Ă la fois Ă leur mĂšre et Ă leur pĂšre, ainsi quâĂ tous ceux qui interagissent rĂ©guliĂšrement avec eux quelle que soit lâimplication dans les soins, M. E. Lamb, 2004, les rĂ©sultats sâavĂšrent rĂ©pĂ©titivement contradictoires en ce qui concerne la question de la hiĂ©rarchie des attachements question chĂšre Ă Bowlby. En effet, les bĂ©bĂ©s prĂ©fĂšrent leur mĂšre, mais si le pĂšre est la premiĂšre figure de soin ils prĂ©fĂšrent le pĂšre en fait, ils sâattacheraient prĂ©fĂ©rentiellement Ă la premiĂšre figure de soin quel que soit le parent. Mais dâautres Ă©tudes indiquent quâil nây aurait pas de diffĂ©rence marquĂ©e pour un parent ou pour un autre, cependant on relĂšve que dans le courant de la deuxiĂšme annĂ©e de vie lâintĂ©rĂȘt pour le pĂšre augmente significativement, surtout chez les garçons. Enfin, on dĂ©couvre que le vecteur dâattachement chez le pĂšre semble ĂȘtre les jeux physiques et non les soins de bases D. Paquette, 2004. Et dĂšs le premier trimestre de vie, les pĂšres se montrent diffĂ©rents des mĂšres avec leur bĂ©bĂ© ils sont plus stimulants et plus ludiques, alors que les mĂšres cherchent Ă calmer et apaiser leur bĂ©bĂ©. MalgrĂ© ces constats cruciaux, on continue dâĂ©valuer la relation pĂšre/enfant Ă lâaune de la relation mĂšre/enfant tant dans ses rĂ©fĂ©rences thĂ©oriques lâattachement en termes de pĂŽle de sĂ©curitĂ© que mĂ©thodologiques utilisation de la Situation Ătrange dâAinsworth, 1978, pour mesurer lâattachement.Ce qui non seulement ne permet pas de cerner les spĂ©cificitĂ©s de lâattachement pĂšre/enfant, mais ne lui rend pas justice on sous-estime les influences paternelles parce que lâon ne se donne pas les moyens de les mettre en Ă©vidence. Les recherches Ă©chouent Ă faire la dĂ©monstration de ce qui apparaĂźt Ă©vident tant dans les observations de la vie quotidienne que dans la clinique Ă savoir les diffĂ©rences significatives qui existent entre la relation mĂšre/enfant et la relation pĂšre/enfant, sans remettre en question la qualitĂ© de lâattachement. Certains chercheurs concluent alors quâil nây a pas de diffĂ©rence, ou pas tant que cela⊠et invoquent dâautres paramĂštres tels que les caractĂ©ristiques de lâadulte et le tempĂ©rament de lâenfant pour expliquer les diffĂ©rences M. E. Lamb, 1997, ce qui nâest pas faux non plus mais qui rĂ©duit toute la question de la son article de 2004, M. E. Lamb est plus clair sur la nĂ©cessitĂ© dâĂ©tablir des thĂšmes de recherche plus patricentriques le jeu plutĂŽt que la sĂ©curitĂ© dâattachement, par exemple et de sortir de la rĂ©fĂ©rence constante Ă la sĂ©curitĂ© dâattachement pour Ă©tudier lâinfluence des hommes sur leur enfant. Il faut remettre en question les mĂ©thodologies et les mesures utilisĂ©es mais aussi certaines idĂ©es sur lâattachement comme celle de penser que les pleurs de protestation constituent de bons indices dâ M. E. Lamb 2004 souligne une autre erreur fondamentale qui fut dâextraire la relation pĂšre/enfant de son contexte familial. AprĂšs sâĂȘtre penchĂ©es sur les effets directs du pĂšre sur le dĂ©veloppement de lâenfant et devant la complexitĂ© et les contradictions des rĂ©sultats obtenus, les recherches ont dĂ» concevoir quâil y avait Ă©galement des effets indirects qui jouent sur lâimplication paternelle, dont des facteurs familiaux par exemple, et quâils sont au moins aussi importants que les effets directs soulignons ici le mouvement inverse de celui des thĂ©ories psychanalytiques qui sont passĂ©es de la conception dâun pĂšre Ă effet indirect Ă un pĂšre Ă effet direct. Pour ne nommer quâeux, soulignons les effets de la qualitĂ© des rapports conjugaux sur lâimplication du pĂšre. M. E. Lamb 2004 parle alors de progrĂšs conceptuel important, il sâagit de lâĂ©mergence de la notion dâinter-influences le dĂ©veloppement de lâenfant est affectĂ© par des comportements appartenant Ă lâensemble du systĂšme plus loin et rĂ©introduisons lâidĂ©e dâune circularitĂ© dans les liens et de ce fait dans les influences le pĂšre influence la mĂšre qui influence lâenfant qui influence le pĂšre, la relation mĂšre/pĂšre influence le pĂšre, donc lâenfant, etc. Il faut donc avoir une vision systĂ©mique dans la prise en compte des paramĂštres Ă Ă©tudier et Ă mesurer pour la premiĂšre fois, M. E. Lamb 2004 parle de triade, de caractĂ©ristiques des interactions pĂšre/mĂšre/enfant Ă dĂ©finir, de nĂ©cessitĂ© dâĂ©tudier la famille en action, etc. Dans ce cadre-lĂ , une dĂ©couverte importante sâest faite au plan empirique le comportement du pĂšre au sens dâimplication auprĂšs de son enfant nâest pas un dĂ©terminant des diffĂ©rences interindividuelles du comportement de lâenfant mais il en est une consĂ©quence. Ainsi, lâenfant façonne son pĂšre de la mĂȘme façon que tous les membres de la triade se modĂšlent et sâadaptent les uns aux autres au fil du temps. Les recherches empiriques vont alors se mettre Ă Ă©tudier plus systĂ©matiquement la relation pĂšre/enfant dans sa dimension de processus ses nuances et son dĂ©veloppement dans le temps en fonction des Ă©tapes de dĂ©veloppement de lâ effet, les habiletĂ©s cognitives et sociales de lâenfant sont extrĂȘmement diffĂ©rentes de la petite enfance Ă lâenfance puis Ă lâadolescence la relation et lâimplication du pĂšre face Ă celui-ci va donc varier, avoir des caractĂ©ristiques diffĂ©rentes dâune Ă©tape Ă lâautre. Nous nâentrerons pas dans le dĂ©tail de cette dimension mais soulignons un rĂ©sultat important pour ce qui est de la reconnaissance de la place de la relation pĂšre/enfant dans la vie dâun individu cette relation aurait une valeur particuliĂšrement prĂ©dictive concernant lâajustement psychosocial futur et en particulier concernant le bien-ĂȘtre Ă©motionnel et la satisfaction maritale dans la vie adulte M. E. Lamb, 2004. Ce qui fait dâune bonne relation pĂšre/enfant un facteur de protection dans le dĂ©veloppement dâun individuâŠConcernant les diffĂ©rences entre les pĂšres et les mĂšres, les recherches rĂ©centes M. E. Lamb, 2004 ne se font plus dans le contexte dâun jugement de valeur de la qualitĂ© de lâattachement avec lâidĂ©e dâune hiĂ©rarchie Ă trouver. La dĂ©monstration de lâimportance du lien pĂšre/enfant nâest plus Ă faire, on sâemploie Ă nuancer et Ă prĂ©ciser ces diffĂ©rences, Ă tenter de se pencher sur les mĂ©canismes dâaction spĂ©cifiques de chacun de ces liens, notamment au plan de la nature des jeux avec lâenfant, lâutilisation de ceux-ci et la place quâils ont dans la relation. Comme le souligne J. Le Camus 1997, le pĂšre nâest plus une mĂšre-bis mais un pĂšre diffĂ©renciĂ©. Des diffĂ©rences dans la sensibilitĂ© paternelle par rapport Ă la sensibilitĂ© maternelle sont maintenant relevĂ©es et Ă©tudiĂ©es on dĂ©couvre que lâun des dĂ©terminants importants de la sensibilitĂ© paternelle serait lâhistoire et le souvenir que le pĂšre a de ses relations prĂ©coces. On est donc loin des conclusions que lâon a pu tenir sur la faible transmission transgĂ©nĂ©rationnelle de lâattachement pĂšre/enfant D. Paquette, 2004.Cependant, M. E. Lamb 2007 tient Ă nous rappeler que par-delĂ les diffĂ©rences de style paternel et maternel ce qui compte câest une parentalitĂ© de qualitĂ© ». Lâenfant a besoin que ses parents lui offrent une vraie relation, quâils soient responsables et se dĂ©vouent pour lui » M. E. Lamb, 2007. Il va jusquâĂ remettre en question le fait que ces diffĂ©rences jouent un rĂŽle clĂ© dans le dĂ©veloppement de lâenfant, au nom de lâauthenticitĂ© du lien et de lâunicitĂ© de chaque parent comme individu, quâil soit pĂšre ou mĂšre. Il se sert du fait que ces diffĂ©rences aient largement Ă©voluĂ© depuis trente ans les pĂšres et les mĂšres partagent et sâinterchangent toutes sortes de comportements parentaux avec beaucoup plus de flexibilitĂ© quâavant pour alimenter son propos sur le nivellement des diffĂ©rences pĂšre/mĂšre. Cependant, il nous rappelle aussi que ces diffĂ©rences ne sont pas universelles, bien que lâon se soit parfois laissĂ© aller Ă croire le contraire non seulement elles ne sont pas inscrites dans les gĂšnes mais elles sont largement culturelles ; câest dâailleurs dans le monde occidental quâelles sont le plus marquĂ©es. Alors, au nom de lâimportance premiĂšre de cette parentalitĂ© de qualitĂ© et au nom de la complexitĂ© des inter-influences dans la triade pĂšre/mĂšre/enfant, Lamb renvoie au second plan la question des diffĂ©rences entre pĂšre et mĂšre sur le dĂ©veloppement de lâenfant. Ce qui nous paraĂźt effet, nây a-t-il pas moyen de conserver cette idĂ©e de diffĂ©rence Ă cĂŽtĂ© des notions de qualitĂ© de la parentalitĂ© et de complexitĂ© des inter-influences dans la rĂ©alitĂ© des relations parents/enfant ? La spĂ©cificitĂ© des implications maternelles et paternelles peut-elle coexister avec lâidĂ©e dâune certaine flexibilitĂ© dans la rĂ©partition des rĂŽles, avec une certaine interchangeabilitĂ© ? Quant Ă la question dâune hiĂ©rarchie entre lâinfluence du pĂšre et celle de la mĂšre sur le dĂ©veloppement de lâenfant, on comprendra que le dĂ©bat est en partie dĂ©passĂ© reconnaĂźtre une diffĂ©rence ne hiĂ©rarchise pas nĂ©cessairement les contributions. Allons donc vers lâĂ©galitĂ© dans la diffĂ©rence, vers une spĂ©cificitĂ© possible avec un certain degrĂ© dâinterchangeabilitĂ©, avec une certaine flexibilitĂ© dans la distribution des une spĂ©cificitĂ© paternelle et maternelle dans lâĂ©galitĂ© et la complĂ©mentaritĂ© les recherches de Daniel Paquette, au QuĂ©bec Les contributions de D. Paquette 2004 a, 2004 b, 2007 vont nous aider Ă rĂ©flĂ©chir Ă ces questions difficiles pour dĂ©passer le dĂ©bat de la hiĂ©rarchisation des influences paternelles et maternelles tout en reconnaissant lâimportance des diffĂ©rences pĂšre/mĂšre dans leur impact sur le dĂ©veloppement de lâ part, il abonde dans le sens de M. E. Lamb, recherches et revues de littĂ©rature Ă lâappui, concernant les biais thĂ©oriques et mĂ©thodologiques des recherches sur le pĂšre dans les derniĂšres dĂ©cennies il faut sortir dâune psychologie de lâenfant essentiellement centrĂ©e sur lâimportance dĂ©terminante de la mĂšre. Celle-ci nous a conduit Ă Ă©tudier la relation pĂšre/enfant avec les mĂȘmes rĂ©fĂ©rences thĂ©oriques et les mĂȘmes mĂ©thodologies que celles employĂ©es pour lâĂ©tude de la relation mĂšre/enfant, ce qui ne nous a pas permis de mettre en Ă©vidence ses spĂ©cificitĂ©s, dâoĂč une large sous-estimation de lâinfluence de la relation pĂšre/enfant sur le dĂ©veloppement de lâenfant. De la mĂȘme façon, conclure Ă une faible diffĂ©rence entre les apports de la mĂšre et du pĂšre câest se tromper de grille de lecture D. Paquette, 2007. Alors, comment Ă la fois prendre en compte toute la richesse des connaissances sur le lien mĂšre/enfant et faire un pas de cĂŽtĂ© pour pouvoir innover dans la façon de penser la relation pĂšre/enfant D. Paquette, 2004 ?Ses travaux sur les jeux physiques pĂšre/enfant, et en particulier les jeux de bataille ou jeux de lutte rough-andtumble play, lâont amenĂ© dâune part Ă les comprendre comme le mĂ©canisme dâattachement pĂšre/enfant et dâautre part Ă considĂ©rer cet attachement via un contexte de jeux physiques comme un mĂ©canisme diffĂ©rent dâun attachement via un contexte de soins D. Paquette, 2004. En effet, dĂšs les premiers mois de vie du bĂ©bĂ©, les pĂšres se comportent diffĂ©remment avec eux que les mĂšres ils les stimulent et cherchent Ă les exciter, elles les calment et les apaisent. Ainsi, au fil du temps, les enfants perçoivent leur mĂšre comme source de bien-ĂȘtre et de sĂ©curitĂ© et prĂ©fĂšrent leur pĂšre comme compagnon de jeu. Ceux-ci sont plus directifs et proposent des jeux prĂ©sentant plus de dĂ©fis et de surprises, ce qui apparaĂźt plus stimulant pour lâenfant. Enfin, les jeux physiques constituent le seul domaine oĂč lâimplication des pĂšres est supĂ©rieure Ă celle des mĂšres et les jeux de lutte constituent une spĂ©cificitĂ© du lien pĂšre/enfant. Des recherches indiquent quâils sont corrĂ©lĂ©s Ă une relation pĂšre/enfant sĂ©curisante et ils semblent Ă©galement avoir plusieurs fonctions lâĂ©tablissement dâune relation de dominance entre pĂšre et fils favorisant la discipline, la rĂ©gulation des comportements agressifs et le dĂ©veloppement dâhabiletĂ©s de compĂ©tition complĂ©mentaires aux habiletĂ©s de coopĂ©ration D. Paquette, 2004. Les irrĂ©gularitĂ©s et les imprĂ©vus sâavĂšrent ĂȘtre aussi importants pour le dĂ©veloppement de lâenfant que les rĂ©gularitĂ©s et la en revenant sur la question des bases adaptatives de lâattachement, D. Paquette 2004 diffĂ©rencie clairement un pĂŽle de sĂ©curitĂ© prĂ©fĂ©rentiellement assurĂ© par la mĂšre et un pĂŽle dâexploration ou activation » terme plus large traduisant toute la stimulation possible de lâenfant dans lâouverture au monde extĂ©rieur prĂ©fĂ©rentiellement assurĂ© par le pĂšre. Câest dans le souci de ne pas constamment associer attachement et confiance envers le parent prodiguant des soins, que la nĂ©cessitĂ© de qualifier diffĂ©remment la relation affective pĂšre/enfant sâest imposĂ©e D. Paquette 2004 se propose de lâappeler relation dâactivation ». Il va alors dĂ©velopper la premiĂšre thĂ©orie spĂ©cifiquement fondĂ©e sur la relation pĂšre/ rĂŽle dâactivation du pĂšre permet de rĂ©pondre au besoin de lâenfant dâĂȘtre activĂ© recherche de stimulations de forte intensitĂ©, au besoin de dĂ©passement et Ă celui dâapprendre Ă prendre des risques. Bref, il permet Ă lâenfant dâoser aller plus loin dans son exploration et dĂ©velopper ainsi son autonomie. Quant Ă la qualitĂ© de cette relation dâactivation, elle est dâautant plus grande quâelle est offerte dans un climat de confiance et de sĂ©curitĂ©, le pĂšre assurant une protection face aux dangers potentiels tout en favorisant lâĂ©lan vers la nouveautĂ©. D. Paquette 2004 nuance encore cette fonction dâactivation elle peut aussi ĂȘtre entendue comme le dĂ©clenchement des mĂ©canismes de rĂ©gulation des Ă©motions suscitĂ©s par la confrontation Ă la nouveautĂ© », permettant ainsi Ă lâenfant dâaller vers la nouveautĂ©. Le pĂšre, via la relation dâactivation reposant sur les jeux de lutte, transmet Ă lâenfant une confiance en soi qui lui permet de dĂ©velopper des compĂ©tences sociales de type habiletĂ©s de compĂ©tition Ă entendre comme comportements et attitudes psychologiques, celles-ci Ă©tant complĂ©mentaires aux compĂ©tences sociales, de types habiletĂ©s de coopĂ©ration et de partage, permises par le sentiment de sĂ©curitĂ© transmis par la relation dâattachement mĂšre/ part, on perçoit toute lâimportance de lâacquisition dâun large spectre de compĂ©tences sociales dans le travail dâadaptation Ă lâenvironnement social complexe quâest le monde actuel, pour les filles comme pour les garçons dâailleurs. Dâautre part, on saisit toute la notion de complĂ©mentaritĂ© possible entre les apports maternels et les apports paternels, ce qui a amenĂ© D. Paquette 2008 Ă dĂ©velopper lâidĂ©e dâun modĂšle global de complĂ©mentaritĂ© parentale. ModĂšle dans lequel il y aurait place Ă la spĂ©cificitĂ© de chacun, pĂšre et mĂšre, mais en termes de prĂ©dominance de certains rĂŽles parentaux et non en terme dâexclusivitĂ©, dans la mesure oĂč lâon constate un chevauchement important des comportements parentaux entre le pĂšre et la mĂšre D. Paquette, 2007. Cela permet une rĂ©partition des diffĂ©rents comportements parentaux variable dâun couple Ă lâautre et mallĂ©able dans le temps au sein dâun mĂȘme couple en fonction des habiletĂ©s, intĂ©rĂȘts et disponibilitĂ©s de chacun. ConcrĂštement, cela signifie quâun pĂšre peut choisir de fournir des soins de base Ă lâenfant et une relation dâactivation dans des proportions qui lui conviennent et qui seront fort probablement complĂ©mentaires Ă celles que proposera la mĂšre. Mais par-delĂ le large spectre de comportements parentaux que chacun est capable dâavoir, un pĂšre gardera son style paternel stimulant et vigoureux mĂȘme sâil est le principal pourvoyeur de soins de base et une mĂšre jouera en gardant un style maternel câest-Ă -dire un jeu plus visuel, plus prĂ©visible et favorisant plus la coopĂ©ration que la compĂ©tition. Câest ainsi, que D. Paquette nous invite Ă constater quâune relation dâactivation offerte par un pĂšre est probablement plus intĂ©ressante en termes de stimulation pour lâenfant, tout comme une relation de sĂ©curitĂ© offerte par la mĂšre est probablement plus efficace en termes de rĂ©confort. Donc, par-delĂ lâinterchangeabilitĂ© possible des rĂŽles parentaux, il y a le maintien dâune spĂ©cificitĂ© du fait dâune qualitĂ© dâactivation diffĂ©rente et dâune qualitĂ© de sĂ©curitĂ© diffĂ©rente, chez le pĂšre et chez la mĂšre. Chacun de ces deux Ă©lĂ©ments constituant des composantes de lâattachement parent/ nous apparaĂźt donc pertinent de souligner quâil ne sâagit pas de niveler les diffĂ©rences entre les pĂšres et les mĂšres au nom de la complexitĂ© des autres paramĂštres en jeu, mais bien de leur redonner toute leur importance. Nous sommes face Ă une notion de diffĂ©rence basĂ©e sur un principe de prĂ©dominance et non sur un principe dâexclusivitĂ© qui hiĂ©rarchise et peut faire de la diffĂ©rence un facteur dâinĂ©galitĂ© homme/femme. Soulignons que ces diffĂ©rences hommes/femmes bien admises au plan hormonal et physiologique le sont beaucoup moins au plan comportemental, le comportement Ă©tant considĂ©rĂ© comme uniquement culturel. Or, il sâagit dâun mĂ©lange dâinnĂ© et dâacquis et câest ce qui fait que les diffĂ©rences pĂšre/mĂšre puissent ĂȘtre Ă la fois culturelles et stables dans le temps D. Paquette, 2007.La fonction symbolique de la diffĂ©rence pĂšre/mĂšre les recherches de Jean Le Camus, en France Le Camus 2001, tout en Ă©tant psychogĂ©nĂ©ticien de terrain et engagĂ© dans des travaux de recherche empiriques, travaille Ă Ă©tablir activement des passerelles Ă©pistĂ©mologiques » avec lâunivers clinique psychanalytique sur la question du qui rend prĂ©cieux et unique son apport, ce sont tout dâabord ses efforts de thĂ©orisation Ă partir de rĂ©sultats de recherches expĂ©rimentales il conceptualise des axes organisateurs pour penser la question du pĂšre, nous les avons dĂ©jĂ Ă©voquĂ©s plus haut. Rappelons, entre autres, le fait dâidentifier que psychanalyse et psychologie du dĂ©veloppement ne se posent pas les mĂȘmes questions lâune se demandant Quâest-ce quâun pĂšre ? » et lâautre Ă quoi sert un pĂšre ? ». Ou encore le fait de dĂ©gager les diffĂ©rentes reprĂ©sentations sociales du pĂšre au fil du temps du pĂšre Ă effet diffĂ©rĂ© au pĂšre diffĂ©renciĂ© en montrant combien elles formatent » les paradigmes de recherches successifs. Ceci dĂ©passe largement lâobjectif classique des empiristes qui est de dĂ©gager, Ă partir des rĂ©sultats, un modĂšle explicatif des statistiques des diffĂ©rents paramĂštres en jeu sur une question donnĂ©e. Faisant un pas de cĂŽtĂ© par rapport au souci du dĂ©tail et Ă lâallĂ©geance Ă la rigueur, J. Le Camus se permet les simplifications nĂ©cessaires Ă la part, lorsquâil dĂ©finit son champ de rĂ©flexion comme appartenant Ă la pensĂ©e dĂ©veloppementaliste, il ne manque pas dâĂ©voquer en mĂȘme temps la pensĂ©e psychanalytique, ce qui a non seulement lâavantage de la faire exister dans ses rĂ©flexions dâempiriste mais permet un travail de lien qui commence Ă dĂ©construire le classique clivage entre ces deux mondes. Ainsi, tout en respectant ce que la psychanalyse a pu dĂ©velopper sur le rĂŽle indirect du pĂšre dans sa façon de soutenir et nourrir affectivement la mĂšre et de ce fait contenir la dyade mĂšre/enfant et sur sa place dâagent tiers en pĂ©riode Ćdipienne, J. Le Camus 2001 se charge de mettre en Ă©vidence une implication du pĂšre prĂ©coce, directe, diffĂ©renciĂ©e et multidimentionnelle. Ce qui, par-delĂ sa fonction symbolique de tiers, en fait un partenaire de lâenfant dĂšs lâaube de la sommes en effet bien loin du pĂšre Ă effet diffĂ©rĂ© trĂšs prĂ©cocement, dĂšs la pĂ©riode prĂ©natale, le fĆtus dĂšs 5 mois in utero sensible aux stimulations sonores et tactiles donne des signes quâil perçoit de façon diffĂ©rentielle celles qui viennent de son pĂšre de celles qui viennent de sa mĂšre. Les messages vocaux, tactiles et kinesthĂ©siques adressĂ©s au bĂ©bĂ© ont une qualitĂ© psycho-sensorielle » J. Le Camus, 2001 diffĂ©rente suivant quâils proviennent du pĂšre ou de la mĂšre. Le bĂ©bĂ© perçoit trĂšs prĂ©cocement cette diffĂ©rence de grain de peau, de consistance musculaire, de tonalitĂ© de voix, de portage quâil y a entre son pĂšre et sa mĂšre ces deux enveloppes affectives renvoient Ă deux patterns de stimulation non redondants » que le bĂ©bĂ© perçoit sans les cette façon, lâenfant est dĂšs le dĂ©but exposĂ© Ă deux types de rapport affectivo-corporel », deux modes de communication non verbale, deux schĂ©mas de langage J. Le Camus 2001 parle de la possibilitĂ© de diffĂ©rencier deux modĂšles dâaltĂ©ritĂ© pour lâenfant et ceci dans de nombreux domaines. Câest ce quâil appelle les champs dâapplication de la fonction du pĂšre le dĂ©veloppement du langage, le dĂ©veloppement de lâintelligence et le dĂ©veloppement sociopersonnel ; câest lĂ lâimplication multidimentionnelle du nâentrerons pas dans les dĂ©tails des apports spĂ©cifiques du pĂšre dans le dĂ©veloppement de son enfant, bien que cela soit passionnant. Cependant, nous voulons souligner combien cet auteur traite la question de la diffĂ©rence pĂšre/mĂšre. Il ne sâagit pas dâune simple question de diversitĂ© de modalitĂ©s auxquelles il faut exposer lâenfant, mais bien de deux modes dâaltĂ©ritĂ© renvoyant lâun Ă lâunivers masculin et lâautre Ă lâunivers fĂ©minin. Câest parce que le pĂšre est un homme quâil porte lâenfant de cette façon, quâil sâadresse verbalement Ă lui de façon plus complexe et en lui demandant dâĂȘtre plus clair et plus prĂ©cis dans ses phrases que ne lui demande la mĂšre, quâil le met au dĂ©fi et tolĂšre de le laisser sans solution face Ă un problĂšme Ă rĂ©soudre afin quâil trouve sa solution, etc. Ainsi, cette diffĂ©rence pĂšre/mĂšre est sexuĂ©e et elle a une fonction celle de proposer deux modĂšles dâaltĂ©ritĂ©, qui rĂ©fĂšrent Ă des univers sexuĂ©s diffĂ©rents le masculin et le force du modĂšle de J. Le Camus 2001 est quâil parvient Ă dĂ©gager des principes gĂ©nĂ©raux Ă partir de toutes les spĂ©cificitĂ©s quâil relĂšve dans les apports du pĂšre aux diffĂ©rentes sphĂšres du dĂ©veloppement de lâenfant. Ainsi il dĂ©gage ce quâil nomme les modes dâaction, ou mĂ©canisme dâaction de la fonction du pĂšre la propension des pĂšres Ă anticiper sur lâontogenĂšse les pĂšres considĂšrent les bĂ©bĂ©s comme des personnes plus prĂ©cocement que les mĂšres, la propension des pĂšres Ă encourager lâenfant dans ses entreprises et Ă le mettre au dĂ©fi et enfin la propension des pĂšres Ă ouvrir lâenfant Ă lâexpĂ©rience des relations interindividuelles et de la de la place du pĂšre dans la petite enfance a permis de dĂ©couvrir et de thĂ©oriser ce qui fait la spĂ©cificitĂ© de lâapport du pĂšre dans le dĂ©veloppement de lâenfant. Comme câest un autre angle de vue que celui des thĂ©ories psychanalytiques de la fonction du pĂšre, il est difficile de les articuler ensemble. Non seulement peut-on dire que ces deux facettes de la rĂ©alitĂ© pĂšre » ne se contredisent pas, mais elles se mettent en lumiĂšre lâune lâ cette question des diffĂ©rences pĂšre/mĂšre envisagĂ©es comme une altĂ©ritĂ© sexuĂ©e rejoint ce que C. Chiland 2001 rappelle lâenfant a besoin dâun pĂšre et dâune mĂšre pour se construire une identitĂ©. La fille et le garçon explorent Ă travers les relations Ă son pĂšre et Ă sa mĂšre ce que reprĂ©sente le fait dâĂȘtre garçon et le fait dâĂȘtre fille. En cas dâabsence de lâun ou de lâautre, il y a certes des supplĂ©ances » possibles familiales, culturelles, sociales mais lâintimitĂ© nâest jamais aussi grande quâavec les parents ». Par ailleurs, quels que soient les diffĂ©rents types de mĂšre ou de pĂšre, quelles que soient les diffĂ©rences individuelles, les pĂšres partagent lâexpĂ©rience dâĂȘtre pĂšre et les mĂšres lâexpĂ©rience dâĂȘtre mĂšre ce qui prĂ©vaut câest la diffĂ©rence homme/femme C. Chiland, 2001.Autrement dit, un parent est unique et il est sexuĂ©. La diffĂ©rence pĂšre/mĂšre est une diffĂ©rence sexuĂ©e, ce qui fait de cette diffĂ©rence plus quâune possibilitĂ© de diversitĂ© de par lâaltĂ©ritĂ© sexuĂ©e quâelle propose Ă lâenfant, cette diffĂ©rence pĂšre/mĂšre a une fonction symbolique. Et cette altĂ©ritĂ© est porteuse dâun pĂšre dĂ©finit comme un tiers prĂ©-symbolique ou proto-symbolique J. Le Camus, 2001. Câest lĂ que nous entrevoyons des passerelles Ă©pistĂ©mologiques ».Nous comprenons alors que le tiers de la psychologie du dĂ©veloppement est un tiers tirĂ© de la reconnaissance dâune altĂ©ritĂ©. Câest dĂ©jĂ un grand progrĂšs conceptuel de rappeler que cette altĂ©ritĂ© est sexuĂ©e, câest ce qui lui confĂšre une fonction symbolique celle dâintroduire lâenfant Ă lâunivers masculin et Ă lâunivers fĂ©minin, dont les modes de fonctionnement lui apportent des influences diffĂ©rentes et complĂ©mentaires dans toutes les sphĂšres de son dĂ©veloppement. Mais il ne sâagit pas dâun tiers issu de la conjugalitĂ© des parents, câest-Ă -dire relatif au lien sexualisĂ© qui unit les parents il nâest pas question de tiercĂ©itĂ©, de triangulation. La prise en compte de lâimpact sur lâenfant de la relation conjugale qui existe entre le pĂšre et la mĂšre est un point par lequel la psychanalyse signe la singularitĂ© de son apport Ă la question du pĂšre. Ici aussi, nous sommes Ă mĂȘme dâentrevoir une passerelle Ă©pistĂ©mologique ».Nous voulons terminer sur deux autres idĂ©es soulignĂ©es et dĂ©veloppĂ©s par J. Le Camus 2001, permettant dâaller vers toujours plus de nuances concernant la question du pĂšre. Tout dâabord, au sujet du mĂ©canisme dâaction de la fonction du pĂšre on ne parle plus dâun rĂŽle du pĂšre de type indirect câest-Ă -dire passant par la mĂšre mais bien dâun processus de parentalisation rĂ©ciproque dans lequel les deux parents se font parent mutuellement. Les notions de coparentalitĂ© et de biparentalitĂ© sont issues de ces nouvelles thĂ©ories Ă©mergentes concernant la paternitĂ©, entre autre celle selon laquelle les pĂšres ont une place auprĂšs de leur enfant dĂšs le dĂ©but J. Le Camus, 2001. Allons plus loin avec P. Malrieu 2001 Lâenfant ne peut ĂȘtre exclu dâun rapport dâinfluence mutuelle. » Lâenfant, dans ce quâil est et comment il rĂ©pond aux demandes du pĂšre, oriente nĂ©cessairement la façon dont le pĂšre se sent pĂšre ». Ainsi, câest aussi avec et par la relation avec son enfant » C. Zaouche-Gaudron, 2001 que le pĂšre devient pĂšre mouvement de va-et-vient entre ses reprĂ©sentations et son expĂ©rience de la relation Ă lâenfant mais aussi Ă la mĂšre comme parent le faisant parent. Et nous rajoutons quâil ne faut pas non plus oublier toute la conjugalitĂ© dans ce quâelle apporte Ă la parentalitĂ© ; la question de cette articulation de la parentalitĂ© et de la conjugalitĂ© est un autre chapitre, sur lequel nous revenons dans un autre article R. NoĂ«l et F. Cyr, 2009.Enfin, lorsque J. Le Camus 2001 Ă©voque ce quâil appelle le champ de la paternitĂ© primaire, câest-Ă -dire la place du pĂšre dans la petite enfance, il introduit lâidĂ©e dâun rĂŽle Ă jouer par la sociĂ©tĂ©, par les professionnels de la petite enfance pour partager, promouvoir, soutenir la prĂ©sence du pĂšre auprĂšs du tout petit enfant. Ce qui rejoint le concept de paternitĂ© citoyenne de Y. Knibiehler 2001 dans lequel la responsabilitĂ© paternelle ne se joue pas seulement en privĂ© entre un enfant et son pĂšre mais aussi dans une dimension politique. Un peu comme si cette question du tiers Ă©tait lâaffaire de tous et pas seulement du pĂšre. Câest dans un autre article que nous dĂ©velopperons cette idĂ©e dâune fonction paternelle portĂ©e Ă plusieurs R. NoĂ«l et F. Cyr, 2009.Les recherches empiriques sur les triangulations interactionnelles Dans tout ce parcours que nous faisons au sujet du pĂšre comme tiers intrapsychique dans le champs de la psychanalyse, au pĂšre comme tiers interpersonnel dans le champ de la psychologie du dĂ©veloppement, nous allons nous arrĂȘter sur les travaux de deux Ă©quipes dont les recherches peuvent nous aider Ă penser les connections qui existent entre ces deux mondes. Afin dâaller au plus prĂšs de la complexitĂ© de la triangulation. Ces recherches apportent une sĂ©rie de remises en question dâopinions traditionnelles concernant les relations dyadiques et les relations triangulĂ©es. Elles nous ont semblĂ© bien intĂ©ressantes pour ouvrir la rĂ©flexion sur le pĂšre comme tiers et sur lâĆdipe comme scĂ©nario de triangulation.â Lâinterface reprĂ©sentation/interaction K. Von Klitzing et al. 1995, 1999 Cette Ă©quipe sâintĂ©resse Ă la mise en Ă©vidence du rĂŽle fondamental de la triade dans le dĂ©veloppement prĂ©coce, au moyen dâ une recherche longitudinale des processus de triadification â processus interpersonnel qui forme une triade â et de triangulation â processus intrapsychique par lequel la triade est vĂ©cue â qui incluent des dimensions interactionnelles, reprĂ©sentationnelles et transgĂ©nĂ©rationnelles » K. Von Klitzing, et al., 1999. Câest une recherche qui se dĂ©finit comme prospective longitudinale par opposition aux visions reconstructives de la petite enfance via le processus thĂ©rapeutique individuel mĂ©thodologie de recherche de la psychanalyse traditionnelle. On est donc Ă la frontiĂšre du pĂšre rĂ©el / pĂšre formulation de leurs objectifs de recherche quelques annĂ©es auparavant K. Von Klitzing et al., 1995 permet de cerner lâĂ©volution des conceptions quâil y a eu concernant lâamĂ©nagement des relations dyadiques et des relations triadiques. Ainsi, il sâagissait dâĂ©tudier lâĂ©volution plus ou moins parallĂšle de la transition de la relation Ă deux » Ă la relation Ă trois » au plan intrapsychique imaginaire triangulation et de la transition de la relation dyadique interpersonnelle Ă la triade dans le monde externe triadification. Avec lâidĂ©e que la triade interpersonnelle aurait des prĂ©curseurs dans le monde interne des parents. On perçoit dans cette formulation la thĂ©orie sĂ©quentielle implicite issue de Freud dâune pĂ©riode dyadique faisant place Ă une pĂ©riode triadique dans le cette perspective, K. Von Klitzing 1999 souligne combien la psychanalyse a rĂ©sistĂ© pendant longtemps Ă lâidĂ©e du rĂŽle du tiers dans la petite enfance, dans la lignĂ©e de Freud qui a parlĂ© de la relation mĂšre/enfant et de la relation pĂšre/enfant comme se dĂ©veloppant cĂŽte Ă cĂŽte these two relationships proceed side by side ». Câest intĂ©ressant de comprendre avec K. Von Klitzing que ce serait pour rĂ©soudre la tension créée dâune part par lâallĂ©geance Ă Freud et dâautre part par la nĂ©cessitĂ© de reconnaĂźtre les relations triangulĂ©es que se seraient conceptualisĂ©es deux phases dĂ©veloppementales sĂ©parĂ©es la phase prĂ©Ćdipienne, univers fondamentalement dyadique et la phase Ćdipienne dans laquelle lâenfant a Ă gĂ©rer des conflits les rĂ©sultats de la recherche dĂ©veloppementale sont venus remettre en question la thĂ©orie dâune Ă©tape prĂ©coce uniquement dyadique dans le dĂ©veloppement. Le bĂ©bĂ©, dĂšs ses premiers mois, semble avoir des compĂ©tences prĂ©coces pour les relations triadiques des processus de triadification processus interpersonnel qui forme une triade sont mis en Ă©vidence dans les observations dâinteractions parent/enfant aussi tĂŽt quâĂ 4 mois E. Fivaz-Depeursinge et A. Corboz-Warnery, 2001. Ce qui semble faire Ă©cho aux Ă©laborations de certains cliniciens comme S. Lebovici 2001 pour lequel il nây a pas de dyade mĂšre/enfant vraie il y a toujours une contextualisation par le pĂšre, ce quâil nomme la tiercĂ©isation. Et allant plus loin, on peut citer F. Frascarolo 2001 qui rejette lâidĂ©e mĂȘme dâune dyade mĂšre/bĂ©bĂ© de base, sur laquelle se grefferaient ensuite dâautres relations Le temps de la dyade primaire est dĂ©passĂ© [âŠ] lâenfant naĂźt dans une polyade de base » incluant le pĂšre, la mĂšre, lâenfant et la fratrie. Cela alimente les nombreuses controverses qui concernent le dĂ©veloppement prĂ©coce faut-il le concevoir Ă partir dâune dimension dyadique ou triangulĂ©e ?Par ailleurs les recherches de lâĂ©quipe de K. Von Klitzing 1999 mettent en Ă©vidence des corrĂ©lations entre le monde intrapsychique des parents en particulier le niveau de triangulation de leurs relations dâobjet et la prĂ©sence dâune flexibilitĂ© au plan des reprĂ©sentations et la qualitĂ© des interactions de la triade pĂšre/mĂšre/bĂ©bĂ© Ă 4 mois. Il semble quâil y ait, dĂšs les Ă©tapes prĂ©coces du dĂ©veloppement, une influence sur lâenfant des expĂ©riences dâĂȘtre Ă trois D. Stern, 1995 et de la reprĂ©sentation de ces expĂ©riences triangulation. Faut-il alors comprendre les relations principalement comme des Ă©vĂ©nements interpersonnels et/ou interactionnels ou principalement comme des processus intrapsychiques, des fantasmes ? Toujours est-il que lâinterface, entre le monde intrapsychique des protagonistes de la triade parents/bĂ©bĂ© et leurs interactions interpersonnelles observables, ne peut plus ĂȘtre ignorĂ©e. K. Von Klitzing 1999 propose de penser cette interface comme un espace transitionnel, ce qui est une idĂ©e trĂšs sĂ©duisante et riche de rĂ©flexions Ă retenons deux idĂ©es qui nous paraissent fondamentalement nouvelles suite Ă ces recherches qui mettent en lumiĂšre la notion dâune triade qui pourrait ĂȘtre la forme originale dâinteraction dans laquelle naĂźt lâenfant dâune part, la remise en question, dans les dĂ©buts, du dĂ©veloppement dâune phase dyadique Ă saveur symbiotique ; ce qui entraĂźnerait, dâautre part, lâabandon de la vision classique sĂ©quentielle dâune dyade qui influence le dĂ©veloppement de lâenfant puis de lâarrivĂ©e dâune triade qui prend son importance quand lâenfant grandit K. Von Klitzing, 1999.Petit clin dâĆil aux considĂ©rations mĂ©thodologiques de D. Paquette 2004 dĂ©taillĂ©es plus haut il semblerait que ce ne soit pas tant lâĂąge de lâenfant qui permette dâobserver des interactions dyadiques ou triadiques que le contexte relationnel de sĂ©paration ou de jeu, K. Von Klitzing, 1999.Enfin, M. Dornes 2002 nous apporte des considĂ©rations cliniques qui nuancent cette idĂ©e de la remise en question de la symbiose et rendent justice Ă la complexitĂ© de la rĂ©alitĂ©. Il souligne la diffĂ©rence qui peut exister entre le comportement interactionnel et lâexpĂ©rience interactionnelle pour expliquer quâun nourrisson puisse prĂ©senter une compĂ©tence interactionnelle particuliĂšrement triangulĂ©e et en rester Ă une expĂ©rience plus symbiotique que ce que donne Ă voir ses comportements. Ce qui sâobserve, en termes de comportement ou dâinteraction, ne correspond pas forcĂ©ment Ă ce qui se vit pourrions, en conclusion, terminer sur lâune des implications cliniques soulignĂ©es par cette Ă©quipe suite Ă ces diffĂ©rentes recherches le complexe dâĆdipe pourrait ĂȘtre compris comme un moment culminant sur un continuum dâexpĂ©riences triangulĂ©es K. Von Klitzing, 1999. Et peut-ĂȘtre pouvons-nous nous permettre de rajouter dans cette idĂ©e du moment culminant celle dâune dimension dâintĂ©gration psychique qui, dans le meilleur des cas, donne une valeur structurante Ă ce moment dans le dĂ©veloppement de lâenfant.â Le triangle pĂšre/mĂšre/enfant en action le jeu trilogique de Lausanne Lausanne Triadic Play de E. Fivaz-Depeursinge et A. Corboz-Warnery 1999, 2001 Toujours dans cette idĂ©e de penser les passerelles Ă©pistĂ©mologiques entre psychanalyse et psychologie du dĂ©veloppement en pensant lâinterface reprĂ©sentation/comportement, notamment concernant la triangulation, nous voulons rapporter quelques idĂ©es issues des recherches de lâĂ©quipe de Lausanne sur le triangle primaire pĂšre/mĂšre/enfant. En abordant la triangulation sous un angle radicalement diffĂ©rent, elles semblent nous permettre une ouverture dans la façon de penser la rapidement et sans entrer dans les dĂ©tails mĂ©thodologiques que cette Ă©quipe a créé une mĂ©thode dâobservation dans laquelle on peut examiner de façon standardisĂ©e les Ă©lĂ©ments comportementaux et relationnels de la relation triadique dans les premiers mois de la vie » le jeu trilogique de Lausanne ou Lausanne Triadic Play ltp. Celui-ci peut Ă©galement ĂȘtre une mĂ©thode dâ famille et plus prĂ©cisĂ©ment le triangle pĂšre/mĂšre/enfant est Ă©tudiĂ© en action, ce qui est un point de vue bien diffĂ©rent de celui de la famille, ou du triangle, reprĂ©sentĂ©e. Et leur prĂ©supposĂ© de base est le suivant les schĂ©mas interactionnels sont les passages obligĂ©s des y a aussi cette façon de concevoir les diffĂ©rents niveaux, individuel, dyadique et familial, comme fonctionnant comme des entitĂ©s systĂ©miques avec des voies de dĂ©veloppement distinctes mais interconnectĂ©es. Le triangle primaire est donc considĂ©rĂ© comme une unitĂ© de recherche spĂ©cifique dont il faut dĂ©finir le fonctionnement et son du triangle en action leur a permis dâobserver des compĂ©tences triangulaires chez le bĂ©bĂ©, aussi prĂ©cocement quâĂ 3 mois de vie, interactions qui se dĂ©velopperaient en parallĂšle avec les interactions dyadiques. Jusque-lĂ , la question de cette compĂ©tence nâĂ©tait pas posĂ©e dans la mesure oĂč lâon concevait que le bĂ©bĂ© Ă©tait prĂ©-adaptĂ© aux interactions dyadiques. Celles-ci constitueraient peut-ĂȘtre une rĂ©ponse Ă des cadres dyadiques dâobservation, plutĂŽt que de renvoyer Ă une limitation du bĂ©bĂ©, dâaprĂšs ces auteurs. Nous retrouvons cette idĂ©e de lâinfluence du cadre dâobservation sur la nature de ce qui est aux origines de la triangulation, sâintĂ©resser Ă la petite enfance du processus triangulaire » E. Fivaz-Depeursinge et A. Corboz-Warnery, 2001 dans lâobjectif de construire une thĂ©orie de la triangulation prenant ses sources dans des processus normatifs, voilĂ un objectif particuliĂšrement novateur. De mĂȘme pour cet intĂ©rĂȘt Ă dĂ©velopper une thĂ©orie pertinente tant au plan clinique quâau plan dâintĂ©gration qui permet de dĂ©passer la simple vision de la clinique, prĂ©dominant jusque-lĂ et rĂ©duisant la triangulation Ă la gestion dâun sentiment subjectif dâexclusion et Ă ses alĂ©as. Ainsi, il y a peut-ĂȘtre moyen de penser les triangles dans un cadre Ă©largi, incluant le processus triangulaire normatif Ă cĂŽtĂ© des triangles de la psychopathologie qui renvoient Ă des variations sur le thĂšme de lâexclusion et ses dĂ©rĂšglements. Avec cette Ă©quipe, on pourrait alors penser que la triangulation câest effectivement apprendre Ă amĂ©nager le sentiment subjectif dâexclusion, prĂ©parĂ© par les expĂ©riences de triangles, de diffĂ©rentes sortes dont ceux renvoyant Ă une expĂ©rience subjective dâinclusion. La triangulation, câest aussi avoir Ă dĂ©velopper une capacitĂ© dâĂȘtre Ă trois et celle-ci semble pouvoir se dĂ©velopper tĂŽt dans lâ la conjugalitĂ© du pĂšre et de la mĂšre, fondement de la triangulation au quotidien ? Comment conclure aprĂšs lâampleur dâune telle vision panoramique de lâunivers paternel ? Quâavons-nous appris de ce parcours, en termes de contenu et en termes de processus ? Comment pouvons-nous nous raconter cette histoire du pĂšre ?Tout dâabord, la psychanalyse nous apprend quâun pĂšre câest une fonction psychique S. Freud qui, au fil des Ă©poques, semble pouvoir ĂȘtre conceptualisĂ©e comme portĂ©e Ă plusieurs par le pĂšre bien sĂ»r, dans ce quâil est comme personne, comme homme mais aussi comme idĂ©al et comme personnage dâun scĂ©nario fantasmatique, mais aussi par la mĂšre dans sa parole au sens large, sa parole de mĂšre et sa parole de femme J. Lacan. Et puis par lâenfant, capable de lâutiliser activement pour la construction de son psychisme postkleiniens. Comme nous lâavons dit chacun ayant une partition Ă jouer pour sâacheminer vers le scĂ©nario de lâĆdipe. Un enfant qui a aussi une relation avec la relation qui existe entre ses parents, assortie de la nĂ©cessitĂ© dans laquelle il se trouve dâĂ©laborer un sentiment cuisant dâexclusion. Câest lĂ , la fonction psychique de la conjugalitĂ© des parents M. Klein. La psychanalyse anglo-saxonne et les recherches empiriques sur les triangulations psychiques et interactionnelles nous enseignent quâil y a aussi des enjeux dâinclusion Ă vivre et une capacitĂ© dâĂȘtre Ă trois Ă dĂ©velopper dans les triangles. Ceux-ci seraient prĂ©sents dĂšs le dĂ©but et mĂȘme bien avant la naissance de lâenfant en pĂ©riode prĂ©natale, dans les rĂȘveries conscientes et inconscientes de la mĂšre. Un tiers qui viendrait de lâintĂ©rieur de la psychĂ© mais aussi de lâextĂ©rieur des relations le pĂšre tirant la spĂ©cificitĂ© de ses fonctions, de cette position dâextĂ©rioritĂ© face Ă la dyade mĂšre/enfant la psychanalyse dĂ©veloppementale. Il ne sâagirait pas seulement de fonctions de sĂ©paration et de diffĂ©renciation, mais aussi et dans le mĂȘme temps non pas sĂ©quentiellement de fonctions de liaison et de rĂ©paration du lien mĂšre/enfant B. Golse.Si la rencontre pĂšre/enfant se prĂ©pare dans la tĂȘte de la mĂšre, elle a aussi lieu dans la rĂ©alitĂ©, dĂšs lâaube de la vie de lâenfant le pĂšre prĂ©sente des fonctions spĂ©cifiques en soi de par les diffĂ©rences sexuĂ©es quâil prĂ©sente par rapport Ă la mĂšre. Son implication est prĂ©coce, directe, diffĂ©renciĂ©e et multidimensionnelle J. Le Camus. La relation pĂšre/enfant est importante en soi et il y a un attachement spĂ©cifique pĂšre/enfant renvoyant Ă des mĂ©canismes dâaction fondamentalement diffĂ©rents de ceux sous-tendant lâattachement mĂšre/enfant ils sont basĂ©s sur les jeux de lutte physique. Il sâagit dâune relation dâactivation D. Paquette dont la spĂ©cificitĂ© consiste en lâouverture au monde et en la stimulation par lâapprentissage du risque et de la dĂ©couverte de ce qui est extĂ©rieur et nouveau. Les apports du pĂšre sont conçus dans un modĂšle de complĂ©mentaritĂ© parentale par rapport aux apports de la mĂšre D. Paquette, tout en ayant en tĂȘte la circularitĂ© des influences pĂšre/mĂšre/enfant et lâimportance dâune parentalitĂ© de qualitĂ© M. E. Lamb. On parle aussi de processus de parentalisation rĂ©ciproque J. Le Camus.Câest lĂ quâil faut souligner la boucle de notre parcours le retour vers lâunivers psychanalytique de lâintrapsychique pour y ramener les acquis de la psychologie dĂ©veloppementale et les penser dans lâarticulation des fonctions psychiques du pĂšre. Notamment en ce qui concerne la fonction de triangulation, puisque rappelons-nous notre question de dĂ©part quâest-ce quâun tiers au quotidien ?Par delĂ la diversitĂ© bien documentĂ©e des diffĂ©rentes fonctions spĂ©cifiques du pĂšre dĂ©crites par la psychologie du dĂ©veloppement, on ne peut rĂ©duire la relation pĂšre/enfant Ă une relation de tendresse mutuelle. Il y a une dimension symbolique liĂ©e Ă la triangulation, et en fonction des univers dans lesquels on se trouve, elle nâest pas dĂ©crite de la mĂȘme façon. La psychologie du dĂ©veloppement souligne les diffĂ©rences pĂšre/mĂšre, formulĂ©es de façon la plus aboutie par J. Le Camus 2001 sous forme dâune altĂ©ritĂ© dont on reconnaĂźt la valence sexuĂ©e pĂšre et mĂšre ont des spĂ©cificitĂ©s sexuĂ©es dans ce quâils apportent Ă lâenfant dans les diffĂ©rentes sphĂšres de son dĂ©veloppement. Pour la psychologie du dĂ©veloppement, le tiers semble donc sâoriginer dâun effet dâaltĂ©ritĂ© sexuĂ©e on parle de tiers prĂ©symbolique ou proto-symbolique J. Le Camus, 2001. Quant aux recherches empiriques anglo-saxonnes, elles nâĂ©voquent pas directement la question du tiers celle-ci reste sous-jacente aux mentions de lâimpact de la relation maritale sur lâimplication paternelle, de contextualisation par la relation maritale M. E. Lamb, sans pousser plus loin lâ psychanalyse est la seule Ă rappeler clairement lâexistence dâune conjugalitĂ© entre les parents jouant une fonction psychique pour lâenfant celle dâavoir Ă amĂ©nager une oscillation entre des enjeux dâexclusion et des enjeux dâinclusion, quâil va falloir psychiquement Ă©laborer. Et câest lĂ lâessence mĂȘme de la triangulation au quotidien câest lâexercice rĂ©pĂ©tĂ© de ces enjeux dâexclusion et dâinclusion face Ă un couple de parents qui possĂšdent entre eux un lien sexuĂ© qui exclut lâenfant mais dont il a Ă©tĂ© issu Ă un moment de leur histoire. Câest ce qui fait du pĂšre un tiers Ă la maniĂšre dâun tiers spĂ©cifique prĂ©parĂ© par des tiers prĂ©curseurs, un tiers objet total prĂ©parĂ© par des tiercĂ©itĂ©s partielles B. Golse, 2006, cette triangulation assurĂ©e par la fonction psychique de la conjugalitĂ© des parents est Ă©galement soutenue et prĂ©parĂ©e par la multitude de diffĂ©rences sexuĂ©es existant entre les apports maternels et les apports paternels Ă lâenfant, dans les diffĂ©rentes sphĂšres de son terme de ce parcours, sur quelles questions restons-nous ? Concernant lâorigine du tiers, ce que nous venons de dire du tiers par effet dâaltĂ©ritĂ© sexuĂ©e versus par tiercĂ©itĂ© en lien avec la conjugalitĂ© des parents renvoie aux questions suivantes faut-il concevoir les relations triangulĂ©es comme appartenant Ă une ligne de dĂ©veloppement diffĂ©rente de celle des relations dyadiques K. Von Klitzing, 1999, rendant ainsi caduque le modĂšle sĂ©quentiel de S. Freud ? Le tiers est-il Ă comprendre comme une structure toujours-dĂ©jĂ -là » ou comme un processus B. Golse, 2006 ? Comment imaginer la rencontre du tiers qui vient de lâextĂ©rieur et du tiers qui vient de lâintĂ©rieur ? Nous avons plongĂ© dans la mĂ©tapsychologie de la triangulation dans un autre article R. NoĂ«l et F. Cyr, 2009.Suite au dĂ©veloppement des conceptions de la relation pĂšre/enfant et des recherches sur les triangles pĂšre/mĂšre/enfant, faut-il penser moderniser les reprĂ©sentations de lâĆdipe ? Le pĂšre comme tiers spĂ©cifique prĂ©parĂ© par des tiers prĂ©curseurs, le pĂšre sĂ©parateur et diffĂ©renciateur mais aussi rĂ©parateur et protecteur de la relation mĂšre/enfant B. Golse, 2006, lâĆdipe comme moment culminant sur un continuum dâexpĂ©riences triangulĂ©es K. Von Klitzing, 1999, H. R. Brickman, 1993, les triangulations normatives versus pathologiques, comment penser les familles dans leurs nouvelles structures en mutation ? Quels sont les ingrĂ©dients familiaux nĂ©cessaires au bon dĂ©veloppement Ă©motionnel de lâenfant ? Comment les dĂ©finir ? Comment la question du tiers peut-elle nous aider Ă mettre de lâordre dans cette question ? Un autre de nos articles tente de dĂ©velopper le paradigme du tiers comme moyen dâĂ©valuer ces familles Ă gĂ©omĂ©trie variable R. NoĂ«l, 2008.Enfin, nous pourrions terminer sur lâidĂ©e du paradoxe crĂ©atif pour dĂ©crire lâoscillation entre lâinclusion et lâexclusion dans lâexpĂ©rience quotidienne de la triangulation. Et toujours en rĂ©fĂ©rence Ă la pensĂ©e de D. W. Winnicott 1975, nous pourrions Ă©voquer une transitionnalitĂ© de la triangulation espace intermĂ©diaire dans lequel la question de lâorigine du tiers serait suspendue dâoĂč vient le tiers ? de lâextĂ©rieur ou de lâintĂ©rieur ?, afin dâen favoriser lâexpĂ©rience. ExpĂ©rimenter le tiers, vivre les liens Ă trois sans se demander dâoĂč vient le tiers, un peu comme sâil Ă©tait Ă la fois dedans et dehors, pour chacun des membres du alors avec cette idĂ©e dâune transitionnalitĂ© de la triangulation Ă vivre dans la relation Ă lâautre, nouant Ă la fois le registre du fantasme univers intrapsychique et le registre de la rĂ©alitĂ© univers interpersonnel. Ainsi, pour faire suite au titre de cet article le pĂšre, entre la parole de la mĂšre et la rĂ©alitĂ© du lien Ă lâenfant », nous dirions maintenant le pĂšre, vers la rĂ©alitĂ© du lien Ă lâenfant et vers la rĂ©alitĂ© du lien Ă la mĂšre, parent le faisant parent et femme avec laquelle, comme homme, il vit une E. L. 1975, Some further observations and comments on the earliest role of the father, International Journal of Psycho-Analysis, 56, M. et al. 1978, Patterns of Attachment. A Psychological Study of Strange Situation, New Jersey, M. 1982, Attachment Retrospect and prospect, in C. M. Parkes et J. Stevenson-Hinde Ă©d., The Place of Attachment in Human Behavior, New York, Basic Books, p. 1989, Fonctions freudiennes du pĂšre, in Le pĂšre. MĂ©taphore paternelle et fonctions du pĂšre lâInterdit, la Filiation, la Transmission, Paris, DenoĂ«l, Lâespace analytique », p. E. 1964, Notes on infant observation in psychoanalytic training. 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RĂ©pondrePĂšre De La Psychanalyse La solution Ă ce puzzle est constituéÚ de 5 lettres et commence par la lettre F Les solutions pour PĂRE DE LA PSYCHANALYSE de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle Voici Les Solutions de Mots CroisĂ©s pour "PĂRE DE LA PSYCHANALYSE"
On connaĂźt la vie de Sudhir Kakar par le rĂ©cit quâil en a lui-mĂȘme fait Ă diffĂ©rentes occasions, et notamment dans le livre autobiographique quâil a publiĂ© en 2011, A book of memory, confessions and reflections. Jâai aussi recueilli des informations lors de lâentretien quâil mâa accordĂ© en dĂ©cembre 2016 Ă Goa. Sudhir Kakar est nĂ© le 15 juillet 1938 Ă Nainital, une petite commune dans lâHimalaya, situĂ©e dans lâĂ©tat dâUttaranchal qui est devenu lâĂ©tat d'Uttarakhand en 2000. Il est issu dâune famille hindoue punjabie originaire de Lahore et appartenant Ă la caste des Khatris. Les Khatris, qui peuvent ĂȘtre hindous ou sikhs, se considĂšrent comme lâĂ©quivalent punjabi des Kshatriya, la caste guerriĂšre, en dĂ©pit du fait que la majoritĂ© dâentre eux travaillent depuis lâĂ©poque moghole dans le secteur marchand. Son pĂšre, qui est magistrat, est rĂ©guliĂšrement mutĂ© et Kakar grandit dans diffĂ©rentes villes comme Sargodha, Rohtak, Shimla et Jaipur. En 1955, aprĂšs son second cycle, ses parents lâenvoient faire des Ă©tudes dâingĂ©nieur Ă Ahmedabad. Ces Ă©tudes ne lâattirent guĂšre, mais Kakar obĂ©it sans rechigner. LâidĂ©e que le choix dâune profession puisse revenir Ă lâindividu plutĂŽt quâĂ sa famille ou que la jeune gĂ©nĂ©ration puisse se rebeller contre la gĂ©nĂ©ration des parents nâexiste pas Ă cette Ă©poque en Inde. A Ahmedabad, Kakar vit chez une de ses tantes maternelles, Kamla Chowdhry, une femme qui a Ă©tĂ© veuve trĂšs tĂŽt et qui vit la vie atypique dâune femme seule, Ă©voluant dans les cercles intellectuels de la ville et connue pour ĂȘtre la maĂźtresse du cĂ©lĂšbre physicien Vikram Sarabhai, pĂšre du programme spatial indien » et fondateur de lâInstitut indien de management Indian Institute of Management dâAhmedabad. Câest en vivant chez sa tante Kamla que Kakar dĂ©couvre la philosophie occidentale et la psychologie, disciplines qui le passionnent immĂ©diatement, contrairement Ă ses Ă©tudes dâingĂ©nieur qui lâennuient beaucoup. Il lit avidement Schopenhauer, Whitehead, Russel et Freud. Par le biais de la frĂ©quentation de sa tante Kamla et des amis qui lâentourent, Kakar dĂ©couvre la fascination pour le fait dâĂȘtre un individu, dâĂȘtre une personne qui nâa pas besoin de penser ou de se comporter uniquement comme un membre de sa famille ou de sa caste » Kakar 2011a 107. DĂšs lors, Kakar se sent trĂšs attirĂ© par cet idĂ©al dâindĂ©pendance quâil associe au monde occidental. Son attrait pour la psychologie est indissociable de son dĂ©sir confus de ne pas suivre le chemin que sa famille a tracĂ© pour lui. Pour de nombreuses annĂ©es, lâ homme psychologique », cet individu hĂ©roĂŻque, suivant ses dĂ©sirs et ses inclinations, Ă©chappant aux attentes sociales et aux attaches humaines » devient le modĂšle qui lâattire et le fascine Kakar 2011a 107. A la fin de ses Ă©tudes, Kakar avoue Ă son pĂšre ne pas aimer le mĂ©tier dâingĂ©nieur et lui demande de le laisser aller faire une licence Ă lâĂ©tranger dans une discipline qui lui plaĂźt, comme la psychologie, lâanthropologie ou la philosophie. Son pĂšre refuse de le laisser changer dâorientation professionnelle, mais finit par le laisser aller suivre un master en ingĂ©nierie industrielle en Allemagne. En 1959, Kakar va donc vivre Ă Hambourg, oĂč il fait lâexpĂ©rience dâune libertĂ© quâil ne connaissait pas et dĂ©couvre avec enthousiasme la vie Ă©tudiante allemande. NĂ©anmoins, ses Ă©tudes dâingĂ©nieur continuent de lui peser et ses doutes quant Ă son orientation professionnelle sâintensifient. La distance lui donne le courage de sâopposer franchement Ă son pĂšre et Ă sa famille. Il demande une fois encore, avec bien plus de force, Ă recommencer des Ă©tudes dans un domaine qui lui plaĂźt. Son pĂšre, qui nâest aucunement prĂȘt Ă cĂ©der Ă ce quâil voit comme un caprice de jeunesse, propose toutefois Ă Kakar un compromis au lieu de poursuivre ses Ă©tudes en ingĂ©nierie industrielle, comme câĂ©tait prĂ©vu, il peut Ă©tudier le management industriel, une discipline quâil juge Ă mi-chemin entre lâingĂ©nierie et la philosophie. Sudhir Kakar obtempĂšre et suit donc des Ă©tudes de management industriel et dâĂ©conomie entre 1959 et 1964. Au printemps 1964, Ă vingt-cinq ans, il retourne en Inde aprĂšs cinq ans passĂ©s en Allemagne. Ses parents pensent quâils vont enfin pouvoir lui faire obtenir un bon poste et le marier, mais Kakar se sent plus perdu que jamais. EngagĂ© en tant que chargĂ© de recherche au sein du dĂ©partement pour le management du dĂ©veloppement agricole et rural de lâInstitut indien de management, Ă Ahmedabad, il se voit confier la mission de recueillir des donnĂ©es sur les formes de leadership prĂ©sentes dans les institutions rurales et voyage beaucoup dans les campagnes du Nord de lâInde. Ses longs voyages lui laissent du temps pour essayer dây voir plus clair en lui-mĂȘme. Doit-il se ranger Ă lâavis de sa famille et trouver un bon poste dâingĂ©nieur ou de professeur de management ? Ou lui faut-il prĂȘter lâoreille Ă ses dĂ©sirs un peu fous de devenir Ă©crivain ou rĂ©alisateur ? Doit-il Ă©pouser lâune des jeunes filles sĂ©lectionnĂ©es par ses parents ? Ou doit-il partir Ă la recherche du grand amour, comme dans la littĂ©rature romantique dont il raffole ? Kakar est dans une grande confusion, dont il ne sait comment sâextraire. LâincomprĂ©hension de sa famille, peu disposĂ©e Ă tolĂ©rer ses hĂ©sitations plus longtemps, rend cette pĂ©riode encore plus douloureuse Kakar 2011a 152. Câest la rencontre du psychanalyste Erik Erikson qui va permettre au jeune Kakar de sortir de ce trouble intĂ©rieur. Erikson, qui est alors professeur de dĂ©veloppement humain Ă lâuniversitĂ© dâHarvard, passe quelques mois en 1964 Ă Ahmedabad pour travailler sur son livre consacrĂ© Ă Gandhi, publiĂ© en 1969 sous le titre La vĂ©ritĂ© de Gandhi les origines de la non violence. Il vit chez Kamla Chowdhry, la tante de Kakar, qui est alors directrice des recherches de lâInstitut indien de management. Kakar, qui vit aussi chez sa tante, lui parle de ses interrogations quant Ă son avenir professionnel, et plus gĂ©nĂ©ralement quant au genre de vie quâil veut avoir. Il se met Ă lire les livres du psychanalyste amĂ©ricain et dĂ©couvre ses thĂ©ories sur les diffĂ©rents stades du dĂ©veloppement psychosocial et son concept de crise dâidentitĂ© », qui semble tout dâun coup donner du sens au trouble intĂ©rieur qui lâhabite Mes problĂšmes dâidentitĂ© », bien que de durĂ©e peut-ĂȘtre excessive, faisaient partie dâune crise normative de lâadolescence et du jeune Ăąge adulte, oĂč mes talents personnels recherchaient, sans succĂšs pour le moment, un milieu professionnel qui leur convienne. En outre, ma confusion identitaire nâĂ©tait pas simplement personnelle mais sâinscrivait aussi dans la culture de ma communautĂ© â au sens oĂč cela reflĂ©tait la crise contemporaine dans le dĂ©veloppement historique de la classe moyenne indienne, dĂ©chirĂ©e entre lâOrient et lâOccident, divisĂ©e entre des conceptions du monde europĂ©enne et indienne Kakar 2011a 159. ConsidĂ©rant quâErikson est le guru que [son] identitĂ© indienne recherchait » Kakar 2011a 60, Kakar dĂ©cide quâil veut devenir, comme lui, un psychanalyste et un Ă©crivain. Bien quâil nâait aucun diplĂŽme de psychologie, Erikson se montre encourageant, et lui assure que sâil parvient Ă avoir un doctorat dans les trois prochaines annĂ©es, il fera de son mieux pour le prendre Ă Harvard comme assistant. Pour avoir un doctorat le plus rapidement possible, Kakar dĂ©cide de poursuivre en Ă©conomie, la discipline dans laquelle il a rĂ©alisĂ© son master. En 1964, il part pour Vienne, oĂč il fait une thĂšse sur le leadership dans les entreprises indiennes, utilisant pour cela les donnĂ©es quâil a recueillies dans les campagnes du nord de lâInde lors de lâenquĂȘte quâil a rĂ©alisĂ©e pour lâInstitut indien de management. Dans cette thĂšse, qui cherche Ă comprendre la façon dont les traits spĂ©cifiques de la culture indienne façonnent des formes particuliĂšres de leadership, il sâintĂ©resse pour la premiĂšre fois Ă la dimension culturelle des phĂ©nomĂšnes sociaux. En 1966, Kakar, qui a rempli toutes les obligations de son doctorat et rendu sa thĂšse, devient lâun des six assistants dâErikson Ă Harvard â avec, entre autres, le futur sociologue Richard Sennett. Câest Ă cette Ă©poque que Kakar, qui doit encadrer des Ă©tudiants de psychologie sans avoir jamais lui-mĂȘme Ă©tudiĂ© cette discipline, se met Ă lire abondamment de la psychologie et de la psychanalyse. Cela fait deux ans quâil a acquis le dĂ©sir de devenir psychanalyste, mais ce dĂ©sir nâest pas ancrĂ© dans une connaissance de la thĂ©orie analytique ou dans une expĂ©rience clinique personnelle. Ce qui motive avant tout son attirance pour la psychanalyse, câest la personnalitĂ© dâErikson, qui jouit sur le campus dâHarvard dâune trĂšs grande notoriĂ©tĂ© et que Kakar admire beaucoup depuis leur rencontre Ă Ahmedabad. En outre, les productions thĂ©oriques dâErikson le sĂ©duisent spontanĂ©ment, en ce quâelles accordent une place importante Ă la question de lâidentitĂ© et de la culture. Selon Erikson, les processus intrapsychiques ne suffisent pas Ă rendre compte du dĂ©veloppement dans toute sa complexitĂ©, et il faut complĂ©ter la thĂ©orie du dĂ©veloppement psychosexuel de Freud par une thĂ©orie du dĂ©veloppement psychosocial. InfluencĂ©e par lâĂ©cole culturaliste amĂ©ricaine, qui sâattache Ă relier les caractĂ©ristiques psychologiques des individus aux expressions particuliĂšres des cultures dans lesquelles ils Ă©voluent, son approche est portĂ©e par le souci dâintĂ©grer lâenvironnement social, Ă la fois restreint le rĂ©seau des relations interpersonnelles et Ă©tendu la sociĂ©tĂ© et la culture. En cela, il prend une certaine distance avec la thĂ©orie freudienne, rĂ©ticente Ă accorder une fonction inductive Ă lâenvironnement. Cette volontĂ© de donner une dimension sociale, culturelle et historique Ă la psychanalyse rĂ©sonne de façon particuliĂšrement juste aux oreilles de Kakar. Ses sĂ©jours en Europe et aux Etats-Unis ont mis en branle chez lui de profonds questionnements sur sa propre identitĂ©, et sur la place quây prend son ancrage dans la culture indienne. La thĂ©orie dâErikson lui fournit un outillage conceptuel pour se confronter Ă ces questions et Ă©baucher ce qui va constituer le projet intellectuel de toute sa vie, la formulation dâune psychologie culturelle indienne, ou plus prĂ©cisĂ©ment, la comprĂ©hension de la psychĂš et de la sociĂ©tĂ© en Inde au prisme de la pensĂ©e psychanalytique » Kakar 2011a 175. Kakar rentre en 1968 Ă Ahmedabad, oĂč il enseigne Ă lâInstitut indien de management. Il se marie la mĂȘme annĂ©e avec une jeune fille issue dâune grande famille commerçante de Bombay, aprĂšs avoir longtemps luttĂ© contre lâopposition de leurs familles respectives face Ă lâunion dâune Bania gujaratie et dâun Khatri punjabi. Il garde le dĂ©sir de devenir psychanalyste, sans savoir toutefois comment sây prendre. Il aimerait intĂ©grer une Ă©cole de psychanalyse amĂ©ricaine mais nâest pas mĂ©decin, condition nĂ©cessaire aux Etats-Unis pour entreprendre la formation dâanalyste. Câest une fois encore Erikson qui lui vient en aide. A sa demande en effet, le psychanalyste allemand Alexander Mitscherlich, alors directeur du Sigmund Freud Institute de Francfort, propose Ă Kakar de le prendre en formation. De 1971 Ă 1975, Kakar se forme au mĂ©tier dâanalyste Ă Francfort, en conduisant son analyse personnelle, en frĂ©quentant assidĂ»ment le Sigmund Freud Institute et en participant de façon plus large Ă la vie intellectuelle de Francfort, oĂč psychanalystes et spĂ©cialistes des sciences sociales travaillent en Ă©troite collaboration. Depuis sa fondation en 1923, lâInstitut de recherche sociale de Francfort est caractĂ©risĂ© par sa volontĂ© dâarticuler marxisme et psychanalyse dans lâĂ©laboration dâune thĂ©orie critique. Pour les grands penseurs de cette tradition comme le philosophe et sociologue Max Horkheimer et le psychanalyste Erich Fromm, la psychanalyse est avant tout une science complĂ©mentaire, qui prolonge la critique marxiste de lâĂ©conomie politique par une analyse de lâĂ©conomie psychique. La psychanalyse fournit au marxisme une thĂ©orie de la subjectivitĂ© qui lui fait dĂ©faut. Chez un autre penseur de lâEcole de Francfort, ThĂ©odor Adorno, la psychanalyse permet davantage dâĂ©clairer lâirrationalitĂ© sociale, la nĂ©gativitĂ© ou la dĂ©raison dans lâhistoire, et sâavĂšre ainsi un outil indispensable dans lâanalyse de la personnalitĂ© autoritaire, du fascisme, du nationalisme ou du racisme. Lâusage des concepts psychanalytiques pour un diagnostic critique de la sociĂ©tĂ© sâaccompagne dâune critique de lâanhistoricitĂ© de la thĂ©orie psychanalytique. Les penseurs de lâEcole de Francfort soutiennent que lâorganisation psychique doit toujours ĂȘtre resituĂ©e socialement et historiquement. Ils sociologisent la psychanalyse, refusent le noyau biologique de la dĂ©couverte freudienne et insistent sur lâimportance de la culture26. Câest dans ce contexte intellectuel que Kakar effectue sa formation de psychanalyste. La frĂ©quentation dâErikson, qui fait de lâidentitĂ© une construction psychosociale, lâa dĂ©jĂ amenĂ© Ă rĂ©flĂ©chir Ă la place de lâenvironnement socio-culturel dans la psychĂš humaine. La frĂ©quentation de la tradition francfortoise le conduit Ă poursuivre cette rĂ©flexion. Il commence dĂšs lors Ă regarder dâun Ćil critique les traditions psychanalytiques â en particulier lâego-psychology amĂ©ricaine â qui sâadossent Ă une conception trĂšs individualiste de lâhomme et jugent que lâenvironnement socio- culturel nâa quâune influence secondaire et superficielle sur la vie psychique des individus. Le projet intellectuel qui lâoccupera toute sa vie peut ĂȘtre dĂ©crit comme une rĂ©futation des thĂšses de cette psychanalyse individualiste, Ă partir dâune exploration de la psychĂš indienne et du rĂŽle de la sociĂ©tĂ© dans lâĂ©laboration de cette psychĂš. 26 Les façons prĂ©cises dâarticuler thĂ©orie freudienne et thĂ©orie de la sociĂ©tĂ© ont pu grandement varier et ont fait lâobjet de vifs dĂ©bats au sein des penseurs proches de lâInstitut de recherche sociale de Francfort. Pour une analyse dĂ©taillĂ©e de ces dĂ©bats, on peut se reporter Ă Genel 2016. Au-delĂ de ce contexte intellectuel, câest lâanalyse personnelle de Kakar qui le pousse Ă rĂ©flĂ©chir sur le rĂŽle de la culture dans la formation de la personnalitĂ©. DĂšs le dĂ©but de son analyse avec Clemens de Boor, un psychanalyste spĂ©cialiste de la mĂ©decine psychosomatique, Kakar sent confusĂ©ment quâen bien des domaines, de Boor et lui-mĂȘme ont du mal Ă se comprendre. Prenons les deux exemples sur lesquels il insiste dans son autobiographie. Tout dâabord, il se sent mal Ă lâaise devant lâattitude distante, voire froide, de Clemens de Boor. A ses yeux, la figure du psychanalyste incarne la personnification du vieux sage guidant avec bienveillance un disciple sincĂšre et travailleur qui [a] abdiquĂ©, au profit de son guru, toute responsabilitĂ© dans son propre bien-ĂȘtre » Kakar 2011a 200. Alors quâĂ la mĂȘme Ă©poque, câest le potentiel subversif de la psychanalyse qui fait son attrait auprĂšs de la jeunesse europĂ©enne et amĂ©ricaine, lâattirance de Kakar pour la psychanalyse tient beaucoup aux vertus de sagesse et de discernement quâil associe avec la mise Ă jour des contenus inconscients. Ainsi Kakar conçoit spontanĂ©ment sa relation avec son psychanalyste en la calquant sur le modĂšle relationnel maĂźtre / disciple. Kakar attend de son psychanalyste que, comme tout bon guru indien â et comme sâest en outre comportĂ© Erikson avec lui â, il montre bienveillance, sollicitude et compassion, de façon bien plus manifeste que ne le font habituellement les psychanalystes europĂ©ens. Il y a lĂ un premier dĂ©calage culturel avec son psychanalyste. Lâautre exemple sur lequel insiste Kakar pour illustrer les incomprĂ©hensions entre son psychanalyste et lui-mĂȘme, câest les relations intrafamiliales et la place accordĂ©e aux membres de sa famille Ă©largie. Kakar remarque que de Boor a tendance Ă considĂ©rer les oncles, les tantes et les cousins qui ont eu une grande importance dans son enfance et dans sa vie comme des figures de second plan. Il a le sentiment dâavoir du mal Ă faire comprendre lâimportance et la spĂ©cificitĂ© de chacune de ces relations. Le systĂšme de parentĂ© qui prĂ©vaut en Inde du Nord, et dans la famille punjabie de Kakar, distingue nettement des relations qui sont confondues dans le systĂšme de parentĂ© qui prĂ©vaut en Allemagne, et plus gĂ©nĂ©ralement en Europe. Tout dâabord, les relations matrilatĂ©rales et les relations patrilatĂ©rales sont clairement diffĂ©renciĂ©es, Ă la fois dans la terminologie utilisĂ©e, dans les devoirs et les obligations qui accompagnent ces diffĂ©rentes relations, et plus gĂ©nĂ©ralement dans les reprĂ©sentations collectives qui les entourent. Ensuite, au sein du mĂȘme cĂŽtĂ© de la famille celui du pĂšre ou celui de la mĂšre, un mĂȘme type formel de relation par exemple, neveu / oncle paternel se voit souvent redoubler dâun deuxiĂšme critĂšre de distinction, lâĂąge et le rang dans la famille, critĂšre qui Ă son tour entraĂźne une terminologie spĂ©cifique ainsi que des devoirs et des obligations diffĂ©rents. Ainsi, pour en rester au mĂȘme exemple, les oncles paternels sont clairement distincts des oncles maternels. Au sein des oncles paternels, les oncles plus ĂągĂ©s que le pĂšre sont diffĂ©renciĂ©s des oncles qui sont plus jeunes que lui. Les oncles maternels sont au contraire dĂ©signĂ©s par le mĂȘme terme. Ainsi, lĂ oĂč lâon parle dâ oncle » en français â ou dâ Onkel » en allemand â le punjabi distingue le taya le frĂšre aĂźnĂ© du pĂšre, le chacha le frĂšre cadet du pĂšre, le phupher le mari de la sĆur du pĂšre, le mama le frĂšre de la mĂšre et le masar le mari de la sĆur de la mĂšre. Chacun de ces termes indique une relation de parentĂ© spĂ©cifique et convoque un imaginaire bien particulier. Par exemple, le taya est une personne que lâon respecte et que lâon craint quand on entretient une relation de camaraderie et de taquinerie avec son chacha et quâon est gĂątĂ© et choyĂ© par son mama. Dans son analyse personnelle, Kakar convoque spontanĂ©ment tout lâĂ©ventail de ces relations. Mais il sâaperçoit que Clemens de Boor, qui est peu au fait des spĂ©cificitĂ©s du systĂšme de parentĂ© qui prĂ©vaut en Inde du Nord, a tendance Ă ne voir dans ses diffĂ©rents oncles et ses diffĂ©rentes tantes que de simples figures parentales, lissant ainsi totalement les spĂ©cificitĂ©s de chacune de ses relations. Kakar a le sentiment dâ un sĂ©rieux appauvrissement de [s]on monde
sobLO.