BERTRANDRUSSEL ÉLOGE DE L'OISIVETÉ (D'après la traduction de Michel Parmentier) Ce livret est gratuit ! Fais le tourner sans pitié ! Un dossier Esprit68 BERTRAND RUSSEL - esprit68.org. Notices gratuites de Bertrand Russel PDF
Ainsi que la plupart des gens de ma génération, j'ai été élevé selon le principe que l'oisiveté est mère de tous les vices. Comme j'étais un enfant pétri de vertus, je croyais tout ce qu'on me disait et je me suis ainsi doté d'une conscience qui m'a contraint à peiner au travail toute ma vie....A lire la suite de la traduction de Michel Parmentier Livreaudio de l'Éloge de l'oisiveté (titre original : "In Praise of Idleness") de Bertrand RUSSELL, court essai publié en 1932 dans le journal Review of Rev Page 1Vous devez être connecté ou demander l'accès au forum pour répondre à ce message. Auteurs Messages Jim Membre Messages 2522 Posté à 09h15 le 14 Aug 21 ... d'un galopin nommé Bertrand Russell Vous devez être connecté ou demander l'accès au forum pour répondre à ce 1 ÉLOGEDE L’OISIVETÉ Bertrand Russell (1932) L’auteur : Bertrand Russell (1872-1970) Russell est un mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique. Russell est considéré comme l'un des philosophes les plus importants du XXème siècle. Sa pensée peut être présentée selon trois grands axes : • La L’éloge de l’oisiveté condamne l’excès de travail. Bertrand Russell défend dans son Éloge de l’oisiveté une limitation du temps de travail afin de partager celui-ci et de généraliser le loisir. Il prédit que, grâce à cette révolution, le bonheur remplacera la fatigue et que les hommes deviendront plus bienveillants les uns à l’égard des autres, au point de rendre la guerre inutile. Le droit à la paresse selon Paul Lafargue L’éloge de l’oisiveté est d’abord une critique de l’idéologie du travail. Bertrand Russell distingue cependant le travail désagréable et mal payé consistant à déplacer de la matière de celui consistant à commander à quelqu’un de le faire. À part le propriétaire foncier dont la rente lui permettait d’être oisif grâce au travail des autres, aucune classe ne pouvait s’offrir le luxe de l’oisiveté jusqu’à la révolution industrielle, car il était difficile de produire un excédent. Or, les machines ont changé la donne. Le culte du travail est donc une mentalité préindustrielle qui perdure alors qu’elle n’est plus adaptée au monde moderne. La technique moderne, écrit Bertrand Russell, a permis au loisir, jusqu’à un certain point, de cesser d’être la prérogative des classes privilégiées minoritaires pour devenir un droit également réparti dans l’ensemble de la collectivité. La morale du travail est une morale d’esclave, et le monde moderne n’a nul besoin de l’esclavage » Éloge de l’oisiveté. Dans le monde préindustriel, les guerriers, les prêtres et l’État ont d’abord forcé les paysans à travailler pour leur accaparer le surplus ; puis l’éthique du travail a rendu la contrainte inutile. Même s’il admet que l’oisiveté de l’élite a apporté une contribution importante à la civilisation, Bertrand Russell considère que le devoir de travailler est une ruse idéologique pour soumettre la majorité aux puissants. La prospérité du vice selon Daniel Cohen L’éloge de l’oisiveté de Bertrand Russell la présente comme une nécessité économique et sociale L’éloge de l’oisiveté en révèle l’intérêt économique. Bertrand Russell prend l’exemple de la Première Guerre mondiale alors que, grâce aux machines, seule une partie de la population a été nécessaire pour l’effort de guerre et subvenir en même temps aux besoins de la population, la morale du travail a conduit à remettre tout le monde au travail une fois la guerre terminée. La surproduction qui en découle suscite une crise, laquelle condamne toute une partie des travailleurs à l’oisiveté et à la misère, tandis que l’autre se surmène et n’a pas de loisir. C’est que les riches oisifs refusent toute forme d’oisiveté aux pauvres sous prétexte qu’ils la consommeraient forcément dans le vice. Pour Bertrand Russell, le travail se justifie sur le plan économique seulement dans la mesure où l’individu doit produire au moins autant que ce qu’il consomme. Chaque être humain consomme nécessairement au cours de son existence une certaine part de ce qui est produit par le travail humain. Si l’on suppose, comme il est légitime, que le travail est dans l’ensemble désagréable, il est injuste qu’un individu consomme davantage qu’il ne produit » Éloge de l’oisiveté. Au plan moral, cependant, les aristocrates se réservent l’oisiveté, quand les ploutocrates ne l’accordent qu’aux femmes. Insensible à ces préjugés, Bertrand Russell imagine que quatre heures quotidiennes de travail salarié organisées rationnellement seraient suffisantes pour subvenir aux besoins de toute la société. Le capitalisme selon Marx L’éloge de l’oisiveté en révèle l’intérêt social. Bertrand Russell affirme que l’individu a besoin du loisir pour accéder aux meilleures choses de la vie, ce que les travailleurs reconnaissent eux-mêmes. La pénibilité du travail n’est pas une fin en soi, elle n’est que le moyen de sa propre suppression, c’est-à-dire d’une existence plus heureuse. Plutôt que d’étendre le travail manuel à l’ensemble de la population comme en URSS, il faudrait donc, sitôt couverts les besoins essentiels, réduire progressivement le temps de travail de manière démocratique, par exemple en laissant le peuple choisir par référendum entre l’augmentation du loisir et celle de la production. Pour Bertrand Russell, c’est le divorce entre les fins individuelles et les fins sociales de la production qui entretient la confusion. De façon générale, explique-t-il, on estime que gagner de l’argent, c’est bien, mais que le dépenser, c’est mal. Quelle absurdité, si l’on songe qu’il y a toujours deux parties dans une transaction autant soutenir que les clés, c’est bien, mais les trous de serrure, non » Éloge de l’oisiveté. Étant donné les idées fausses, l’éducation est particulièrement importante pour réduire le temps de travail. Bertrand Russell appelle de ses vœux la démocratisation de la curiosité intellectuelle et scientifique, afin de libérer les citoyens des loisirs passifs football, cinéma, radio, etc. qui les attirent quand toute leur énergie est dépensée au travail. En effet, les produits de la civilisation sont dus à la classe oisive. Les bullshit jobs selon David Graeber travaillebeaucoup trop de par le monde, que de voir dans le travail une vertu cause un tort immense, et qu’il importe à présent de faire valoir dans les pays industrialisés un point de vue qui diffère radicalement des préceptes tra-ditionnels. Tout le monde connaît l’histoire du voyageur qui, à Naples, vit douze mendiants Nous avons exploré la beauté du besoin de préserver son temps. En effet, pourquoi ce besoin est-il si important ? De l’intérêt de préserver notre temps. Voici les résultats de nos réflexions Pour passer mon temps à ne rien ne rien faire, pour flâner, pour vivre un maximum d’ accorder plus de place à ce qui est important pour moi, pour donner plus de sens à ma vie. Ainsi, préserver notre temps nous permet de savourer la vie en ne faisant rien ou de satisfaire des besoins importants pour nous. Pour aller plus loin L’éloge de l’oisiveté de Bertrand Russel en pdf. Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire. Articles en rapport This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Cookie settingsACCEPT LEloge de l'oisiveté • Ce livre est publié pour la première fois en 1932. Son ambition est de lutter contre une idée dangereuse qui consiste à valoriser le travail: « on travaille beaucoup trop de par le monde ». Alors qu'on pense généralement que « l'oisiveté est mère de tous les vices », Russell va inverser ce constat, en montrant les dégâts causés par l'idéologie du Bertrand Arthur William Russell 18 May 1872 – 2 February 1970 was a British philosopher, logician, mathematician, historian, and social critic. Subjects Accessible book, Philosophy, Protected DAISY, History, Political science, Mathematics, Theory of Knowledge, Socialism, Science, Social problems, Education, Philosophie, Russell, bertrand, 1872-1970, Politics and government, Philosophy, british, Philosophers, Knowledge, theory of, Free thought, Metaphysics, Philosophy, modern, 20th century, Skepticism, Civilization, Liberty, Psychology, Social ethics Places Europe, United States, Great Britain, China, England, Soviet Union, Germany, etc Pictures, illustrations, Cuba, France, Grande-Bretagne, Hamilton, New Delhi CJI justice scrapping Article 497, New York USA, Ontario, Russia, URSS, Westerse wereld, xi fang guo jia, ying guo People Bertrand Russell 1872-1970, Gottfried Wilhelm Leibniz Freiherr von 1646-1716, Gottfried Wilhelm Leibniz 1646-1716, Henri Bergson 1859-1941, Karl Marx 1818-1883, Louis Couturat 1868-1914, Ludwig Wittgenstein 1889-1951, Alfred North Whitehead 1861-1947, Ernest F. Everett, Gilbert Murray 1866-1957, Gottfried Wilhelm von Leibniz, Henri Louis Bergson 1859-1941, John Foster Dulles 1888-1959, John Stuart Mill 1806-1873, Luo su Russell, B. 1872-1970, Nikita Sergeevich Khrushchev 1894-1971, Ralph Schoenman, William Shakespeare 1564-1616 Time 1789-1900, 19th century, 20th century, 1955-, 1900-, 1912-1928, 1918-, 1955-1965, 17th century, 1912-1949, 1917-1936, 1918-1945, 1926-1945, 1945-1955, 1957, 1965-, 20e siècle, Geschichte, xian dai ID Numbers OLID OL112912A Amazon ID B000AP6YJG GoodReads 17854 ISNI 0000000121006514 LibraryThing russellbertrand VIAF 36924137 Wikidata Q33760 Alternative names Bertrand Arthur William Russell, 3rd Earl Russell Bertrand A. W. Russell Bertrand Bertrand Arthur William Russell Earl Bertrand RUSSELL etqu’ainsi on crée de l’emploi. Tant qu’on dépense son revenu, on met autant de pain dans la bouche des autres en dépensant qu’on en retire en gagnant de l’argent. Le vrai cou - pable, dans cette perspective, c’est l’épargnant. S’il se contente de garder ses économies dans un bas de laine, il est manifeste que celles-ci
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BertrandRussell. Date de parution : 26/01/2002; Editeur : Allia ; EAN : 9782844850836; Série : (-) Support : Poche Prix littéraire(s) : (-) Résumé: L'Eloge de l'oisiveté est une pépite dénichée dans l'oeuvre immense et protéiforme de Bertrand Russel. Dans la grande tradition des essayistes anglais (Swift, Stevenson), il manie le paradoxe La mission du site 1000 idées de culture générale est de vous faire découvrir le meilleur de la pensée sans vous prendre la tête », en misant sur un format particulièrement clair et synthétique. Cours par e-mail Méthodologie de la dissertation Les 5 secrets de la culture générale Les 5 secrets pour écrire clairement Prépa HEC thème Aimer » Liens utiles Produits et services Interface de formation Chaîne YouTube Contacter Romain Treffel La mission du site 1000 idées de culture générale est de vous faire découvrir le meilleur de la pensée sans vous prendre la tête », en misant sur un format particulièrement clair et synthétique. Cours par e-mail Méthodologie de la dissertation Les 5 secrets de la culture générale Les 5 secrets pour écrire clairement Prépa HEC thème Aimer » Liens utiles Produits et services Interface de formation Chaîne YouTube Contacter Romain Treffel Élogede l'oisiveté . par Bertrand Russell. Comme la plupart de ma génération, j'ai été élevé sur le dicton: «Satan trouve quelque méfait à faire pour des mains oisives. Étant un enfant très vertueux, j'ai cru tout ce qu'on m'a dit et j'ai acquis une conscience qui m'a permis de travailler dur jusqu'à présent. Mais bien que ma conscience ait contrôlé mes actions, mes > nuit je me connecte Je crée mon compte Je m'inscris gratuitement pour accéder à ma bibliothèque, imprimer mes factures et recevoir si je le souhaite des newsletters sur les nouveautés et l"actualités ebooks de ma librairie. Je crée mon compte Pour en savoir plus, sur notre charte de confidentialité, consulter notre page ici politique de confidentialité Je me connecte Mon email Mon mot de passe Je me connecte ×Catalogue FILTRES Jean Bricmont , Bertrand Russell De la fumisterie intellectuelle La lecture de cet essai peut nous fournir au moins une sorte de consolation, à une époque où les passions identitaires et religieuses menacent de plonger une nouvelle fois l’humanité dans le désastre. Russell passe au scalpel de son ironie les préjugés religieux,... Editeur L'Herne Parution 2020-01-29 Collection Carnets Formats ePub 5,49 € Bertrand Russell Écrits sur l'éducation Considéré l’une des plus importantes figures intellectuelles du XXe siècle, Bertrand Russell a écrit sur de nombreux sujets, parmi lesquels l’éducation occupe une place de choix. Dans cette anthologie, la première du genre en français, Normand Baillargeon et Chantal... Editeur Écosociété Parution 2019-01-15 Collection Retrouvailles Formats PDF sans DRM, ePub sans DRM 18,99 € PDF sans DRM ePub sans DRM feuilleter Bertrand Russell Histoire de la philosophie occidentale Il existe peu d'histoires de la philosophie en français, et celles que l'on peut lire s'adressent à des spécialistes ou à des étudiants. L'œuvre de Bertrand Russell, en revanche, est accessible à tous, sans que pour cela l’exposé des différents systèmes perde en quoi... Editeur Les Belles Lettres Parution 2017-09-08 Collection Le goût des idées Formats ePub sans DRM 24,99 € feuilleter Bertrand Russell Le Mariage et la morale suivi de Pourquoi je ne suis pas chrétien Libre penseur, tel fut Bertrand Russell et tel il nous manque en ces temps de pensée unique, cathodique et pseudo-bienséante. Aussi bien les marques de son génie n'ont-elles pas pris la moindre ride et les textes ici rassemblés, vieux d’un demi-siècle, ont-ils conservé... Editeur Les Belles Lettres Parution 2017-09-08 Collection Le goût des idées Formats ePub sans DRM 10,99 € feuilleter Bertrand Russell Autobiographie 1872-1967 Trois passions simples mais irrésistibles, a écrit Bertrand Russell, ont commandé ma vie le besoin d'aimer, la soif de connaître, le sentiment presque intolérable des souffrances du genre humain ces passions comme de grands vents m'ont poussé à la dérive, de-ci,... Editeur Les Belles Lettres Parution 2017-08-04 Collection Le goût des idées Formats ePub sans DRM 20,99 € Bertrand Russell Idéaux politiques Dans cet ouvrage de philosophie politique écrit dans le tumulte de la Première Guerre mondiale, le célèbre mathématicien et philosophe anglais Bertrand Russell avance que l’humanité court à sa perte et qu’il est impératif de modifier en profondeur notre manière de... Editeur Écosociété Parution 2016-09-13 Collection Retrouvailles Formats PDF sans DRM, ePub sans DRM 10,99 € PDF sans DRM ePub sans DRM Bertrand Russell Eloge de l'oisiveté L’Éloge de l'oisiveté est une pépite dénichée dans l’œuvre immense et protéiforme de Bertrand Russell. Dans la grande tradition des essayistes anglais Swift, Stevenson, il manie le paradoxe pour s'attaquer aux fondements mêmes de la civilisation moderne. Derrière... Editeur Editions Allia Parution 2002-01-28 Collection Petite collection Formats PDF sans DRM, ePub sans DRM 3,99 € PDF sans DRM ePub sans DRM Bertrand Russell Proposed Roads to Freedom THE attempt to conceive imaginatively a better ordering of human society than the destructive and cruel chaos in which mankind has hitherto existed is by no means modern it is at least as old as Plato, whose ``Republic'' set the model for the Utopias of subsequent... Editeur eBooksLib en Parution 1905-06-30 Formats ePub 1,99 € Bertrand Russell The Problems of Philosophy In the following pages I have confined myself in the main to those problems of philosophy in regard to which I thought it possible to say something positive and constructive, since merely negative criticism seemed out of place. For this reason, theory of knowledge... Editeur eBooksLib en Parution 1905-06-30 Formats ePub 1,99 € Guide des formats Les livres numériques peuvent être téléchargés depuis votre librairie numérique ou directement depuis une tablette ou smartphone. PDF format reprenant la maquette originale du livre ; lecture recommandée sur ordinateur et tablette EPUB format de texte repositionnable ; lecture sur tous supports ordinateur, tablette, smartphone, liseuse Votre support de lecture Format Protection Application Ordinateur -EPUB -PDF DRM Adobe LCP Lecture en ligne streaming Adobe Digital EditionsDRM Adobe Thorium Reader LCP Tablette et smartphone iOS / Android EPUB PDF LCP DRM Adobe Appli Lisa IOS / Androidne lit pas les fichiers protégés par Adobe DRM Appli Lea Reader IOS/ Androidne lit pas les fichiers protégés par Adobe DRM Adobe Digital Edition IOS/AndroidLit uniquement la DRM Adobe Liseuse EPUB DRM Adobe Module de lecture de la liseuse Liseuse Diva EPUB LCPDRM Adobe Module de lecture de la liseuse Diva Consultez l’aide pour en savoir plus. En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation de cookies qui permettront notamment de vous offrir contenus, services, et publicités liés à vos centres d'intérêt.
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Élogede l'oisiveté. Sénèque. 4,6 sur 5 étoiles 112. Poche. 20 offres à partir de 2,00 € LA CONQUETE DU BONHEUR. RUSSELL BERTRAND/ROBINOT N. 4,4 sur 5 étoiles 31. Broché. 15 offres à partir de 5,80 € Le Droit à la paresse. Paul Lafargue. 4,4 sur 5 étoiles 76. Poche. 18 offres à partir de 2,31 € Science et religion. Bertrand Russell. 4,5 sur 5 étoiles 66.

Le célèbre mathématicien et philosophe Bertrand Russell a tenté d'appliquer la clarté qu'il admirait dans le raisonnement mathématique à la solution de problèmes dans d'autres domaines, en particulier l'éthique et la politique. Dans cet essai, publié pour la première fois en 1932, Russell plaide en faveur d'une journée de travail de quatre heures. Examiner si ses arguments pour la paresse» méritent un examen sérieux aujourd'hui. Éloge de l'oisiveté par Bertrand Russell Comme la plupart de ma génération, j'ai été élevé sur le dicton Satan trouve quelque méfait à faire pour des mains oisives. Étant un enfant très vertueux, j'ai cru tout ce qu'on m'a dit et j'ai acquis une conscience qui m'a permis de travailler dur jusqu'à présent. Mais bien que ma conscience ait contrôlé mes actions, mes opinions ont subi une révolution. Je pense qu'il y a beaucoup trop de travail accompli dans le monde, qu'un immense tort est causé par la croyance que le travail est vertueux et que ce qui doit être prêché dans les pays industriels modernes est très différent de ce qui a toujours été prêché. Tout le monde connaît l'histoire du voyageur de Naples qui a vu douze mendiants allongés au soleil c'était avant l'époque de Mussolini, et a offert une lire aux plus paresseux d'entre eux. Onze d'entre eux se sont levés pour le réclamer, alors il l'a donné au douzième. ce voyageur était sur la bonne voie. Mais dans les pays qui ne jouissent pas du soleil méditerranéen, l'oisiveté est plus difficile, et une grande propagande publique sera nécessaire pour l'inaugurer. J'espère qu'après avoir lu les pages suivantes, les dirigeants du YMCA lanceront une campagne pour inciter les bons jeunes gens à ne rien faire. Si c'est le cas, je n'aurai pas vécu en vain. Avant d'avancer mes propres arguments pour la paresse, je dois en disposer d'un que je ne peux pas accepter. Chaque fois qu'une personne qui a déjà assez de quoi vivre propose de s'engager dans une sorte de travail quotidien, comme l'enseignement scolaire ou la dactylographie, on lui dit qu'une telle conduite prend le pain de la bouche des autres et est donc méchante. Si cet argument était valable, il suffirait que nous soyons tous oisifs pour que nous ayons tous la bouche pleine de pain. Ce que les gens qui disent de telles choses oublient, c'est que ce qu'un homme gagne, il le dépense habituellement et, en dépensant, il donne un emploi. Tant qu'un homme dépense son revenu, il met autant de pain dans la bouche des gens en dépenses qu'il en retire de la bouche des autres pour gagner. Le vrai méchant, de ce point de vue, est l'homme qui sauve. S'il se contente de mettre ses économies dans un bas, comme le proverbe paysan français, il est évident qu'ils ne donnent pas d'emploi. S'il investit son épargne, la question est moins évidente et différents cas se présentent. L'une des choses les plus courantes à faire avec l'épargne est de la prêter à un gouvernement. Compte tenu du fait que la majeure partie des dépenses publiques de la plupart des gouvernements civilisés consiste à payer les guerres passées ou à préparer les guerres futures, l'homme qui prête son argent à un gouvernement est dans la même situation que les hommes mauvais de Shakespeare qui embauchent assassins. Le résultat net des habitudes économiques de l'homme est d'augmenter les forces armées de l'État auquel il prête ses économies. Évidemment, ce serait mieux s'il dépensait de l'argent, même s'il le dépensait pour boire ou pour jouer. Mais, me dira-t-on, le cas est bien différent lorsque l'épargne est investie dans des entreprises industrielles. Lorsque de telles entreprises réussissent et produisent quelque chose d'utile, cela peut être concédé. De nos jours, cependant, personne ne niera que la plupart des entreprises échouent. Cela signifie qu'une grande partie du travail humain, qui aurait pu être consacrée à la production de quelque chose qui pouvait être apprécié, a été consacrée à la production de machines qui, une fois produites, étaient inactives et ne faisaient de bien à personne. L'homme qui investit son épargne dans une entreprise en faillite blesse donc aussi bien les autres que lui-même. S'il dépensait son argent, disons, à faire des fêtes pour ses amis, ils on peut l'espérer auraient du plaisir, tout comme tous ceux à qui il a dépensé de l'argent, comme le boucher, le boulanger et le pirate. Mais s'il le dépense disons en posant des rails pour la carte de surface dans un endroit où les voitures de surface s'avèrent ne pas être recherchées, il a détourné une masse de travail dans des canaux où cela ne fait plaisir à personne. Néanmoins, lorsqu'il deviendra pauvre à cause de l'échec de son investissement, il sera considéré comme une victime d'un malheur immérité, tandis que le dépensier gay, qui a dépensé son argent de manière philanthropique, sera méprisé comme un imbécile et une personne frivole.. Tout cela n'est que préliminaire. Je veux dire, très sérieusement, que beaucoup de mal est fait dans le monde moderne par la croyance en la vertu du travail, et que le chemin du bonheur et de la prospérité réside dans une diminution organisée du travail. Tout d'abord qu'est-ce que le travail? Le travail est de deux types premièrement, la modification de la position de la matière à la surface de la Terre ou à proximité de celle-ci par rapport à une autre de ces matières; deuxièmement, dire aux autres de le faire. Le premier type est désagréable et mal payé; le second est agréable et très bien payé. Le deuxième type peut être prolongé indéfiniment il y a non seulement ceux qui donnent des ordres, mais ceux qui donnent des conseils sur les ordres à donner. Habituellement, deux types de conseils opposés sont donnés simultanément par deux corps organisés d'hommes; c'est ce qu'on appelle la politique. La compétence requise pour ce type de travail n'est pas la connaissance des sujets sur lesquels les conseils sont donnés, mais la connaissance de l'art de parler et d'écrire de manière persuasive, c'est-à-dire de la publicité. Dans toute l'Europe, mais pas en Amérique, il existe une troisième classe d'hommes, plus respectée que l'une ou l'autre des classes de travailleurs. Il y a des hommes qui, grâce à la propriété de la terre, peuvent faire payer à d'autres le privilège de pouvoir exister et travailler. Ces propriétaires fonciers sont inactifs, et je dois donc les féliciter. Malheureusement, leur oisiveté n'est rendue possible que par l'industrie des autres; en effet, leur désir de paresse confortable est historiquement la source de tout l'évangile du travail. La dernière chose qu'ils aient jamais souhaitée, c'est que les autres suivent leur exemple. Suite à la page deux Suite de la première pageDu début de la civilisation jusqu'à la révolution industrielle, un homme ne pouvait, en règle générale, produire par un travail acharné guère plus que ce qui était nécessaire à sa subsistance et à celle de sa famille, bien que sa femme ait travaillé au moins aussi durement que lui et les enfants ont ajouté leur travail dès qu'ils étaient en âge de le faire. Le petit surplus au-dessus des nécessités nues n'était pas laissé à ceux qui le produisaient, mais il était approprié par les guerriers et les prêtres. En période de famine, il n'y avait pas d'excédent; les guerriers et les prêtres, cependant, ont obtenu autant que d'autres fois, de sorte que de nombreux travailleurs sont morts de faim. Ce système a persisté en Russie jusqu'en 1917 [1], et persiste encore à l'Est; en Angleterre, malgré la révolution industrielle, il est resté en vigueur tout au long des guerres napoléoniennes, et jusqu'à il y a cent ans, lorsque la nouvelle classe de fabricants a acquis le pouvoir. En Amérique, le système a pris fin avec la Révolution, sauf dans le Sud, où il a persisté jusqu'à la guerre civile. Un système qui a duré si longtemps et qui s'est terminé si récemment a naturellement laissé une profonde impression sur les pensées et les opinions des hommes. Une grande partie de ce que nous tenons pour acquis quant à l'opportunité du travail dérive de ce système et, étant préindustriel, n'est pas adapté au monde moderne. La technique moderne a permis au loisir, dans certaines limites, d'être non pas l'apanage de petites classes privilégiées, mais un droit uniformément réparti dans toute la communauté. La morale du travail est la morale des esclaves, et le monde moderne n'a pas besoin de l'esclavage. Il est évident que, dans les communautés primitives, les paysans livrés à eux-mêmes ne se seraient pas départis du mince surplus sur lequel subsistaient les guerriers et les prêtres, mais auraient soit produit moins, soit consommé plus. Au début, la force pure les a obligés à produire et à se séparer du surplus. Peu à peu, cependant, il a été possible d’inciter nombre d’entre eux à accepter une éthique selon laquelle il était de leur devoir de travailler dur, même si une partie de leur travail consistait à soutenir les autres dans l’oisiveté. De cette façon, la contrainte nécessaire a été réduite et les dépenses du gouvernement ont diminué. À ce jour, 99 pour cent des salariés britanniques seraient véritablement choqués s'il était proposé que le roi ne dispose pas d'un revenu supérieur à celui d'un travailleur. La conception du devoir, parlant historiquement, a été un moyen utilisé par les détenteurs du pouvoir pour inciter les autres à vivre pour les intérêts de leurs maîtres plutôt que pour les leurs. Bien sûr, les détenteurs du pouvoir se cachent ce fait en parvenant à croire que leurs intérêts sont identiques aux intérêts plus larges de l'humanité. Parfois c'est vrai; Les propriétaires d'esclaves athéniens, par exemple, consacraient une partie de leurs loisirs à apporter une contribution permanente à la civilisation, ce qui aurait été impossible dans un système économique juste. Le loisir est essentiel à la civilisation, et dans le passé, le loisir de quelques-uns n'était rendu possible que par les travaux du plus grand nombre. Mais leurs travaux étaient précieux, non pas parce que le travail est bon, mais parce que les loisirs sont bons. Et avec la technique moderne, il serait possible de répartir les loisirs équitablement sans nuire à la civilisation. La technique moderne a permis de réduire énormément la quantité de travail requise pour assurer les nécessités de la vie de chacun. Cela a été rendu évident pendant la guerre. À cette époque, tous les hommes des forces armées et tous les hommes et toutes les femmes engagés dans la production de munitions, tous les hommes et toutes les femmes engagés dans l'espionnage, la propagande de guerre ou les bureaux du gouvernement liés à la guerre ont été retirés des activités productives. Malgré cela, le niveau général de bien-être des salariés non qualifiés du côté des Alliés était plus élevé qu'avant ou depuis. L'importance de ce fait était cachée par la finance l'emprunt donnait l'impression que l'avenir nourrissait le présent. Mais cela, bien sûr, aurait été impossible; un homme ne peut pas manger une miche de pain qui n'existe pas encore. La guerre a montré de manière concluante que, grâce à l'organisation scientifique de la production, il est possible de maintenir les populations modernes dans un bon confort sur une petite partie de la capacité de travail du monde moderne. Si, à la fin de la guerre, l'organisation scientifique, qui avait été créée pour libérer les hommes pour les combats et les travaux de munitions, avait été préservée et les heures de la semaine réduites à quatre, tout aurait été bien . Au lieu de cela, l'ancien chaos a été restauré, ceux dont le travail était demandé ont dû travailler de longues heures, et les autres ont dû mourir de faim comme chômeurs. Pourquoi? Parce que le travail est un devoir, et qu'un homme ne devrait pas recevoir un salaire proportionnel à ce qu'il a produit, mais proportionné à sa vertu comme en témoigne son industrie. Telle est la moralité de l'État esclave, appliquée dans des circonstances totalement différentes de celles dans lesquelles il est né. Pas étonnant que le résultat ait été désastreux. Prenons une illustration. Supposons qu'à un moment donné, un certain nombre de personnes soient engagées dans la fabrication d'épingles. Ils fabriquent autant d'épingles que le monde en a besoin, travaillant disons huit heures par jour. Quelqu'un fait une invention grâce à laquelle le même nombre d'hommes peut fabriquer deux fois plus d'épingles les épingles sont déjà si bon marché que presque plus ne seront achetées à un prix inférieur. Dans un monde sensé, toutes les personnes concernées par la fabrication d'épingles prendraient quatre heures au lieu de huit, et tout le reste continuerait comme avant. Mais dans le monde réel, cela serait considéré comme démoralisant. Les hommes travaillent encore huit heures, il y a trop d'épingles, certains employeurs font faillite, et la moitié des hommes qui s'occupaient auparavant de fabriquer des épingles sont licenciés. Il y a, en fin de compte, autant de loisirs que sur l'autre plan, mais la moitié des hommes sont totalement inactifs tandis que la moitié est encore surmenée. De cette façon, il est assuré que le loisir inévitable causera la misère tout autour au lieu d'être une source universelle de bonheur. Peut-on imaginer quelque chose de plus fou? Suite à la page trois Suite de la page deuxL'idée que les pauvres devraient avoir des loisirs a toujours choqué les riches. En Angleterre, au début du dix-neuvième siècle, quinze heures étaient le travail ordinaire d'un homme; les enfants en faisaient parfois autant, et très souvent douze heures par jour. Lorsque des corps occupés et indiscrets ont suggéré que ces heures étaient peut-être assez longues, on leur a dit que le travail empêchait les adultes de boire et les enfants de mal. Quand j'étais enfant, peu de temps après que les ouvriers urbains eurent obtenu le vote, certains jours fériés étaient institués par la loi, au grand dam des classes supérieures. Je me souviens avoir entendu une vieille duchesse dire Que veulent les pauvres en vacances? Ils devraient travailler. De nos jours, les gens sont moins francs, mais le sentiment persiste et est à l'origine d'une grande partie de notre confusion économique.

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  • bertrand russell eloge de l oisivetĂ© pdf