CorrigĂ©de la dissertation : Toute conscience est conscience de quelque chose. Husserl.«ConnaĂźtre, c’est “s’éclater vers”, s Un livre de Wikilivres. La conscience est l'intuition plus ou moins claire qu'a un individu de ses Ă©tats mentaux, de son existence et du monde qui l'entoure objets et ĂȘtres potentiellement douĂ©s de conscience. La conscience porte donc sur ce qui se passe dans l'esprit d'un individu ses opĂ©rations cognitives raisonnements, jugements, ses attitudes propositionnelles je crois que, je souhaite que, les aspects de sa personnalitĂ© et de ses actions identitĂ© du soi et conscience morale, ses perceptions internes corps propre et les effets subjectifs de l'expĂ©rience sensible appelĂ©s qualia ; elle porte Ă©galement sur le monde extĂ©rieur, sur l'environnement, sur des entitĂ©s vivantes douĂ©es ou non de conscience autrui, ce qui semble faire de la conscience un critĂšre de distinction entre un moi et un non-moi c'est de moi dont j'ai conscience. DĂ©signant deux rĂ©alitĂ©s distinctes, le mot conscience est utilisĂ© dans des expressions distinctes, ou bien il existe, dans certaines langues, des mots distincts, ce qui Ă©vite d'en confondre les diffĂ©rents sens le fait pour un ĂȘtre de possĂ©der une reprĂ©sentation, mĂȘme trĂšs simplifiĂ©e, du monde extĂ©rieur et d'y rĂ©agir se nomme conscience du monde ou en anglais awareness ; le fait pour un ĂȘtre de possĂ©der une reprĂ©sentation, mĂȘme trĂšs simplifiĂ©e, de certaines activitĂ©s qu'il rapporte Ă  un soi-mĂȘme se nomme conscience de soi, ou en anglais consciousness. On considĂšre en gĂ©nĂ©ral que cette seconde forme de conscience inclut la premiĂšre. L'Ă©tude de la conscience concerne plusieurs disciplines, la psychologie, la psychiatrie, la philosophie de l'esprit et la philosophie de l'action, et il existe dans chacune plusieurs types de thĂ©ories de la conscience qui s'efforcent de rendre compte de ce phĂ©nomĂšne. Il est possible de ramener les principaux problĂšmes de ces disciplines Ă  quelques questions fondamentales quelle est la nature de la conscience ? quelle est l'origine de la conscience ? comment se constitue-t-elle ou comment se dĂ©veloppe-t-elle ? quel est son mode d'existence ? comment peut-elle exister Ă  partir d'entitĂ©s non-conscientes ? quelles sont ses propriĂ©tĂ©s ? quelle est sa fonction ? a-t-elle une causalitĂ© propre et, si oui, de quelle nature ? quelles relations la conscience a-t-elle avec les autres phĂ©nomĂšnes de la rĂ©alitĂ©, physiques et mentaux ? Manuel de philosophie Sujet Conscience - PerceptionInconscient - Autrui - DĂ©sirExistence et temps Culture Langage - ArtTravail et techniqueReligion - Histoire Raison et rĂ©el ThĂ©orie et expĂ©rienceDĂ©monstrationInterprĂ©tation - VivantMatiĂšre et esprit - VĂ©ritĂ© Politique SociĂ©tĂ©Justice et droit - État Morale LibertĂ© - Devoir - Bonheur RepĂšres Origine du mot[modifier modifier le wikicode] Il n'existe aucun concept comparable Ă  celui de conscience dans la philosophie grecque, et ce n'est qu'au XVIIĂšme siĂšcle que le terme devient un fondement de la rĂ©flexion sur l'esprit. Chez certains auteurs romains, le mot latin prend une dimension morale dĂ©rivĂ©e du droit, exprimant le fait de se prendre soi-mĂȘme pour tĂ©moin. Le concept de conscience n'a Ă©tĂ© isolĂ© de sa signification morale qu'Ă  partir de Locke, dans son Essai sur l'entendement humain. Avant lui le mot conscience n'a jamais le sens moderne. En particulier, Descartes ne l'emploie quasiment jamais en ce sens, bien qu'il dĂ©finisse la pensĂ©e comme une conscience des opĂ©rations qui se produisent en nous cf. Principes de la philosophie. C'est le traducteur de Locke, Pierre Coste, qui a introduit l'usage moderne du mot conscience donc, en français, mais le sens du mot consciouness Ă©tait bien sĂ»r tout aussi nouveau associĂ© Ă  l'idĂ©e d'un soi-mĂȘme dont la conscience exprime l'identitĂ©. Distinctions des sens du mot conscience[modifier modifier le wikicode] Le concept de conscience a de nombreux sens que l'on peut s'efforcer de distinguer, bien que dans certains cas, ces diffĂ©rences soient surtout des diffĂ©rences de degrĂ©s La conscience comme sensation tout ĂȘtre douĂ© de sensibilitĂ© peut ĂȘtre dit conscient, dans la mesure oĂč il perçoit son environnement et oĂč il rĂ©pond Ă  des stimuli ; la conscience spontanĂ©e, sentiment intĂ©rieur immĂ©diat ; certains philosophes de l'AntiquitĂ© par exemple les StoĂŻciens parlent de toucher intĂ©rieur ; on peut distinguer une Ă©tape supĂ©rieure, en signifiant par le mot conscience un Ă©tat d'Ă©veil de l'organisme, Ă©tat qui diffĂšre du prĂ©cĂ©dent par le fait qu'il ne se rĂ©duit pas Ă  la passivitĂ© de la sensibilitĂ© cf. en anglais, le mot wakefulness, vigilance, alerte; en ce sens, il n'y a pas de conscience dans l'Ă©tat de sommeil profond ou dans le coma ; Conscience de soi la conscience est la prĂ©sence de l'esprit Ă  lui-mĂȘme dans ses reprĂ©sentations, comme connaissance rĂ©flexive du sujet qui se sait percevant. Par cette prĂ©sence, un individu prend connaissance, par un sentiment ou une intuition intĂ©rieurs, d'Ă©tats psychiques qu'il se rapporte Ă  lui-mĂȘme en tant que sujet. Cette rĂ©flexivitĂ© renvoie Ă  une unitĂ© problĂ©matique du moi et de la pensĂ©e, et Ă  la croyance tout aussi problĂ©matique que nous sommes Ă  l'origine de nos actes ; ce dernier sens est une connaissance de notre Ă©tat conscient aux premiers sens. Le domaine d'application est assez imprĂ©cis et comporte des degrĂ©s s'il s'agit d'une conscience claire et explicite, les enfants ne possĂšdent sans doute pas la conscience en ce sens ; s'il s'agit d'un degrĂ© moindre de conscience, d'une sorte d'Ă©veil Ă  soi, alors non seulement les enfants peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme conscients, mais peut-ĂȘtre aussi certains animaux. un autre sens du mot conscience a Ă©tĂ© introduit par le philosophe Thomas Nagel il s'agit de la conscience pour un ĂȘtre de ce que cela fait d'ĂȘtre ce qu'il est. la conscience comme conscience de quelque chose conscience transitive, opposĂ©e Ă  l'intransitivitĂ© du fait d'ĂȘtre conscient. Cette conscience renvoie Ă  l'existence problĂ©matique du monde extĂ©rieur et Ă  notre capacitĂ© de le connaĂźtre ; la conscience intellectuelle, intuition des essences ou des concepts. la conscience phĂ©nomĂ©nale, en tant que structure de notre expĂ©rience. Dans l'ensemble de ces distinctions, on peut noter une conception de la conscience comme savoir de soi et perception immĂ©diate de la pensĂ©e, et une autre comme sentiment de soi impliquant un sous-bassement obscur et un devenir conscient qui sont en gĂ©nĂ©ral exclus de la premiĂšre conception. Le concept de conscience peut ĂȘtre opposĂ© Ă  l'inconscient, Ă  l'inconscience, Ă  l'inattention, Ă  la distraction, au divertissement, etc. conscience morale est le jugement moral de nos actions. Dans ce cas, la conscience nous permet de distinguer le bien du mal. C'est le sens premier du mot "conscience", que l'on trouve chez CicĂ©ron et Quintillien. Les propriĂ©tĂ©s de la conscience[modifier modifier le wikicode] La conscience prĂ©sente certains traits caractĂ©ristiques Le rapport au moi ; la subjectivitĂ© la conscience que j'ai de moi-mĂȘme est distincte de celle d'autrui ; la structure phĂ©nomĂ©nale ; la mĂ©moire ; la disponibilitĂ©, ou libertĂ© de la conscience Ă  l'Ă©gard des objets du monde ; la temporalitĂ© ; la sĂ©lectivitĂ© ; l’intentionnalitĂ© toute conscience est conscience de quelque chose, est tournĂ©e vers autre chose qu’elle-mĂȘme "la conscience n'a pas de dedans, elle n'est rien que le dehors d'elle-mĂȘme." Sartre ; l'unitĂ© ou synthĂšse de l'expĂ©rience. Conscience de soi[modifier modifier le wikicode] La conscience s'accompagne de souvenirs, de sentiments, de sensations et de savoir que nous rapportons Ă  une rĂ©alitĂ© intĂ©rieure que nous nommons moi. Cette conscience est appelĂ©e conscience de soi, et est structurĂ©e par la mĂ©moire et l'entendement. Elle est en ce sens une unitĂ© synthĂ©tique sous-jacente Ă  tous nos comportements volontaires. Les Ă©lĂ©ments qu'elle contient, souvenirs, sentiments, jugements, dĂ©pendent d'un contexte culturel, ce qui fait de la conscience de soi une rĂ©alitĂ© empirique changeante et multiple. L'unitĂ© et la permanence du moi ne sont donc pas garanties par l'unitĂ© de la conscience. Le rapport en premiĂšre personne[modifier modifier le wikicode] L'introspection est la rĂ©elle source de connaissances sur la conscience qui vient gĂ©nĂ©ralement tout de suite Ă  l'esprit quand on pose la question de la mĂ©thode d'investigation Ă  suivre. C'est un fait que nous pensons avoir un accĂšs privilĂ©giĂ© Ă  notre esprit, accĂšs dont la conscience serait l'expression. Mais l'investigation de notre vie mentale n'est certainement pas suffisante pour Ă©laborer une thĂ©orie de la conscience Ă©tendue il est mĂȘme nĂ©cessaire d'examiner la conscience Ă  la troisiĂšme personne, et de se demander comment il peut ĂȘtre possible d'observer la conscience de l'extĂ©rieur. Courant de conscience[modifier modifier le wikicode] L'idĂ©e de conscience de soi pose le problĂšme de l'unitĂ© d'un sujet, d'un moi ou d'un conscience. On peut trĂšs gĂ©nĂ©ralement distinguer deux types d'hypothĂšse la conscience est l'expression d'une unitĂ© interne ; cette unitĂ© peut ĂȘtre comprise de diffĂ©rentes maniĂšres unitĂ© d'un individu ; unitĂ© transcendantale. la conscience n'est qu'une liaison d'agrĂ©gats d'impressions Hume qui peut ĂȘtre dĂ©crite comme une suite plus ou moins cohĂ©rentes de rĂ©cits sur un sujet purement virtuel. Conscience du monde extĂ©rieur[modifier modifier le wikicode] Selon Husserl, qui reprend un concept mĂ©diĂ©val, toute conscience est conscience de quelque chose. Cela suppose que la conscience soit un effort d'attention qui se concentre autour d'un objet. Cette concentration est structurĂ©e par l'expĂ©rience ou par des catĂ©gories a priori de l'entendement, structures que l'on considĂšre parfois comme les fondements de toute connaissance du monde extĂ©rieur. Dans l'idĂ©alisme moderne la conscience est ainsi la source et l'origine de la science et de la philosophie. Structure phĂ©nomĂ©nale de la conscience[modifier modifier le wikicode] Dans la question de savoir quelles relations la conscience entretient avec la rĂ©alitĂ© en gĂ©nĂ©ral, une description phĂ©nomĂ©nologique rĂ©pond que celle-ci a une structure spatiale et temporelle, structure qui est une organisation des concepts qui concernent notre expĂ©rience du monde et nous-mĂȘmes en tant qu'acteurs de ce monde. Conscience morale[modifier modifier le wikicode] Les thĂ©ories de la conscience[modifier modifier le wikicode] La rĂ©alitĂ© de la conscience[modifier modifier le wikicode] Les questions de savoir ce qui caractĂ©rise la conscience, quels sont sa fonction et ses rapports avec elle-mĂȘme ne prĂ©jugent pas nĂ©cessairement du statut ontologique qu'il est possible de lui donner. On peut par exemple considĂ©rer que la conscience est une partie de la rĂ©alitĂ© qui se manifeste dans des Ă©tats de conscience tout en Ă©tant plus qu'une simple abstraction produite Ă  partir de l'adjectif "conscient". Cette thĂšse rĂ©aliste n'a plus beaucoup de dĂ©fenseurs de nos jours. L'une des raisons est que l'investigation descriptive rend inutile ce genre d'hypothĂšses rĂ©alistes. Dualisme Physicalisme La conscience du point de vue matĂ©rialiste ThĂ©ories cognitivistes À quoi sert la conscience ?[modifier modifier le wikicode] RĂ©gulation du comportement et interface avec le monde extĂ©rieur selon la thĂ©orie de l' access consciousness, l'Ă©tat de conscience est un accĂšs Ă  une information susceptible d'ĂȘtre utile Ă  l'organisme et de le guider. La conscience est donc un Ă©tat indĂ©pendant Ă  la fois de ce que cela fait d'ĂȘtre conscient de telle ou telle chose et de toute idĂ©e de structure phĂ©nomĂ©nale. Fonction sociales Sujets de dissertation[modifier modifier le wikicode] La conscience est-elle une exclusivitĂ© humaine ? N'exprime-t-on que ce dont on a conscience ? Les consciences peuvent-elles communiquer les unes avec les autres ? La conscience peut-elle ĂȘtre objective ? La conscience me fait-elle connaĂźtre que je suis libre ? La conscience rĂšgne mais ne gouverne pas. La conscience de soi doit-elle quelque chose Ă  la prĂ©sence d'autrui ? Peut-on connaĂźtre le moi ? Le monde a-t-il besoin de moi ? Suis-je le mieux placĂ© pour savoir ce que je suis ? Suis-je ce que j'ai conscience d'ĂȘtre ? Peut-on ne pas ĂȘtre soi-mĂȘme ? Le moi est-il haĂŻssable ? Pourquoi prive-t-on l'animal de conscience ? La certitude est-elle un signe de pensĂ©e morte ? Sommes nous conscients ou avons nous Ă  nous rendre conscients? Peut-on connaĂźtre le moi ? Que peut-on savoir de soi ? Suis-je responsable de ce dont je n’ai pas conscience ? Peut-on dire que le corps est le malheur de la conscience ? Peut-on ne pas savoir ce que l’on fait ? Peut-on ĂȘtre Ă  la fois sage et ignorant ? Doit-on apprendre Ă  devenir soi-mĂȘme? Peut-on douter de tout ? Peut-on ne pas ĂȘtre soi-mĂȘme ? Puis-je savoir qui je suis ? Suis-je le mieux placĂ© pour me connaĂźtre moi-mĂȘme ? Pourquoi l'homme peut-il parfois dĂ©sirer l'inconscience ? Peut-on parler de connaissance de soi ? Qu'est-ce que se connaĂźtre soi-mĂȘme ? Que peut-on savoir de soi ? Qu'est-ce qu'avoir bonne conscience ? Suffit-il d'ĂȘtre conscient pour se connaĂźtre ? Peut on se fier Ă  la conscience? La conscience est-elle source de libertĂ© ou de contraintes ? L’Univers peut-il ĂȘtre conscient de lui-mĂȘme ? Textes d'Ă©tudes[modifier modifier le wikicode] Platon, Charmide[modifier modifier le wikicode] CRITIAS. J'aurais mĂȘme presque envie de dire que se connaĂźtre soi-mĂȘme, c'est cela la sagesse, et je suis d'accord avec l'auteur de l'inscription de Delphes. ... VoilĂ  en quels termes, diffĂ©rents de ceux des hommes, le dieu s'adresse Ă  ceux qui entrent dans son temple si je comprends bien l'intention de l'auteur de l'inscription. À chaque visiteur, il ne dit rien d'autre, en vĂ©ritĂ©, que Sois sage ! » Certes, il s'exprime en termes un peu Ă©nigmatiques, en sa qualitĂ© de devin. Donc, selon l'inscription et selon moi, connais-toi toi-mĂȘme » et sois sage », c'est la mĂȘme chose ! ... SOCRATE. Dis-moi donc ce que tu penses de la sagesse. CRITIAS. Je pense que seule entre toutes les sciences, la sagesse est science d'elle-mĂȘme et des autres sciences. SOCRATE. Donc elle sera aussi la science de l'ignorance, si elle l'est de la science ? CRITIAS. AssurĂ©ment. SOCRATE. En ce cas, le sage seule connaĂźtra lui-mĂȘme et sera capable de discerner ce qu'il sait et ce qu'il ne sait pas ; et de mĂȘme pour les autres, il aura le pouvoir d'examiner ce que chacun sait et a conscience Ă  juste titre de savoir, mais aussi ce qu'il croit Ă  tort savoir. De cela, aucun autre homme n'est capable. Finalement, l'attitude sĂŽphronein = ĂȘtre sage et la vertu sĂŽphrosunĂš de sagesse, de mĂȘme que la connaissance de soi-mĂȘme consistent Ă  savoir ce qu'on ne sait pas. Est-ce bien lĂ  ta pensĂ©e ? Charmide, 164d-167a. Marc-AurĂšle, PensĂ©es[modifier modifier le wikicode] Voici les propriĂ©tĂ©s de l'Ăąme raisonnable elle se contemple elle-mĂȘme, se plie, se tourne et se fait ce qu'elle veut ĂȘtre; elle recueille les fruits qu'elle porte, au lieu que les productions des plantes et des animaux sont recueillis par d'autres. En quelque moment que la vie se termine, elle a toujours atteint le but oĂč elle visait. Car il n'en est pas de la vie comme d'une danse et d'une piĂšce de théùtre, ou d'autres reprĂ©sentations, qui restent imparfaites et dĂ©fectueuses si on les interrompt. À quelque Ăąge, en quelque lieu que la mort la surprenne, elle forme du temps passĂ© un tout achevĂ© et complet, de sorte qu'elle peut dire J'ai tout ce qui m'appartient.» De plus, elle parcourt l'univers entier et le vide qui l'environne; elle examine sa figure. Elle s'Ă©tend jusqu'Ă  l'Ă©ternitĂ©; elle embrasse et considĂšre le renouvellement de l'univers fixĂ© Ă  des Ă©poques certaines; elle conçoit que nos neveux ne verront rien de nouveau, comme ceux qui nous ont devancĂ©s n'ont rien vu de mieux que ce que nous voyons, et qu'ainsi un homme qui a vĂ©cu quarante ans, pour peu qu'il ait de l'entendement, a vu, en quelque maniĂšre, tout ce qui a Ă©tĂ© avant lui et qui sera aprĂšs, puisque tous les siĂšcles se ressemblent. Les autres propriĂ©tĂ©s de l'Ăąme sont l'amour du prochain, la vĂ©ritĂ©, la pudeur, et de ne respecter personne plus que soi-mĂȘme, ce qui est le propre de la loi. C'est ainsi que la droite raison ne diffĂšre en rien des rĂšgles de la justice. PensĂ©es, livre XI, art. 1 Descartes, Lettre Ă  Gibieuf[modifier modifier le wikicode] La raison pour laquelle je crois que l'Ăąme pense toujours, est la mĂȘme qui me fait croire que la lumiĂšre luit toujours, bien qu'il n'y ait point d'yeux qui la regardent ; que la chaleur est toujours chaude, bien qu'on ne s'y chauffe point ; que le corps, ou la substance Ă©tendue, a toujours de l'extension ; et gĂ©nĂ©ralement, que ce qui constitue la nature d'une chose et toujours en elle, pendant qu'elle existe ; en sorte qu'il me serait plus aisĂ© de croire que l'Ăąme cesserait d'exister, quand on dit qu'elle cesse de penser, que non pas de concevoir, qu'elle fĂ»t sans pensĂ©e. Et je ne vois ici aucune difficultĂ©, sinon qu'on juge superflu de croire qu'elle pense, lorsqu'il ne nous en demeure aucun souvenir par aprĂšs. Mais si on considĂšre que nous avons toutes les nuits mille pensĂ©es, et mĂȘme en veillant que nous en avons eu mille depuis une heure, dont il ne nous reste plus aucune trace en la mĂ©moire, et dont nous ne voyons pas mieux l'utilitĂ©, que de celles que nous pouvons avoir eues avant que de naĂźtre, on aura bien moins de peine Ă  se le persuader qu'Ă  juger qu'une substance dont la nature est de penser, puisse exister, et toutefois ne penser point. Lettre Ă  Gibieuf, 19 janvier 1642, Garnier T. II, p. 909. Descartes, MĂ©ditations mĂ©taphysiques[modifier modifier le wikicode] La mĂ©ditation que je fis hier m'a rempli l'esprit de tant de doutes, qu'il n'est plus dĂ©sormais en ma puissance de les oublier. Et cependant je ne vois pas de quelle façon je les pourrai rĂ©soudre; et comme si tout Ă  coup j'Ă©tais tombĂ© dans une eau trĂšs profonde, je suis tellement surpris que je ne puis ni assurer mes pieds dans le fond, ni nager pour me soutenir au-dessus. Je m'efforcerai nĂ©anmoins, et suivrai derechef la mĂȘme voie oĂč j'Ă©tais entrĂ© hier, en m'Ă©loignant de tout ce en quoi je pourrai imaginer le moindre doute, tout de mĂȘme que si je connaissais que cela fĂ»t absolument faux; et je continuerai toujours dans ce chemin, jusqu'Ă  ce que j'aie rencontrĂ© quelque chose de certain, ou du moins, si je ne puis autre chose, jusqu'Ă  ce que j'aie appris certainement qu'il n'y a rien au monde de certain. ArchimĂšde, pour tirer le globe terrestre de sa place et le transporter en un autre lieu, ne demandait rien qu'un point qui fĂ»t fixe et assurĂ©. Ainsi j'aurai droit de concevoir de hautes espĂ©rances si je suis assez heureux pour trouver seulement une chose qui soit certaine et indubitable. Je suppose donc que toutes les choses que je vois sont fausses; je me persuade que rien n'a jamais Ă©tĂ© de tout ce que ma mĂ©moire remplie de mensonges me reprĂ©sente; je pense n'avoir aucun sens; je crois que le corps, la figure, l'Ă©tendue, le mouvement et le lieu ne sont que des fictions de mon esprit. Qu'est-ce donc qui pourra ĂȘtre estimĂ© vĂ©ritable ? Peut-ĂȘtre rien autre chose, sinon qu'il n'y a rien au monde de certain. Mais que sais-je s'il n'y a point quelque autre chose diffĂ©rente de celles que je viens de juger incertaines, de laquelle on ne puisse avoir le moindre doute ? N'y a-t-il point quelque Dieu, ou quelque autre puissance, qui me met en l'esprit ces pensĂ©es ? Cela n'est pas nĂ©cessaire, car peut-ĂȘtre que je suis capable de les produire de moi-mĂȘme. Moi donc Ă  tout le moins ne suis-je pas quelque chose ? Mais j'ai dĂ©jĂ  niĂ© que j'eusse aucun sens ni aucun corps. J'hĂ©site nĂ©anmoins, car que s'ensuit-il de lĂ  ? Suis-je tellement dĂ©pendant du corps et des sens que je ne puisse ĂȘtre sans eux ? Mais je me suis persuadĂ© qu'il n'y avait rien du tout dans le monde, qu'il n'y avait aucun ciel, aucune terre, aucuns esprits, ni aucuns corps; ne me suis-je donc pas aussi persuadĂ© que je n'Ă©tais point ? Non certes, j'Ă©tais sans doute, si je me suis persuadĂ©, ou seulement si j'ai pensĂ© quelque chose. Mais il y a un je ne sais quel trompeur trĂšs puissant et trĂšs rusĂ©, qui emploie toute son industrie Ă  me tromper toujours. Il n'y a donc point de doute que je suis, s'il me trompe; et qu'il me trompe tant qu'il voudra, il ne saurait jamais faire que je ne sois rien, tant que je penserai ĂȘtre quelque chose. De sorte qu'aprĂšs y avoir bien pensĂ©, et avoir soigneusement examinĂ© toutes choses, enfin il faut conclure, et tenir pour constant que cette proposition Je suis, j'existe, est nĂ©cessairement vraie, toutes les fois que je la prononce ou que je la conçois en mon esprit. MĂ©ditations mĂ©taphysiques 1641, MĂ©ditation seconde Pascal[modifier modifier le wikicode] Je puis bien concevoir un homme sans mains, pieds, tĂȘte car ce n'est que l'expĂ©rience qui nous apprend que la tĂȘte est plus nĂ©cessaire que les pieds. Mais je ne puis concevoir l'homme sans pensĂ©e ce serait une pierre ou une brute. PensĂ©e fait la grandeur de l'homme. L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature; mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'Ă©craser une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais, quand l'univers l'Ă©craserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien. Toute notre dignitĂ© consiste donc en la pensĂ©e. C'est de lĂ  qu'il faut nous relever et non de l'espace et de la durĂ©e, que nous ne saurions remplir. Travaillons donc Ă  bien penser voilĂ  le principe de la morale. Roseau pensant. — Ce n'est point de l'espace que je dois chercher ma dignitĂ©, mais c'est du rĂšglement de ma pensĂ©e. Je n'aurai pas davantage en possĂ©dant des terres par l'espace, l'univers me comprend et m'engloutit comme un point; par la pensĂ©e, je le comprends. PensĂ©es 1670, fragments 339, 346, 347 et 348 PASCAL[modifier modifier le wikicode] La grandeur de l'homme est grande en ce qu'il se connaĂźt misĂ©rable. Un arbre ne se connaĂźt pas misĂ©rable. C'est donc ĂȘtre misĂ©rable que de se connaĂźtre misĂ©rable ; mais c'est ĂȘtre grand que de connaĂźtre qu'on est misĂ©rable. Penser fait la grandeur de l'homme. Je puis bien concevoir un homme sans mains, pieds, tĂȘte car ce n'est que l'expĂ©rience qui nous apprend que la tĂȘte est plus nĂ©cessaire que les pieds. Mais je ne puis concevoir un homme sans pensĂ©e ce serait une pierre ou une brute. [...] L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature ; mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'Ă©craser une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais, quand l'univers l'Ă©craserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage de l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien. Toute notre dignitĂ© consiste donc en la pensĂ©e. C'est de lĂ  qu'il nous faut relever et non de l'espace et de la durĂ©e, que nous ne saurions remplir. Travaillons donc Ă  bien penser voilĂ  le principe de la morale PensĂ©es LOCKE[modifier modifier le wikicode] Cela posĂ©, pour trouver en quoi consiste l'identitĂ© personnelle, il faut voir ce qu'emporte le mot de personne. C'est, Ă  ce que je crois, un Être pensant et intelligent, capable de raison et de rĂ©flexion, et qui se peut consulter soi-mĂȘme comme le mĂȘme, comme une mĂȘme chose qui pense en diffĂ©rents temps et en diffĂ©rents lieux ; ce qu'il fait uniquement par le sentiment qu'il a de ses propres actions, lequel est insĂ©parable de la pensĂ©e, et lui est, ce me semble, entiĂšrement essentiel, Ă©tant impossible Ă  quelque Être que ce soit d'apercevoir sans apercevoir qu'il aperçoit. Lorsque nous voyons, que nous entendons, que nous flairons, que nous goĂ»tons, que nous sentons, que nous mĂ©ditons, ou que nous voulons quelque chose, nous le connaissons Ă  mesure que nous le faisons. Cette connaissance accompagne toujours nos sensations et nos perceptions prĂ©sentes et c'est par lĂ  que chacun est Ă  lui-mĂȘme ce qu'il appelle soi-mĂȘme. ... Car puisque la conscience accompagne toujours la pensĂ©e, et que c'est lĂ  ce qui fait que chacun est ce qu'il nomme soi-mĂȘme, et par oĂč il se distingue de toute autre chose pensante c'est aussi en cela seul que consiste l'identitĂ© personnelle, ou ce qui fait qu'un Être raisonnable est toujours le mĂȘme. Et aussi loin que cette conscience peut s'Ă©tendre sur les actions ou les pensĂ©es dĂ©jĂ  passĂ©es, aussi loin s'Ă©tend l'identitĂ© de cette personne le soi est prĂ©sentement le mĂȘme qu'il Ă©tait alors et cette action passĂ©e a Ă©tĂ© faite par le mĂȘme soi que celui qui se la remet Ă  prĂ©sent dans l'esprit. Essai philosophique concernant l'entendement humain HUME[modifier modifier le wikicode] Il y a certains philosophes qui imaginent que nous avons Ă  tout moment la conscience intime de ce que nous appelons notre moi ; que nous sentons son existence et sa continuitĂ© d'existence ; et que nous sommes certains, plus que par l'Ă©vidence d'une dĂ©monstration, de son identitĂ© et de sa simplicitĂ© parfaites. Pour ma part, quand je pĂ©nĂštre le plus intimement dans ce que j'appelle moi, je bute toujours sur une perception particuliĂšre ou sur une autre, de chaud ou de froid, de lumiĂšre ou d'ombre, d'amour ou de haine, de douleur ou de plaisir. Je ne peux jamais me saisir, moi, en aucun moment sans une perception et je ne peux rien observer que la perception. Quand mes perceptions sont Ă©cartĂ©es pour un temps, comme par un sommeil tranquille, aussi longtemps, je n'ai plus conscience de moi et on peut dire vraiment que je n'existe pas. Si toutes mes perceptions Ă©taient supprimĂ©es par la mort et que je ne puisse ni penser ni sentir, ni voir, ni aimer, ni haĂŻr aprĂšs la dissolution de mon corps, je serais entiĂšrement annihilĂ© et je ne conçois pas ce qu'il faudrait de plus pour faire de moi un parfait nĂ©ant. Si quelqu'un pense, aprĂšs une rĂ©flexion sĂ©rieuse et impartiale, qu'il a, de lui-mĂȘme, une connaissance diffĂ©rente, il me faut l'avouer, je ne peux raisonner plus longtemps avec lui. TraitĂ© de la nature humaine, trad. A. Leroy, t. I, Aubier-Montaigne, 1968, pp. 342-344. ROUSSEAU[modifier modifier le wikicode] Conscience ! conscience ! instinct divin, immortelle et cĂ©leste voix ; guide assurĂ© d'un ĂȘtre ignorant et bornĂ©, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rends l'homme semblable Ă  Dieu, c'est toi qui fais l'excellence de sa nature et la moralitĂ© de ses actions ; sans toi je ne sens rien en moi qui m'Ă©lĂšve au-dessus des bĂȘtes, que le triste privilĂšge de m'Ă©garer d'erreurs en erreurs Ă  l'aide d'un entendement sans rĂšgle et d'une raison sans principe. GrĂące au ciel, nous voilĂ  dĂ©livrĂ©s de tout cet effrayant appareil de philosophie nous pouvons ĂȘtre hommes sans ĂȘtre savants ; dispensĂ©s de consumer notre vie Ă  l'Ă©tude de la morale, nous avons Ă  moindres frais un guide plus assurĂ© dans ce dĂ©dale immense des opinions humaines. Mais ce n'est pas assez que ce guide existe, il faut savoir le reconnaĂźtre et le suivre. S'il parle Ă  tous les cƓurs, pourquoi donc y en a-t-il si peu qui l'entendent ? Eh ! c'est qu'il nous parle la langue de la nature, que tout nous a fait oublier. La conscience est timide, elle aime la retraite et la paix ; le monde et le bruit l'Ă©pouvantent les prĂ©juges dont on la fait naĂźtre sont ses plus cruels ennemis ; elle fuit ou se tait devant eux leur voix bruyante Ă©touffe la sienne et l'empĂȘche de se faire entendre ; le fanatisme ose la contrefaire, et dicter le crime en son nom. Elle se rebute enfin Ă  force d'ĂȘtre Ă©conduite ; elle ne nous parle plus, elle ne nous rĂ©pond plus, et, aprĂšs de si longs mĂ©pris pour elle, il en coĂ»te autant de la rappeler qu'il en coĂ»ta de la bannir. Profession de foi du vicaire savoyard KANT[modifier modifier le wikicode] Le Je pense doit pouvoir accompagner toutes mes reprĂ©sentations ; car, sinon, quelque chose serait reprĂ©sentĂ© en moi qui ne pourrait pas du tout ĂȘtre pensĂ©, ce qui revient Ă  dire que la reprĂ©sentation serait impossible, ou, du moins, qu'elle ne serait rien pour moi. Une telle reprĂ©sentation, qui peut ĂȘtre donnĂ©e avant toute pensĂ©e Denken, s'appelle intuition. Donc tout divers de l'intuition a un rapport nĂ©cessaire au Je pense dans ce mĂȘme sujet oĂč ce divers se rencontre. Mais cette reprĂ©sentation est un acte de la spontanĂ©itĂ©, c'est-Ă -dire qu'elle ne peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme appartenant Ă  la sensibilitĂ©. Je l'appelle l'aperception pure, pour la distinguer de l'aperception empirique, ou encore l'aperception originaire, parce qu'elle est cette conscience de soi qui, tout en produisant la reprĂ©sentation Je pense, doit pouvoir accompagner toutes les autres reprĂ©sentations, et qui, une et identique en toute conscience, ne peut ĂȘtre accompagnĂ©e au-delĂ  weiterbegleitet d'aucune. Critique de la Raison pure, 2e ed, 1787 HEGEL[modifier modifier le wikicode] Le contenu concret de la certitude sensible la fait apparaĂźtre Ă  premiĂšre vue comme la connaissance la plus riche, voire comme une connaissance d'une richesse infinie, pour laquelle on ne peut trouver aucune limite, ni quand nous allons au-delĂ  d'elle dans l'espace et le temps oĂč elle se dĂ©ploie, - ni quand nous dĂ©tachons un fragment de cette plĂ©nitude et que nous y pĂ©nĂ©trons en le divisant. Elle apparaĂźt de plus comme la plus vraie, car elle n'a encore rien Ă©cartĂ© de l'objet, mais l'a devant elle tout entier. Cependant, en fait cette certitude se rĂ©vĂšle comme la vĂ©ritĂ© la plus abstraite et la plus pauvre. De ce qu'elle sait elle dit seulement cela est » ; sa vĂ©ritĂ© ne contient que l'ĂȘtre de la chose. D'un autre cĂŽtĂ©, la conscience n'est dans cette certitude que le Moi pur, en d'autres termes Je suis lĂ  seulement comme pur Celui-ci et l'objet n'est que pur Celui-lĂ . La PhĂ©nomĂ©nologie de l'esprit NIETZSCHE[modifier modifier le wikicode] Du gĂ©nie de l'espĂšce ». Le problĂšme de la conscience ou plus exactement de la conscience de soi ne se prĂ©sente Ă  nous que lorsque nous commençons Ă  comprendre en quelle mesure nous pourrions nous passer de la conscience la physiologie et la zoologie nous placent maintenant au dĂ©but de cette comprĂ©hension il a donc fallu deux siĂšcles pour rattraper la prĂ©monitoire dĂ©fiance de Leibniz1, Car nous pourrions penser, sentir, vouloir, nous souvenir, nous pourrions Ă©galement agir » dans toutes les acceptions du mot, sans qu'il soit nĂ©cessaire que nous ayons conscience » de tout cela. La vie tout entiĂšre serait possible sans qu'elle se vĂźt en quelque sorte dans une glace comme d'ailleurs, maintenant encore, la plus grande partie de la vie s'Ă©coule chez nous sans qu'il y ait une pareille rĂ©flexion , et de mĂȘme la partie pensante, sensitive et agissante de notre vie, quoiqu'un philosophe ancien puisse trouver quelque chose d'offensant dans cette idĂ©e. Pourquoi donc la conscience si, pour tout ce qui est essentiel, elle est superflue ? DĂšs lors, si l'on veut Ă©couter ma rĂ©ponse Ă  cette question et les suppositions, peut-ĂȘtre lointaines, qu'elle me suggĂšre, la finesse et la force de la conscience me paraissent toujours ĂȘtre en rapport avec la facultĂ© de communication d'un homme ou d'un animal, et cette facultĂ© fonction du besoin de communiquer mais il ne faut pas entendre ceci comme si l'individu qui serait justement maĂźtres dans l'art de communiquer et d'expliquer ses besoins devrait ĂȘtre lui-mĂȘme rĂ©duit, plus que tout autre, Ă  compter sur ses semblables pour ses besoins. Il me semble en revanche qu'il en est ainsi pour des races tout entiĂšres et des gĂ©nĂ©rations successives quand le besoin, la misĂšre, ont longtemps forcĂ© les hommes Ă  se communiquer, Ă  se comprendre rĂ©ciproquement d'une façon rapide et subite, il finit par se former un excĂ©dent de cette force et de cet art de la communication, en quelque sorte une fortune qui s'est amassĂ©e peu Ă  peu, et qui attend maintenant un hĂ©ritier qui la dĂ©pense avec prodigalitĂ© ceux que l'on appelle des artistes sont de ces hĂ©ritiers, de mĂȘme les orateurs, les prĂ©dicateurs, les Ă©crivains toujours des hommes qui arrivent au bout d'une longue chaĂźne, des hommes tardifs au meilleur sens du mot, et qui, de par leur nature, sont des dissipateurs. En admettant que cette observation soit juste, je puis continuer par cette supposition que la conscience s'est seulement dĂ©veloppĂ©e sous la pression du besoin de communication, que, de prime abord, elle ne fut nĂ©cessaire et utile que dans les rapports d'homme Ă  homme surtout dans les rapports entre ceux qui commandent et ceux qui obĂ©issent et qu'elle ne s'est dĂ©veloppĂ©e qu'en regard de son degrĂ© d'utilitĂ© dans ce domaine. La conscience n'est en somme qu'un rĂ©seau de communications d'homme Ă  homme, ce n'est que comme telle qu'elle a Ă©tĂ© forcĂ©e de se dĂ©velopper l'homme solitaire et bĂȘte de proie aurait pu s'en passer. Le fait que nos actes, nos pensĂ©es, nos sentiments, nos mouvements parviennent Ă  notre conscience du moins en partie est la consĂ©quence d'une terrible nĂ©cessitĂ© qui a longtemps dominĂ© l'homme Ă©tant l'animal qui courait le plus de dangers, il avait besoin d'aide et de protection, il avait besoin de ses semblables, il Ă©tait forcĂ© de savoir exprimer sa dĂ©tresse, de savoir se rendre intelligible et pour tout la il lui fallait d'abord la conscience », pour savoir » lui-mĂȘme ce qui lui manquait, savoir » quelle Ă©tait sa disposition d'esprit, savoir » ce qu'il pensait. Car, je le rĂ©pĂšte, l'homme comme tout ĂȘtre vivant pense sans cesse, mais ne le sait pas ; la pensĂ©e qui devient consciente n'en est que la plus petite partie, disons la partie la plus mĂ©diocre et la plus superficielle ; car c'est cette pensĂ©e consciente seulement qui s'effectue en paroles, c'est-Ă -dire en signes de- communication par quoi l'origine mĂȘme de la conscience se rĂ©vĂšle. En un mot, le dĂ©veloppement du langage et le dĂ©veloppement de la conscience non de la raison, mais seulement de la raison qui devient consciente d'elle mĂȘme se donnent la main. Il faut ajouter encore que ce n'est pas seulement le langage qui sert d'intermĂ©diaire entre les hommes, mais encore le regard, la pression, le geste ; la conscience des impressions de nos propres sens, la facultĂ© de les fixer et de les dĂ©terminer, en quelque sorte en dehors de nous-mĂȘmes, ont augmentĂ© dans la mesure oĂč grandissait la nĂ©cessitĂ© de les communiquer Ă  d'autres par des signes. L'homme inventeur de signes est en mĂȘme temps l'homme qui prend conscience de lui-mĂȘme d'une façon toujours plus aiguĂ« ; ce n'est que comme animal social que l'homme apprend Ă  devenir conscient de lui-mĂȘme, il le fait encore, il le fait toujours davantage. Mon idĂ©e est, on le voit, que la conscience ne fait pas proprement partie de l'existence individuelle de l'homme, mais plutĂŽt de ce qui appartient chez lui Ă  la nature de la communautĂ© et du troupeau ; que, par consĂ©quent, la conscience n'est dĂ©veloppĂ©e d'une façon subtile que par rapport Ă  son utilitĂ© pour la communautĂ© et le troupeau, donc que chacun de nous, malgrĂ© son dĂ©sir de se comprendre soi-mĂȘme aussi individuellement que possible, malgrĂ© son dĂ©sir de se connaĂźtre soi-mĂȘme », ne prendra toujours conscience que de ce qu'il y a de non-individuel chez lui, de ce qui est moyen » en lui, que notre pensĂ©e elle-mĂȘme est sans cesse en quelque sorte Ă©crasĂ©e par le caractĂšre propre de la conscience, par le gĂ©nie de l'espĂšce » qui la commande et retraduite dans la perspective du troupeau. Tous nos actes sont au fond incomparablement personnels, uniques, immensĂ©ment individuels, il n'y a Ă  la aucun doute ; mais dĂšs que nous les transcrivons dans la conscience, il ne parait plus qu'il en soit ainsi... Ceci est le vĂ©ritable phĂ©nomĂ©nalisme, le vĂ©ritable perspectivisme tel que moi je l'entends la nature de la conscience animale veut que le monde dont nous pouvons avoir conscience ne soit qu'un monde de surface et de signes, un monde gĂ©nĂ©ralisĂ© et vulgarisĂ©, que tout ce qui devient conscient devient par lĂ  plat, mince, relativement bĂȘte, devient gĂ©nĂ©ralisation, signe, marque du troupeau, que, dĂšs que l'on prend conscience, il se produit une grande corruption fonciĂšre, une falsification, un aplatissement, une vulgarisation. En fin de compte, l'accroissement de la conscience est un danger et celui qui vit parmi les EuropĂ©ens les plus conscients sait mĂȘme que c'est lĂ  une maladie. On devine que ce n'est pas l'opposition entre le sujet et l'objet qui me prĂ©occupe ici ; je laisse cette distinction aux thĂ©oriciens de la connaissance qui sont restĂ©s accrochĂ©s dans les filets de la grammaire la mĂ©taphysique du peuple. C'est moins encore l'opposition entre la chose en soi » et l'apparence car nous sommes loin de connaĂźtre » assez pour pouvoir Ă©tablir cette distinction. À vrai dire nous ne possĂ©dons absolument pas d'organe pour la connaissance, pour la vĂ©ritĂ© » nous savons » ou plutĂŽt nous croyons savoir, nous nous figurons justement autant qu'il est utile que nous sachions dans l'intĂ©rĂȘt du troupeau humain, de l'espĂšce et mĂȘme ce qui est appelĂ© ici utilitĂ© » n'est, en fin de compte, qu'une croyance, un jouet de l'imagination et peut-ĂȘtre cette bĂȘtise trĂšs nĂ©faste qui un jour nous fera pĂ©rir. Le Gai Savoir, V, § 354 Nietzsche[modifier modifier le wikicode] La conscience est la derniĂšre et la plus tardive Ă©volution de la vie organique, et par consĂ©quent ce qu'il y a de moins accompli et de plus fragile en elle. C'est de la vie consciente que procĂšdent d'innombrables faux pas, actes manquĂ©s qui font qu'un animal, un ĂȘtre humain pĂ©rissent avant qu'il n'eĂ»t Ă©tĂ© nĂ©cessaire »en dĂ©pit du destin », comme dit HomĂšre. N'Ă©tait le lien conservateur, infiniment plus fort, des instincts, n'Ă©tait la vertu rĂ©gulatrice qu'il exerce dans l'ensemble, l'humanitĂ© devrait pĂ©rir du fait de ses jugements pervertis, de ses dĂ©lires Ă  l'Ă©tat de veille, de son manque de fondement et de sa crĂ©dulitĂ©, bref de sa vie consciente mĂȘme ou bien plutĂŽt sans tous ces phĂ©nomĂšnes l'humanitĂ© au ! ait disparu depuis longtemps ! Avant qu'une fonction soit dĂ©veloppĂ©e et mĂ»re, elle constitue un danger pour l'organisme tant mieux si pendant ce temps elle est rudement tyrannisĂ©e ! Ainsi se voit rudement tyrannisĂ©e la conscience et sans doute sa propre fiertĂ© n'est-elle pas ici la moins tyrannique ! On croit que c'est lĂ  le noyau de l'homme ce qu'il a de permanent, d'Ă©ternel, d'ultime, de plus originel ! On tient la conscience pour une quantitĂ© stable donnĂ©e ! On nie sa croissance, ses intermittences ! On la conçoit comme unitĂ© de l'organisme » ! Cette surestimation et cette mĂ©connaissance ridicules de la Conscience ont eu pour heureuse consĂ©quence d'Ă©viter son Ă©laboration trop rapide. Parce que les hommes croyaient dĂ©jĂ  possĂ©der la conscience ils se sont donnĂ© d'autant moins de mal Ă  l'acquĂ©rir, et aujourd'hui encore il n'en est guĂšre autrement ! S'assimiler le savoir, se le rendre instinctif, voilĂ  qui constitue une tĂąche absolument nouvelle, Ă  peine discernable, dont le regard humain devine tout juste la lueur une tĂąche qui n'est discernĂ©e que de ceux qui ont compris que seules jusqu'Ă  prĂ©sent nos erreurs s'Ă©taient assimilĂ©es Ă  nous et que toute notre conscience ne se rapporte qu'Ă  des erreurs ! Le gai savoir, I, § 11 Bergson[modifier modifier le wikicode] Comment n'ĂȘtre pas frappĂ© du fait que l'homme est capable d'apprendre n'importe quel exercice, de fabriquer n'importe quel objet, enfin d'acquĂ©rir n'importe quelle habitude motrice, alors que la facultĂ© de combiner des mouvements nouveaux est strictement limitĂ©e chez l'animal le mieux douĂ©, mĂȘme chez le singe ? La caractĂ©ristique cĂ©rĂ©brale de l'homme est lĂ . Le cerveau humain est fait, comme tout cerveau, pour monter des mĂ©canismes moteurs et pour nous laisser choisir parmi eux, Ă  un instant quelconque, celui que nous mettrons en mouvement par un jeu de dĂ©clic. Mais il diffĂšre des autres cerveaux en ce que le nombre des mĂ©canismes qu'il peut monter, et par consĂ©quent le nombre des dĂ©clics entre lesquels il donne le choix, est indĂ©fini. Or, du limitĂ© Ă  l'illimitĂ© il y a toute la distance du fermĂ© Ă  l'ouvert. Ce n'est pas une diffĂ©rence de degrĂ©, mais de nature. Radicale aussi, par consĂ©quent, est la diffĂ©rence entre la conscience de l'animal, mĂȘme le plus intelligent, et la conscience humaine. Car la conscience correspond exactement Ă  la puissance de choix dont l'ĂȘtre vivant dispose ; elle est coextensive Ă  la frange d'action possible qui entoure l'action rĂ©elle conscience est synonyme d'invention et de libertĂ©. Or, chez l'animal, l'invention n'est jamais qu'une variation sur le thĂšme de la routine. EnfermĂ© dans les habitudes de l'espĂšce, il arrive sans doute Ă  les Ă©largir par son initiative individuelle ; mais il n'Ă©chappe Ă  l'automatisme que pour un instant, juste le temps de crĂ©er un automatisme nouveau les portes de sa prison se referment aussitĂŽt ouvertes ; en tirant sur sa chaĂźne il ne rĂ©ussit qu'Ă  l'allonger. Avec l'homme, la conscience brise la chaĂźne. Chez l'homme, et chez l'homme seulement, elle se libĂšre. L'Ă©volution crĂ©atrice, p. 264-265 Marx[modifier modifier le wikicode] Dans la production sociale de leur existence, les hommes nouent des rapports dĂ©terminĂ©s, nĂ©cessaires, indĂ©pendants de leur volontĂ© ; ces rapports de production correspondent Ă  un degrĂ© donnĂ© du dĂ©veloppement de leurs forces productives matĂ©rielles. L'ensemble de ces rapports forme ; la structure Ă©conomique de la sociĂ©tĂ©, la fondation rĂ©elle sur laquelle s'Ă©lĂšve un Ă©difice juridique et politique, et Ă  quoi rĂ©pondent des formes dĂ©terminĂ©es de la conscience sociale. Le mode de production de la vie matĂ©rielle domine en gĂ©nĂ©ral le dĂ©veloppement de la vie sociale, politique et intellectuelle. Ce n'est pas la conscience des hommes qui dĂ©termine leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui dĂ©termine leur conscience. À un certain degrĂ© de leur dĂ©veloppement, les forces productives matĂ©rielles de la sociĂ©tĂ© entrent en collision avec les rapports de production existants, ou avec les rapports de propriĂ©tĂ© au sein desquels elles s'Ă©taient mues jusqu'alors, et qui n'en sont que l'expression juridique. Hier encore formes de dĂ©veloppement des forces productives, ces conditions se changent en de lourdes entraves. Alors commence une Ăšre de rĂ©volution sociale. Le changement dans les fondations Ă©conomiques s'accompagne d'un bouleversement plus ou moins rapide dans tout cet Ă©norme Ă©difice. Quand on considĂšre ce bouleversements il faut toujours distinguer deux ordres de choses. Il y a le bouleversement matĂ©riel des conditions de production Ă©conomique. On doit le constater dans l'esprit de rigueur des sciences naturelles. Mais il y a aussi les formes juridiques, politiques, religieuses, artistiques, philosophiques, bref les formes idĂ©ologiques, dans lesquelles les hommes prennent conscience de ce conflit et le poussent jusqu'au bout. On ne juge pas une Ă©poque de rĂ©volution d'aprĂšs la conscience qu'elle a d'elle-mĂȘme. Avant-propos Ă  la Critique de l'Économie politique Alain[modifier modifier le wikicode] Dans le sommeil, je suis tout ; mais je n'en sais rien. La conscience suppose rĂ©flexion, division. La conscience n'est pas immĂ©diate. Je pense, et puis je pense que je pense, par quoi je distingue Sujet et Objet, Moi et le monde. Moi et ma sensation. Moi et mon sentiment. Moi et mon idĂ©e. C'est bien le pouvoir de douter qui est la vie du moi. Par ce mouvement, tous les instants tombent au passĂ©. Si l'on se retrouvait tout entier, c'est alors qu'on ne se reconnaĂźtrait pas. Le passĂ© est insuffisant, dĂ©passĂ©. Je ne suis plus cet enfant, cet ignorant, ce naĂŻf. ce moment-lĂ  mĂȘme j'Ă©tais autre chose en espĂ©rance en avenir. La conscience de soi est la conscience d'un devenir et d'une formation de soi irrĂ©versible, irrĂ©parable. Ce que je voulais, je le suis devenu. VoilĂ  le lien entre le passĂ© et le prĂ©sent, pour le mal comme pour le bien. Ainsi le moi est un refus d'ĂȘtre moi, qui en mĂȘme temps conserve les moments dĂ©passĂ©s. Se souvenir, c'est sauver ses souvenirs, c'est se tĂ©moigner qu'on les a dĂ©passĂ©s. c'est les juger. Le passĂ©, ce sont des expĂ©rience que je ne ferai plus. Un artiste reconnaĂźt dans ses Ɠuvres qu'il ne s'Ă©tait pas encore trouvĂ© lui-mĂȘme, qu'il ne s'Ă©tait pas encore dĂ©livrĂ© ; mais il y retrouve un pressentiment de ce qui a suivi. C'est cet Ă©lan qui ordonne les souvenirs selon le temps. Alain[modifier modifier le wikicode] L'Ăąme c'est ce qui refuse le corps. Par exemple ce qui refuse de fuir quand le corps tremble, ce qui refuse de frapper quand le corps s'irrite, ce qui refuse de boire quand le corps a soif, ce qui refuse de prendre quand le corps dĂ©sire, ce qui refuse d'abandonner quand le corps a horreur. Ces refus sont des faits de l'homme. Le total refus est la saintetĂ© ; l'examen avant de suivre est la sagesse ; et cette force de refus c'est l'Ăąme. Le fou n'a aucune force de refus ; il n'a plus d'Ăąme. On dit aussi qu'il n'a plus conscience et c'est vrai. Qui cĂšde absolument Ă  son corps soit pour frapper, soit pour fuir, soit seulement pour parler, ne sait plus ce qu'il fait ni ce qu'il dit. On ne prend conscience que par opposition de soi Ă  soi. Exemple Alexandre Ă  la traversĂ©e d'un dĂ©sert reçoit un casque plein d'eau ; il remercie, et le verse par terre devant toute l'arme. MagnanimitĂ© ; Ăąme, c'est-Ă -dire grande Ăąme. Il n'y a point d'Ăąme vile ; mais seulement on manque d'Ăąme. Ce beau mot ne dĂ©signe nullement un ĂȘtre, mais toujours une action. Sartre[modifier modifier le wikicode] Que doit donc ĂȘtre une conscience pour qu'elle puisse successivement poser des objets rĂ©els et des objets imagĂ©s ? ... La condition pour qu'une conscience puisse imaginer est donc double il faut Ă  la fois qu'elle puisse poser le monde dans sa totalitĂ© synthĂ©tique et, Ă  la fois, qu'elle puisse poser l'objet imaginĂ© comme hors d'atteinte par rapport Ă  cet ensemble synthĂ©tique, c'est-Ă -dire poser le monde comme un nĂ©ant par rapport Ă  l'image. Il suit de lĂ  clairement que toute crĂ©ation d'imaginaire serait totalement impossible Ă  une conscience dont la nature serait prĂ©cisĂ©ment d'ĂȘtre au-milieu-du-monde ». Si nous supposons en effet une conscience placĂ©e au sein du monde comme un existant parmi d'autres, nous devons la concevoir, par hypothĂšse, comme soumise sans recours Ă  l'action des diverses rĂ©alitĂ©s sans qu'elle puisse par ailleurs dĂ©passer le dĂ©tail de ces rĂ©alitĂ©s par une intuition qui embrasserait leur totalitĂ©. Cette conscience ne pourrait donc contenir que des modifications rĂ©elles provoquĂ©es par des actions rĂ©elles et toute imagination lui serait interdite, prĂ©cisĂ©ment dans la mesure oĂč elle serait enlisĂ©e dans le rĂ©el. Cette conception d'une conscience embourbĂ©e dans le monde ne nous est pas inconnue car c'est prĂ©cisĂ©ment celle du dĂ©terminisme psychologique. Nous pouvons affirmer sans crainte que, si la conscience est une succession de faits psychiques dĂ©terminĂ©s, il est totalement impossible qu'elle produise jamais autre chose que du rĂ©el. Pour qu'une conscience puisse imaginer il faut qu'elle Ă©chappe au monde par sa nature mĂȘme, il faut qu'elle puisse tirer d'elle-mĂȘme une position de recul par rapport au monde. En un mot il faut qu'elle soit libre. L'Imaginaire, Paris, Ed. Gallimard, 1940, pp 346-353. Sartre[modifier modifier le wikicode] Il la mangeait des yeux. » Cette phrase et beaucoup d'autres signes marquent assez l'illusion commune au rĂ©alisme et Ă  l'idĂ©alisme, selon laquelle connaĂźtre, c'est manger. La philosophie française, aprĂšs cent ans d'acadĂ©misme, en est encore lĂ . Nous avons tous lu Brunschvicg, Lalande et Meyerson, nous avons tous cru que l'Esprit-AraignĂ©e attirait les choses dans sa toile, les couvrait d'une bave blanche et lentement les dĂ©glutissait, les rĂ©duisait Ă  sa propre substance. Qu'est-ce qu'une table, un rocher, une maison ? Un certain assemblage de contenus de conscience », un ordre de ces contenus. O philosophie alimentaire ! Rien ne semblait pourtant plus Ă©vident la table n'est-elle pas le contenu actuel de ma perception, ma perception n'est-elle pas l'Ă©tat prĂ©sent de ma conscience ? Nutrition, assimilation. Assimilation, disait M. Lalande, des choses aux idĂ©es, des idĂ©es entre elles et des esprits entre eux. Les puissantes arĂȘtes du monde Ă©taient rongĂ©es par ces diligentes diastases assimilation, unification, identification. En vain, les plus simples et les plus rudes parmi nous cherchaient-ils quelque chose de solide, quelque chose, enfin, qui ne fĂ»t pas l'esprit ; ils ne rencontraient partout qu'un brouillard mou et si distinguĂ© eux-mĂȘmes. Contre la philosophie digestive de l'empiriocriticisme, du nĂ©o-kantisme, contre tout psychologisme », Husserl ne se lasse pas d'affirmer qu'on ne peut pas dissoudre les choses dans la conscience. Vous voyez cet arbre-ci, soit. Mais vous le voyez Ă  l'endroit mĂȘme oĂč il est au bord de la route au milieu de la poussiĂšre, seul et tordu sous la chaleur, Ă  vingt lieues de la cĂŽte mĂ©diterranĂ©enne. Il ne saurait entrer dans votre conscience, car il n'est pas de mĂȘme nature qu'elle. Vous croyez ici reconnaĂźtre Bergson et le premier chapitre de MatiĂšre et MĂ©moire. Mais Husserl n'est point rĂ©aliste cet arbre sur son bout de terre craquelĂ©, il n'en fait pas un absolu qui entrerait, par aprĂšs, en communication avec nous. La conscience et le monde sont donnĂ©s d'un mĂȘme coup extĂ©rieur par essence Ă  la conscience, le monde est, par essence, relatif Ă  elle. C'est que Husserl voit dans la conscience un fait irrĂ©ductible qu'aucune image physique ne peut rendre. Sauf, peut-ĂȘtre, l'image rapide et obscure de l'Ă©clatement ConnaĂźtre, c'est s'Ă©clater vers », s'arracher Ă  la moite intimitĂ© gastrique pour filer, lĂ -bas, par delĂ  soi, vers ce qui n'est pas soi, lĂ -bas, prĂšs de l'arbre et cependant hors de lui car il m'Ă©chappe et me repousse et je ne peux pas plus me perdre en lui qu'il ne se peut diluer en moi hors de lui, hors de moi. Est-ce que vous ne reconnaissez pas dans cette description vos exigences et vos pressentiments ? Vous saviez bien que l'arbre n'Ă©tait pas vous, que vous ne pouviez pas le faire entrer dans vos estomacs sombres et que la connaissance ne pouvait pas, sans malhonnĂȘtetĂ©, se comparer Ă  la possession. Du mĂȘme coup, la conscience s'est purifiĂ©e, elle est claire comme un grand vent, il n'y a plus rien en elle sauf un mouvement pour se fuir, un glissement hors de soi ; si, par impossible, vous entriez dans » une conscience, vous seriez saisi par un tourbillon et rejetĂ© au-dehors, prĂšs de l'arbre, en pleine poussiĂšre, car la conscience n'a pas de dedans », elle n'est rien que le dehors d'elle-mĂȘme et c'est cette fuite absolue, ce refus d'ĂȘtre substance qui la constituent comme une conscience. Imaginez Ă  prĂ©sent une suite lice d'Ă©clatements qui nous arrachent Ă  nous-mĂȘmes, qui ne laissent mĂȘme pas Ă  un nous-mĂȘmes » le loisir de se former derriĂšre eux, mais qui nous jettent au contraire au-delĂ  d'eux, dans la poussiĂšre sĂšche du monde, sur la terre rude, parmi les choses ; imaginez que nous sommes ainsi rejetĂ©s, dĂ©laissĂ©s par notre nature mĂȘme dans un monde indiffĂ©rent, hostile et, rĂ©tif, vous aurez saisi le sens profond de la dĂ©couverte que Husserl exprime dans cette fameuse phrase Toute conscience est conscience de quelque chose. » Il n'en faut pas plus pour mettre un terme Ă  la philosophie douillette de l'immanence, oĂč tout se fait par compromis, Ă©changes protoplasmiques, par une tiĂšde chimie cellulaire. La philosophie de la transcendance nous jette sur la grand-route, au milieu des menaces, sous une aveuglante lumiĂšre. Être, dit Heidegger, c'est ĂȘtre-dans-le-monde. Comprenez cet ĂȘtre-dans » au sens de mouvement. Être, c'est Ă©clater dans le monde, c est partir d'un nĂ©ant de monde et de conscience pour soudain s'Ă©clater-conscience-dans-le-monde. Que la conscience essaye de se reprendre, de coĂŻncider enfin avec elle-mĂȘme, tout au chaud, volets clos, elle s'anĂ©antit. Cette nĂ©cessitĂ© pour la conscience d'exister comme conscience d'autre chose que soi, Husserl la nomme intentionnalitĂ© ». J'ai parlĂ© d'abord de la connaissance pour me faire mieux entendre la philosophie française, qui nous a formĂ©s, ne connaĂźt plus guĂšre que l'Ă©pistĂ©mologie. Mais, pour Husserl et les phĂ©nomĂ©nologues, la conscience que nous prenons des choses ne se limite point Ă  leur connaissance. La connaissance ou pure reprĂ©sentation » n'est qu'une des formes possibles de ma conscience de » cet arbre ; Je puis aussi l'aimer, le craindre, le haĂŻr, et ce dĂ©passement de la conscience par elle-mĂȘme, qu'on nomme intentionnalitĂ© », se retrouve dans la crainte, la haine et l'amour ; haĂŻr autrui, c'est une maniĂšre encore de s'Ă©clater vers lui, c est se trouver soudain en face d'un Ă©tranger dont on vit, dont on souffre d'abord la qualitĂ© objective de haĂŻssable ». VoilĂ  que, tout d'un coup, ces fameuses rĂ©actions a subjectives », haine, amour, crainte, sympathie, qui flottaient dans la saumure malodorante de l'Esprit, s'en arrachent ; elles ne sont que des maniĂšres de dĂ©couvrir le monde. Ce sont les choses qui se dĂ©voilent soudain Ă  nous comme haĂŻssables, sympathiques, horribles, aimables. C'est une propriĂ©tĂ© de ce masque japonais que d'ĂȘtre terrible, une inĂ©puisable, irrĂ©ductible propriĂ©tĂ© qui constitue sa nature mĂȘme, et non la somme de nos rĂ©actions subjectives Ă  un morceau de bois sculptĂ©. Husserl a rĂ©installĂ© l'horreur et le charme dans les choses. Il nous a restituĂ© le monde des artistes et des prophĂštes effrayant, hostile, dangereux, avec des havres de grĂące et d'amour. Il a fait la place nette pour un nouveau traitĂ© des passions qui s'inspirerait de cette vĂ©ritĂ© si simple et si profondĂ©ment mĂ©connue par nos raffinĂ©s si nous aimons une femme, c'est parce qu'elle est aimable. Nous voilĂ  dĂ©livrĂ©s de Proust. DĂ©livrĂ©s en mĂȘme temps de la vie intĂ©rieure » ; en vain chercherions-nous, comme Amiel, comme une enfant qui s'embrasse l'Ă©paule, les caresses, les dorlotements de notre intimitĂ©, puisque finalement tout est dehors, tout, jusqu'Ă  nous-mĂȘmes dehors, dans le monde, parmi les autres. Ce n'est pas dans je ne sais quelle retraite que nous nous dĂ©couvrirons c'est sur la route, dans la ville au milieu de la foule, chose parmi les choses, homme parmi les hommes. La Nouvelle Revue Française, janvier 1939, in Situations I, Tel Gallimard Bibliographie[modifier modifier le wikicode] Descartes, Discours de la mĂ©thode Descartes, MĂ©ditations mĂ©taphysiques Descartes, Principes de la philosophie Pascal, PensĂ©es Locke, Essai sur l'entendement humain Leibniz, Nouveaux essais sur l'entendement humain Kant]], Critique de la raison pure Henri Bergson, Essai sur les donnĂ©es immĂ©diates de la conscience Sigmund Freud, Introduction Ă  la psychanalyse Sigmund Freud, Cinq leçons de psychanalyse Daniel Dennett, La Conscience expliquĂ©e

Jeme fais conscience de vous importuner si souvent de la mĂȘme chose. On dit dans le mĂȘme sens C'est conscience de faire telle chose. C'est conscience de le laisser dans l'erreur oĂč il est. Avoir de la conscience, ĂȘtre homme de conscience, Être attentif Ă 

La notion de conscience renvoie Ă  deux grandes significations. D'une part, la conscience peut ĂȘtre comprise comme conscience de soi elle dĂ©signe alors la facultĂ© de l'homme Ă  ĂȘtre conscient de lui-mĂȘme de ses pensĂ©es, de ses actes, mais aussi du monde qui l'entoure. D'autre part, la conscience renvoie Ă  la conscience morale elle dĂ©signe alors la capacitĂ© de tout individu Ă  saisir le bien et le mal. IIntroduction Ă  la notion de conscience La conscience est un terme trĂšs utilisĂ© dans le langage courant. On peut en distinguer deux grands sens la conscience psychologique et la conscience nombreuses expressions utilisent cette notion dans le domaine de l'action conscience morale aussi bien que dans celui de la connaissance conscience de soi. On dira que l'on est bien conscient que... » lorsqu'on veut signifier que l'on connaĂźt les risques ou les consĂ©quences de ce que l'on fait. On fait alors allusion d'une part Ă  la connaissance, d'autre part Ă  la responsabilitĂ©. Être conscient » a donc un sens trĂšs l'inverse, on dira que l'on agit sans avoir conscience de ce que l'on fait », c'est-Ă -dire que l'on agit machinalement », lorsqu'on ne prend pas le temps de rĂ©flĂ©chir Ă  ce que l'on fait, en se laissant gouverner par des automatismes ».On peut Ă©galement relever des utilisations de la notion de conscience qui ont un autre niveau d'un groupe comme la sociĂ©tĂ©, on parlera de conscience historique ou de conscience politique on renvoie ici Ă  un groupe d'idĂ©es partagĂ©es par un ensemble de personnes et relevant de la conscience collective ». Enfin, le terme de conscience s'utilise aussi Ă  un niveau moral, comme lorsque l'on utilise les expressions avoir bonne ou mauvaise conscience », c'est-Ă -dire se sentir juste ou au contraire coupable, ou bien lorsque l'on dit qu'il faut juger en son Ăąme et conscience », c'est-Ă -dire en fonction de critĂšres conscience, dans le langage courant, prĂ©sente donc plusieurs sens. Peut-on proposer une dĂ©finition unifiĂ©e de la conscience ? Il est en tous cas possible de lui distinguer deux grands sens La conscience psychologique c'est la capacitĂ© de chaque individu Ă  se reprĂ©senter ses actes et ses pensĂ©es. La conscience morale c'est cette sorte de juge intĂ©rieur » en chaque ĂȘtre humain qui lui permet de statuer sur le bien ou le mal. Ainsi, lorsque l'on dit de l'homme qu'il est conscient, cela signifie deux choses Qu'il se sait en relation avec une rĂ©alitĂ© extĂ©rieure par l'intermĂ©diaire du corps, des sens, sa conscience lui permet de saisir les objets qui l'entourent. Qu'il perçoit aussi une rĂ©alitĂ© intĂ©rieure, subjective celle de ses Ă©tats d'Ăąme, de ses dĂ©sirs, de ses souhaits. Conscience La conscience est l'apprĂ©hension directe par un sujet de ce qui se passe en lui et hors de lui-mĂȘme. Ainsi, ĂȘtre conscient de soi, c'est avoir la facultĂ© de comprendre ses pensĂ©es, ses actes, mais Ă©galement de percevoir et comprendre le monde qui nous entoure. IILa conscience de soi La conscience de soi rĂ©vĂšle Ă  l'ĂȘtre humain sa propre existence, c'est l'enseignement du cogito de RenĂ© Descartes. Emmanuel Kant affirme que la conscience de soi se construit Ă  partir de diffĂ©rentes reprĂ©sentations unies par la conscience. La psychologie scientifique va critiquer cette idĂ©e de la conscience de soi. AL'expĂ©rience du cogito Pour Descartes, la conscience de soi permet Ă  l'ĂȘtre humain de rĂ©aliser qu'il existe. La conscience de soi est la certitude premiĂšre, l'ĂȘtre humain en fait l'expĂ©rience avec le son ouvrage Discours de la mĂ©thode, RenĂ© Descartes met en Ă©vidence la capacitĂ© de l'homme Ă  se saisir comme ĂȘtre pensant Ă  travers l'expĂ©rience de pensĂ©e du cogito. Il cherche une certitude, la certitude premiĂšre, sur laquelle l'ĂȘtre humain peut compter. Il dĂ©cide de mettre en doute tout ce qui existe c'est l'expĂ©rience du doute gĂ©nĂ©ralisĂ©. Le monde, le corps, tout n'est peut-ĂȘtre qu'illusion, qu'hallucinations, que sortilĂšges d'un malin gĂ©nie. Descartes va jusqu'Ă  douter de sa propre existence, et rĂ©alise alors qu'il sait qu'il est en train de douter, car le doute est une pensĂ©e. Pour lui, c'est un signe cette pensĂ©e est la preuve qu'il existe. Il en vient Ă  dire que pour penser, il faut ĂȘtre cogito ergo sum, autrement dit je pense, donc je suis ». Pour Descartes, la conscience de soi est la certitude premiĂšre, elle permet d'assurer que l'homme existe. Par le mot penser, j'entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l'apercevons immĂ©diatement par nous-mĂȘmes. »Les Principes de la philosophieLe cogito cartĂ©sien est le raisonnement par lequel RenĂ© Descartes aboutit Ă  la dĂ©finition de la certitude premiĂšre comme Ă©tant celle de la conscience de la conscience qui fait dĂ©couvrir que l'on existe et, plus spĂ©cifiquement, que l'on existe comme chose pensante. Cette connaissance doit servir de fondement et de modĂšle pour toute forme de connaissance. Descartes pose l'existence de la conscience comme une premiĂšre certitude, qui met fin Ă  tout doute antĂ©rieur. BLes diffĂ©rentes reprĂ©sentations de soi unies par la conscience Pour Emmanuel Kant, le moi peut se construire Ă  partir de diffĂ©rentes reprĂ©sentations. Ces diffĂ©rentes reprĂ©sentations sont unies grĂące Ă  la conscience. Selon Kant, c'est ce qui permet Ă  l'homme d'ĂȘtre un sujet. Emmanuel Kant se demande si l'on peut penser la conscience comme chose, mĂȘme comme une chose pensante. Dans Critique de la raison pure, le philosophe cherche comment les diffĂ©rentes reprĂ©sentations de soi que l'ĂȘtre humain a de lui-mĂȘme sont unifiĂ©es. Il Ă©tudie ainsi les sensations de l'ĂȘtre humain, qui sont diffĂ©rentes selon les instants et les lieux oĂč l'on se trouve. Il en conclut que c'est la conscience qui permet d'unifier ces diffĂ©rentes sensations, ces diffĂ©rents moments que l'on vit. La capacitĂ© de l'homme d'unifier toutes ses reprĂ©sentations tient au fait qu'il puisse dire je ». Cette capacitĂ© exprime le pouvoir unificateur de la conscience. L'homme est le seul ĂȘtre Ă  possĂ©der une conscience lui seul, Ă  partir d'un certain Ăąge, a le pouvoir de dire je ». L'utilisation de ce simple pronom est la concrĂ©tisation de la capacitĂ© du sujet Ă  se reprĂ©senter comme un sujet unifiĂ©. Être sujet, pour Kant, c'est avoir la capacitĂ© d'unifier toutes ses reprĂ©sentations. CLes critiques de la conscience de soi La psychologie scientifique va dĂ©velopper l'hypothĂšse selon laquelle la conscience de soi repose entiĂšrement sur les mĂ©canismes de fonctionnement du psychologie scientifique, qui se dĂ©veloppe Ă  partir du XIXe siĂšcle, va Ă©mettre une critique virulente Ă  l'Ă©gard de la notion philosophique de conscience. Pour elle, cette notion est trop attachĂ©e Ă  celle d'esprit, c'est-Ă -dire Ă  l'idĂ©e d'une rĂ©alitĂ© spirituelle. Et pour cette raison, elle ne permet pas de traiter scientifiquement de cette rĂ©alitĂ© qu'est la conscience de Ă  l'idĂ©e d'une conscience de soi comme sentiment d'existence de soi-mĂȘme, la psychologie scientifique, incarnĂ©e notamment par le courant bĂ©havioriste, va dĂ©velopper l'hypothĂšse selon laquelle la conscience de soi repose entiĂšrement sur les mĂ©canismes de fonctionnement du cerveau. BĂ©haviorisme Le bĂ©haviorisme de l'anglais behavior, comportement » est un courant de psychologie qui affirme que la conscience n'est qu'un mythe. Selon ce courant, l'Ă©tude du psychisme ne peut passer que par l'Ă©tude des mĂ©canismes corporels, notamment cĂ©rĂ©braux, tels qu'ils sont manifestĂ©s par les conduites que l'on peut observer, plutĂŽt que par les reprĂ©sentations de la conscience. IIILa conscience de soi et le monde extĂ©rieur L'homme a besoin du rapport au monde extĂ©rieur pour prendre conscience de lui-mĂȘme. La conscience est toujours conscience de quelque chose, c'est l'intentionnalitĂ© telle que la dĂ©finit Husserl. La conscience de soi se fait notamment grĂące Ă  la confrontation avec autrui. La conscience de soi est forcĂ©ment influencĂ©e par la sociĂ©tĂ© dans laquelle l'ĂȘtre humain Ă©volue. ALa conscience comme intentionnalitĂ© La conscience n'est jamais pure conscience de soi, mais toujours conscience de quelque chose. Edmund Husserl utilise le terme d'intentionnalitĂ© pour dĂ©finir le fait que la conscience est toujours conscience de quelque conscience est toujours conscience de quelque chose, on ne peut donc pas la penser indĂ©pendamment des objets qu'elle vise. C'est toujours un objet que la conscience vise, son intention est de saisir l'extĂ©rieur, de saisir ce qu'il y a autour de soi. Si j'observe un oiseau, c'est moi qui regarde l'oiseau. Mais je ne peux pas m'observer moi-mĂȘme regardant l'oiseau, car je ne peux pas sortir de ma conscience. L'oiseau est Ă  l'extĂ©rieur de moi, c'est ma conscience qui cherche Ă  saisir ce qu'est cet oiseau, ce qui est Ă  l'extĂ©rieur de moi. Ainsi, pour Husserl, la conscience n'est pas conscience d'elle-mĂȘme, enfermĂ©e sur elle-mĂȘme, elle est toujours conscience d'autre chose d'extĂ©rieur. Le mot intentionnalitĂ© ne signifie rien d'autre que cette particularitĂ© fonciĂšre et gĂ©nĂ©rale qu'a la conscience d'ĂȘtre conscience de quelque chose. »IdĂ©es directrices pour une phĂ©nomĂ©nologieL'objet visĂ© par la conscience n'est pas forcĂ©ment un objet que l'on peut toucher, un objet que l'on voit. Cet objet peut-ĂȘtre soi-mĂȘme, mais aussi un sentiment, quelque chose d'immatĂ©riel. L'IntentionnalitĂ©. ProblĂšmes de philosophie de l'esprit© Éditions Odile Jacob, 2004L'objet visĂ© par la conscience peut donc ĂȘtre un objet immatĂ©riel tel que l'amour, l'espoir, la croyance. On le voit, la notion d'objet est ici prise au sens large il s'agit de tout ce que peut penser la conscience comme diffĂ©rent d'elle-mĂȘme, qui caractĂ©rise un sujet. BLa conscience face Ă  autrui L'homme a besoin du rapport Ă  autrui pour prendre conscience de lui-mĂȘme. La confrontation Ă  l'altĂ©ritĂ©, c'est-Ă -dire Ă  autrui, est nĂ©cessaire Ă  la constitution de la conscience de son ouvrage PhĂ©nomĂ©nologie de l'esprit, Hegel traite de la conscience. Pour Hegel, l'existence d'autrui est indispensable Ă  l'existence de la conscience de soi, on ne peut y accĂ©der que si autrui nous reconnaĂźt. C'est ce qu'il dĂ©veloppe dans la dialectique du maĂźtre et de l'esclave. La dialectique du maĂźtre et de l'esclave La conscience veut qu'une autre conscience la reconnaisse comme conscience. Cette confrontation avec l'autre mĂšne Ă  l'inĂ©galitĂ© et l'asservissement, car chacun souhaite asservir l'autre pour ĂȘtre reconnu par lui. Si l'on prend deux hommes qui ainsi s'affrontent, l'un des deux va ĂȘtre prĂȘt Ă  mourir pour ĂȘtre reconnu, l'autre va prĂ©fĂ©rer la soumission plutĂŽt que la mort. Le premier devient donc le maĂźtre, le second devient l'esclave. Le maĂźtre accĂšde Ă  la conscience de lui-mĂȘme uniquement parce que l'autre l'a reconnu. L'esclave, quant Ă  lui, a pris conscience de lui-mĂȘme en ressentant la fragilitĂ© de son existence et la possibilitĂ© de sa mort. Dans les deux cas, la conscience de soi a nĂ©cessitĂ© la reconnaissance d'autrui. Pour avoir rĂ©ellement conscience et connaissance de lui-mĂȘme, l'homme a besoin du rapport Ă  autrui il prend conscience de lui Ă  travers le regard et la reconnaissance des autres. La conscience rencontre ainsi d'autres consciences, c'est ainsi, pour Jean-Paul Sartre, qu'elle devient conscience de soi. En effet, l'ĂȘtre humain dĂ©couvre son existence et sa singularitĂ© en se confrontant Ă  une autre conscience, en se confrontant Ă  autrui. Pour Sartre, la conscience de soi n'est donc pas, comme le pense Descartes, une rĂ©alitĂ© dont on prend conscience dans la solitude, mais plutĂŽt dans le rapport Ă  l'autre. J'ai un dehors, j'ai une nature ; ma chute originelle, c'est l'existence de l'autre. »© Gallimard, coll. BibliothĂšque des idĂ©es, 1943Pour Sartre, autrui est l'autre qui n'est pas soi, mais qui nous ressemble, et cette altĂ©ritĂ© cette diffĂ©rence permet d'accĂ©der Ă  la conscience de soi. Sans autrui, l'ĂȘtre humain ne peut avoir la mĂȘme conscience de lui-mĂȘme. Des individus isolĂ©s, comme Robinson CrusoĂ©, peuvent devenir fous s'ils ne se crĂ©ent pas une forme artificielle d'altĂ©ritĂ©. CL'influence de la sociĂ©tĂ© sur la conscience de soi Si le monde extĂ©rieur est dĂ©terminant dans la construction de la conscience de soi, le fait que l'homme vive au milieu d'autres hommes est probablement un fait tout aussi dĂ©terminant. Karl Marx explique ainsi que l'ĂȘtre humain ne peut avoir pleinement conscience de lui-mĂȘme que s'il a conscience de l'influence de la sociĂ©tĂ© dans laquelle il Ă©volue, de la place qu'il y occupe. Karl Marx considĂšre que le systĂšme de pensĂ©e de chacun est conditionnĂ© par ses conditions matĂ©rielles d'existence ». Autrement dit, l'appartenance Ă  une classe sociale dĂ©terminĂ©e mais aussi Ă  un moment de l'histoire prĂ©cis dĂ©termine en grande partie la perception que l'homme a de pour que l'individu parvienne Ă  une conscience complĂšte et transparente de lui-mĂȘme, il faut qu'il ait conscience de l'influence du milieu social et historique dans lequel il Ă©volue. Ce n'est pas la conscience des hommes qui dĂ©terminent leur existence c'est au contraire leur existence sociale qui dĂ©termine leur conscience. »PrĂ©face de la Contribution Ă  la critique de l'Ă©conomie politiquePour Marx, ce n'est pas la conscience qui dĂ©termine ce qu'est l'ĂȘtre humain, ce sont les conditions matĂ©rielles qui vont dĂ©terminer sa façon de penser et de se reprĂ©senter sa vie et son monde. Pour Karl Marx, la condition socio-Ă©conomique de l'ĂȘtre humain prime sur sa conscience. On parle de matĂ©rialisme philosophique. IVLa conscience morale Si la conscience est, comme on l'a vu, conscience de soi et capacitĂ© de se construire en relation avec le monde extĂ©rieur, cette notion dĂ©signe Ă©galement la capacitĂ© de chaque individu de saisir par lui-mĂȘme, par intuition », les valeurs morales. La conscience morale est une sorte de juge intĂ©rieur » prĂ©sent en chaque ĂȘtre humain qui lui permet de statuer sur le bien ou le mal. Cette conscience morale est parfois dĂ©finie comme Ă©tant un instinct » de l'ĂȘtre humain. Elle se caractĂ©rise par son universalitĂ©. ALa conscience morale comme instinct La conscience morale est dĂ©finie comme Ă©tant naturelle ou innĂ©e en l'ĂȘtre humain, elle serait comme un instinct pour Rousseau. Jean-Jacques Rousseau est l'un des penseurs qui dĂ©fend le plus fortement l'idĂ©e qu'il existe un sens naturel de la morale, c'est-Ă -dire une capacitĂ© innĂ©e Ă  saisir ce que sont le bien et le mal. Avant mĂȘme que les humains ne vivent dans des sociĂ©tĂ©s constituĂ©es, rĂ©gies par des lois et oĂč des institutions transmettent des croyances morales, accompagnĂ©es de jugements, ils sont capables de sens moral. Conscience ! conscience ! instinct divin, immortelle et cĂ©leste voix ; guide assurĂ© d'un ĂȘtre ignorant et bornĂ©, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rend l'homme semblable Ă  Dieu, c'est toi qui fais l'excellence de sa nature et la moralitĂ© de ses actions. »Jean-Jacques Rousseau dĂ©finit la conscience comme un instinct divin » c'est un moyen immĂ©diat et infaillible de reconnaĂźtre le bien et le mal. Pour Rousseau, la conscience morale, instinct divin » qui permet de reconnaĂźtre le bien et le mal, est donc innĂ©e elle est renforcĂ©e par la pitiĂ©, ce sentiment qui fait partager Ă  tout ĂȘtre humain la souffrance d'autrui. Pourtant, Rousseau dit aussi que la perfectibilitĂ©, c'est-Ă -dire le dĂ©veloppement de la raison, conduit l'homme Ă  l'immoralitĂ©. Cela suppose que l'homme vit dĂ©jĂ  en sociĂ©tĂ©, ce qui corrompt son sens est bon naturellement, mais le dĂ©veloppement de la raison et la vie en sociĂ©tĂ© Ă©touffent ce sens moral. Dans cette situation, c'est Ă  la raison, bien comprise, qu'il appartient de rĂ©tablir la moralitĂ© ce sera l'un des buts du contrat social », la loi corrigeant les effets de l'immoralitĂ© entraĂźnĂ©e par le dĂ©veloppement des sociĂ©tĂ©s dans l'histoire. BL'universalitĂ© de la conscience morale Pour Emmanuel Kant, la conscience morale rĂ©side dans une loi universelle que tout ĂȘtre humain se donne Ă  lui-mĂȘme. Il fait reposer cette conscience morale sur des impĂ©ratifs catĂ©goriques universels. Selon Kant, la morale repose sur des impĂ©ratifs catĂ©goriques qui indiquent Ă  l'homme ce qu'il doit faire. Ces impĂ©ratifs sont universels ils s'appliquent Ă  tout le monde, sans exception et sans considĂ©ration d'aucun intĂ©rĂȘt autre que moral. La formulation principale de l'impĂ©ratif catĂ©gorique est la suivante Agis uniquement d'aprĂšs la maxime qui fait que tu peux vouloir en mĂȘme temps qu'elle devienne une loi universelle. »Fondements de la mĂ©taphysique des mƓursPour Kant, avant d'agir, il faut toujours se demander s'il serait souhaitable que tout le monde agisse en fonction du mĂȘme principe. Autrement dit, il faut se demander si ce qui motive l'action de l'individu, le principe qui la commande, pourrait ĂȘtre une rĂšgle universelle. Si c'est impossible, alors l'action n'est pas l'on s'apprĂȘte Ă  mentir, il faut se demander s'il est possible de souhaiter que le mensonge devienne une rĂšgle universelle un principe. Pour le mensonge, on voit bien qu'on ne peut pas souhaiter que le mensonge devienne une rĂšgle gĂ©nĂ©rale des relations humaines aucune confiance ne serait alors appelle cette expĂ©rience de pensĂ©e le test d'universalisation de la maxime de l'action. Il s'agit de se demander ici si la rĂšgle d'une action, ce qui la motive, est universalisable. Quelquechose pense, mais croire que ce quelque chose est l'antique et fameux moi, c'est une pure supposition, une affirmation peut-ĂȘtre, mais ce n'est certainement pas une "certitude immĂ©diate". En fin de compte, c'est dĂ©jĂ  trop s'avancer que de dire "quelque chose pense", car voilĂ  dĂ©jĂ  l'interprĂ©tation d'un phĂ©nomĂšne au lieu du phĂ©nomĂšne lui-mĂȘme. On conclut ici, selon
David Alan Harvey 1. La conscience sensible Dans son sens le plus simple, le mot "conscience" dĂ©signe l'action de l'esprit par laquelle nous saisissons la prĂ©sence de ce qui est ici et maintenant, par laquelle nous "avons conscience" qu'il y a quelque chose. La conscience est ici synonyme de perception. ‱ Dans La phĂ©nomĂ©nologie de l'esprit, Hegel XIX° siĂšcle dĂ©finit la conscience sensible ou dĂ©sir comme la relation primordiale de tout organisme vivant Ă  son milieu. [Nous verrons plus loin que cette cette dĂ©finition s'enracine dans la dĂ©finition donnĂ©e par Leibniz XVII° siĂšcle de la perception. ] ♩ La perception La question de la perception est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©e dans le cadre de la philosophie de la connaissance. La perception dĂ©finit la relation entre un sujet et un objet. La question que se pose la philosophie, est de ce savoir qu'est-ce qui nous est "donnĂ©" dans la perception ? S'agit-il d'un simple d'un signal produit par mon systĂšme nerveux en rĂ©action Ă  un stimulus ou la perception nous permet-elle d'accĂ©der Ă  l'existence rĂ©elle des objets ? → Lorsque je perçois un arbre que se passe-t-il ? ‱ Percevoir vient du latin percipere, "prendre ensemble", "rĂ©colter". Lorsque je perçois un arbre, je rassemble une sĂ©rie d'impressions ou de sensations - je vois une forme, je pressens la rugositĂ© du tronc, je sens l'odeur des feuilles.... - impressions que j'organise dans un tout dĂ©signĂ© par le mot "arbre". ‱ La sensation dĂ©signe le phĂ©nomĂšne psychique accompagnant une affection corporelle reçue par un ou plusieurs organe des sens, elle est ce qui rĂ©sulte de l'usage d'un sens externe ou interne. La perception ne se rĂ©duit pas Ă  la simple sensation. Elle produit un jugement immĂ©diat qui mĂȘle le rĂ©el et la reprĂ©sentation que j'en ai. La perception est toujours au-delĂ  de la sensation. Texte Percevoir c'est juger " Revenons Ă  ce dĂ©. Je reconnais six taches noires sur une des faces. On ne fera pas de difficultĂ© d'admettre que c'est lĂ  une opĂ©ration d'entendementÂč dont les sens fournissent seulement la matiĂšre. Il est clair que, parcourant ces taches noires, et retenant l'ordre et la place de chacune, je forme enfin, et non sans peine au commencement l'idĂ©e qu'elle sont six, c'est-Ă -dire deux fois trois qui font cinq et un. Apercevez vous la ressemblance entre cette action de compter et cette autre opĂ©ration par laquelle je reconnais que des apparences successives, pour la main et pour l'oeil me font connaĂźtre un cube ? Par oĂč il apparaĂźtrait que la perception est dĂ©jĂ  une fonction de l'entendement, et que pour revenir Ă  mon paysage, que l'esprit le plus raisonnable y met de lui-mĂȘme bien plus qu'il ne croit. Alain, La passion et la Sagesse, 1960 Âč entendement facultĂ© de comprendre par l'intelligence, pouvoir de connaĂźtre non sensible, opĂ©rant par concept. → Tout le problĂšme est de savoir si ce jugement rĂ©sulte d'une facultĂ© intellectuelle de l'esprit appliquĂ©e Ă  un ordre sensible purement organique et matĂ©riel, ou si au contraire, ce jugement est impliquĂ© dans la sensation Ă  tel point qu'on pourrait dire que "les sens jugent" d'eux-mĂȘmes ce qui se donnent Ă  percevoir. -a Platon, Descartes la perception est un mĂ©lange de sensation et de jugement qui nous Ă©loigne de la vĂ©ritĂ© Platon et Descartes considĂšrent la perception dans son rapport Ă  la vĂ©ritĂ©. Ils se demandent si la perception peut fonder une qualitĂ©s sont variablesdes objets qui soit fiable. Descartes prend l'exemple d'un bĂąton plongĂ© dans l'eau. Lorsque nous le regardons nous avons l'impression qu'il est brisĂ© alors que nous savons qu'il n'en est rien. La perception ne nous permet donc pas d'accĂ©der Ă  une connaissance de la rĂ©alitĂ©. Elle ne nous donne que ce qui apparaĂźt. Or ce qui apparaĂźt n'est pas nĂ©cessairement ce qui est. Pour accĂ©der Ă  la vĂ©ritĂ©, il convient donc de rechercher au-delĂ  des apparences sensibles, dans un domaine mĂ©ta-physique, la rĂ©alitĂ© vĂ©ritable des objets de la connaissance. voir le cours sur l'AllĂ©gorie de la caverne de Platon. Texte Descartes Le morceau de cire ConsidĂ©rant un objet matĂ©riel apparemment facile Ă  connaĂźtre un morceau de cire, Descartes montre que les corps matĂ©riels sont connus par l'intermĂ©diaire de l'esprit et non de la sensibilitĂ©. Commençons par la considĂ©ration des choses les plus communes, et que nous croyons comprendre le plus distinctement, Ă  savoir les corps que nous touchons et que nous voyons. ... [ConsidĂ©rons notre connaissance des choses sensibles]. Prenons pour exemple ce morceau de cire qui vient d'ĂȘtre tirĂ© de la ruche il n'a pas encore perdu la douceur du miel qu'il contenait, il retient encore quelque chose de l'odeur des fleurs dont il a Ă©tĂ© recueilli ; sa couleur, sa figure, sa grandeur, sont apparentes ; il est dur, il est froid, on le touche, et si vous le frappez, il rendra quelque son. Enfin toutes les choses qui peuvent distinctement faire connaĂźtre un corps, se rencontrent en celui-ci. [Prenons par exemple un morceau de cire. Il possĂšde des qualitĂ©s distinctes] Mais voici que, cependant , sa couleur change que je parle, on l'approche du feu ce qui y restait de sa saveur s'exhale, l'odeur s'Ă©vanouit, sa couleur se change, sa figure se perd, sa grandeur augmente, il devient liquide, il s'Ă©chauffe, Ă  peine le peut-on toucher, et quoiqu'on le frappe, il ne rendra aucun son. [Ces qualitĂ©s sont variables] La mĂȘme cire demeure-telle aprĂšs ce changement ? Il faut avouer qu'elle demeure, et personne ne peut le nier. Qu'est-ce donc que l'on connaissait en ce morceau de cire avec tant de distinction ? Certes ce ne peut ĂȘtre rien de tout ce que j'y ai remarquĂ© par l'entremise des sens, puisque toutes les choses qui tombaient sous le goĂ»t, l'odorat, ou la vue, ou l'attouchement, ou l'ouĂŻe, se trouvent changĂ©es, et cependant la mĂȘme cire demeure. [Quelque chose demeure mais qui ne tombe pas sous les sens] [et qui ne peut pas plus ĂȘtre imaginĂ©] Peut-ĂȘtre Ă©tait-ce ce que je pense maintenant, Ă  savoir que la cire n'Ă©tait pas cette douceur du miel, ni cette agrĂ©able odeur de fleurs, ni cette blancheur, ni cette figure, ni ce sont, mais seulement un corps qui un peu auparavant me paraissait sous ces formes, et qui maintenant se fait remarquer sous d'autres. Mais qu'est-ce, prĂ©cisĂ©ment parlant, que j'imagine, lorsque je la conçois en cette sorte ? ConsidĂ©rons le attentivement, et Ă©loignant toutes les choses qui n'appartiennent point Ă  la cire, voyons ce qui reste. Certes il ne demeure rien que quelque chose d'Ă©tendu, de flexible et de muable. Or qu'est-ce que cela flexible et muable ? N'est-ce pas que j'imagine que que cette cire Ă©tant ronde est capable de devenir carrĂ©e, et de passer du carrĂ© en une figure triangulaire ? Non certes, ce n'est pas cela puisque je la conçois comme Ă©tant capable de recevoir une infinitĂ© de semblables changements, et je ne saurais nĂ©anmoins parcourir cette infinitĂ© par mon imagination, et par consĂ©quent cette conception que j'ai de la cire ne s'accomplit pas par la facultĂ© que j'ai d'imaginerÂč. Qu'est-ce que maintenant cette extension? N'est-elle pas aussi inconnue puisque dans la cire qui se fond elle augmente, et se trouve encore plus grande quand elle est entiĂšrement fondue, et beaucoup plus encore quand la chaleur augmente davantage ; et je ne concevrais pas clairement et selon la vĂ©ritĂ© ce qu'est la cire, si je ne pensais qu'elle est capable de recevoir plus de variĂ©tĂ©s selon l'extension, que je n'en ai jamais imaginĂ©. Il faut donc que je tombe d'accord, que je ne saurais pas mĂȘme concevoir par l'imagination ce que c'est que cette cire, et qu'il n'y a que mon entendement seul qui le conçoive. [C'est par l'entendement seul que nous connaissons la nature des choses.] Descartes, MĂ©ditations MĂ©taphysiques, seconde mĂ©ditation Âč pour Descartes, la facultĂ© d'imaginer ou l'imagination, est l facultĂ© de se reprĂ©senter les choses de maniĂšre sensible. -b Leibniz la perception est un rapport sensible au monde Leibniz critique la conception dualiste de l'ĂȘtre hĂ©ritĂ©e de Descartes dualiste qui se fonde sur la distinction entre deux sortes d'ĂȘtre ou de substance, la substance pensante ou spirituelle et la substance Ă©tendue ou matĂ©rielle. Avant d'ĂȘtre un mode de connaissance des choses, la perception est l'activitĂ© vitale de tout organisme en contact avec son "milieu". La perception exprime un rapport sensible qui se forme au contact du monde percevoir et avoir un corps, c'est un tout. Au lieu de se poser la question de l'adĂ©quation de la perception Ă  son objet, Leibniz s'intĂ©resse Ă  la formation de la perception et des idĂ©es. Il dĂ©crit le phĂ©nomĂšne de transition continue de l'impression sensible Ă  l'aperception, c'est-Ă -dire Ă  la perception accompagnĂ©e de conscience. La perception se dĂ©finit comme "l'Ă©tat passager qui enveloppe et reprĂ©sente une multitude dans l'unitĂ©". Autrement dit, la perception est ce moment limite oĂč une infinitĂ© d'impressions insensibles- ce que Leibniz appelle les petites perceptions inconscientes - tendent d'elles-mĂȘmes Ă  se regrouper et passent dans le champ du perçu. Texte Leibniz Les petites perceptions Leibniz est un des premiers penseurs Ă  explorer les mĂ©canismes de l'inconscient. Contrairement Ă  ce que pensait Descartes, la conscience claire ne constitue pas la totalitĂ© du psychisme. Pour Leibniz, il existe des petites perceptions dont nous n'avons pas conscience. L'esprit est perpĂ©tuellement soumis Ă  des sollicitations imperceptibles qui nous tiennent en haleine. Et pour juger encore mieux des petites perceptions que nous ne saurions distinguer dans la foule, j'ai coutume de me servir de l'exemple du mugissement ou du bruit de la mer, dont on est frappĂ© quand on est au rivage; pour entendre ce bruit, comme l'on fait, il faut bien qu'on entende les parties qui composent ce tout, c'est-Ă -dire le bruit de chaque vague, quoique chacun de ces petits bruits ne se fasse connaĂźtre que dans l'assemblage confus de tous les autres ensemble, c'est-Ă -dire dans ce mugissement mĂȘme, et ne se remarquerait pas, si cette vague qui le fait Ă©tait seule. car il faut qu'on soit affectĂ© un peu par le mouvement de cette vague, et qu'on ait quelque perception de chacun de ces bruits, quelques petits qu'ils soient ; autrement, on n'aurait pas celle de cent mille vagues, puisque cent mille riens ne sauraient faire quelque chose. ... Ces petites perceptions sont donc de plus grande efficace par leurs suites qu'on ne pense. Ce sont elles qui forment ce je ne sais quoi, ces goĂ»ts, ces images des qualitĂ©s des sens, claires dans l'assemblage mais confuses dans les parties, ces impressions que des corps environnants font sur nous, qui enveloppent l'infini ; cette liaison que chaque ĂȘtre a avec tout le reste de l'univers. Explication du texte Pour Leibniz, la perception est la reprĂ©sentation du multiple dans l'unitĂ©. Descartes avait conceptualisĂ© la perception distincte aperçue par la conscience l'aperception. Pour lui la perception distincte ou pensĂ©e constituait l'ensemble de l'activitĂ© du psychisme. Leibniz distingue par ailleurs des perceptions "les petites perceptions" insensibles dont on ne s'aperçoit pas. Ainsi de mĂȘme que le bruit de la mer est l'accumulation des petits bruits des vagues, les petites perceptions inconscientes concourent Ă  la perception de l'ensemble et nous relient Ă  l'ensemble de l'univers. En effet pour Leibniz toutes les choses communiquent dans l'univers. L'homme vit dans un monde oĂč "rien n'est comme une Ăźle dans la mer"critique du dualisme cartĂ©sien. Nous communiquons obscurĂ©ment avec le reste des choses, sans en avoir une claire conscience. -c La phĂ©nomĂ©nologie de la perception Husserl, Merleau-Ponty, XX° siĂšcle Leibniz ouvre la voie Ă  une rĂ©flexion sur la formation du sujet sensible. Comme le montrent les philosophes sensualistes Condillac et empiristes Hume du XVIII° siĂšcle, on peut affirmer que "les sens jugent d'eux-mĂȘmes". La perception n'est pas extĂ©rieur Ă  son objet mais elle est continuitĂ©, contact sensible, avec le monde. Texte Merleau-Ponty Le corps propre Le corps propre est dans le monde comme le coeur dans l'organisme il maintient continuellement en vie le spectacle visible, il l'anime et le nourrit intĂ©rieurement, il forme avec lui un systĂšme. Quand je me promĂšne dans mon appartement, les diffĂ©rents aspects sous lesquels il s'offre Ă  moi, ne s'auraient m'apparaĂźtre comme les profils d'une mĂȘme chose si je ne savais pas que chacun d'entre eux reprĂ©sente l'appartement vu d'ici ou vu de lĂ , si je n'avais conscience de mon propre mouvement, et de mon corps comme identique Ă  travers les phases du mouvement. Je peux Ă©videmment survoler en pensĂ©e l'appartement, l'imaginer ou en dessiner le plan sur le papier, mais mĂȘme alors je ne saurais saisir l'unitĂ© de l'objet sans la mĂ©diation de l'expĂ©rience corporelle, car ce que j'appelle un plan n'est qu'une perspective plus ample c'est l'appartement "vu d'en haut", et si je peux rĂ©sumer en lui toutes les perspectives coutumiĂšres, c'est Ă  condition de savoir qu'un mĂȘme sujet incarnĂ© peut voir tour Ă  tour de diffĂ©rentes positions. M. Merleau-Ponty, PhĂ©nomĂ©nologie de la perception, 1945 Explication du texte Dans ce texte, Merleau-Ponty dĂ©finit "le corps propre". Ici il ne s'agit pas du corps-objet, assemblage d'organes Ă©tudiĂ©s par le mĂ©decin ou le physiologiste. Le corps-propre est un corps en quelque sorte "existentiel". C'est le le lieu du vĂ©cu du sujet. Dans le premier paragraphe ce qui caractĂ©rise le corps propre, c'est qu'il forme un tout avec les choses. Il est en continuitĂ© spatiale et temporelle avec le monde. Il forme avec lui un ensemble organisĂ©, un "systĂšme". Il ne peut y avoir de monde que parce qu'il y a dans le monde un sujet dotĂ© d'un corps capable de faire l'expĂ©rience sensible du monde. L'exemple de l'appartement des deuxiĂšme et troisiĂšme paragraphes dĂ©veloppe cette idĂ©e. Le vĂ©cu du corps propre " la conscience de mon propre mouvement et de mon corps comme identique Ă  travers les phases du mouvement" conditionne l'unitĂ© de l'objet. Sans la mĂ©diation du corps propre, les diffĂ©rentes perspectives ou aspects sous lesquels mon appartement s'offre Ă  moi, ne pourraient constituer un seul objet mon appartement. A chaque perspective correspondrait alors un objet diffĂ©rent, un appartement diffĂ©rent. Ici ce principe unificateur n'est pas un principe intellectuel comme par exemple chez Descartes ou mĂȘme chez Kant, oĂč le Je est une fonction abstraite de l'entendement. En effet, chez M. Merleau-Ponty il n'y a pas de dualisme entre l'esprit et la matiĂšre. L'esprit et le corps ne font qu'un. Il ne peut y avoir d'objet de la pensĂ©e que parce qu'il y a une expĂ©rience sensible et conscience de cet objet. Kant avait dĂ©jĂ  dĂ©veloppĂ© l'idĂ©e qu'il ne pouvait y avoir de connaissance du monde que parce qu'il y avait au prĂ©alable une expĂ©rience sensible du monde. Mais il affirmait ensuite la prééminence de la pensĂ©e rationnelle sur la matiĂšre. Maurice Merleau-Ponty pousse cette idĂ©e Ă  son extrĂȘme limite sans affirmer aucun privilĂšge de la pensĂ©e sur le corps. Le sujet pensant "s'incarne" dans un corps concret dont l'existence sensible dans le monde conditionne l'apparition de toute expĂ©rience et de toute pensĂ©e. L'homme pense le monde parce qu'il le vit dans son corps. mots clĂ©s conscience, conscience sensible, sensation, perception, aperception, petites perceptions corps-propre
Laconscience et l’inconscient Intro : La conscience comme distance au monde et Ă  soi-mĂȘme L’homme, dans la mesure oĂč il est conscient, n’est plus simplement dans le monde, comme une simple chose, un simple vivant. Il est au contraire devant le monde, et le monde se constitue pour lui comme monde Ă  connaitre, Ă  comprendre, Ă  juger ou Ă  transformer. Le monde est ainsi mis
Xaraxass "Comme je l'ai dis je peux trĂšs bien fermer les yeux et ne penser Ă  rien, ni Ă  une maison ni Ă  rien. RĂ©trospectivement je sais que lorsque je ne pense Ă  rien j'existe toujours et je sens mon corps, mais sur le moment je ne me dis pas que j'existe ni mĂȘme que je ressens quelque chose car je ne mĂšne aucune rĂ©flexion. C'est de la mĂ©ditation en quelque sorte" Je commence par une dĂ©finition formelle d'un terme que tu as mal compris. Quand j'utilise le verbe rĂ©flĂ©chir ou le substantif rĂ©flexion le fait de rĂ©flĂ©chir dans le champs lexical de la conscience, c'est au mĂȘme titre que l'action du miroir qui te donne une image de toi, ce qui renvoie la conscience Ă  ce qui est capable de reprĂ©senter. Donc, il ne s'agit pas de rĂ©flĂ©chir au sens de raisonner. Dans ton rĂ©cit, je note trois actions 1/ tu fermes les yeux. 2/ tu affirmes "j'existe toujours". 3/ tu sens ton corps. Tu fermes les yeux. Cela signifie juste que tu ne perçois pas de lumiĂšre. Ta conscience traduit cela sur le plan perceptif par de l'obscuritĂ©. Tu penses au moins Ă  l'obscuritĂ© qui t'apparaĂźt Ă  la clĂŽture de tes paupiĂšres. L'absence de lumiĂšre est aussi une donnĂ©e Ă  reprĂ©senter pour la conscience. Il suffit que tu tournes tes yeux fermĂ©s vers la source de lumiĂšre pour voir l'obscuritĂ© rougeoyer sous l'effet de la lumiĂšre sur tes paupiĂšres closes, ce qui signifie que lĂ  encore ta conscience est active et reçoit des donnĂ©es Ă  traiter. Puis, tu Ă©cris "j'existe toujours". Ceci est dĂ©jĂ  un jugement qui relĂšve de la conscience de soi. Affirmer ceci, c'est dĂ©jĂ  avoir quittĂ© la conscience de l'obscuritĂ© pour rĂ©flĂ©chir cette conscience qui fait apparaĂźtre l'obscuritĂ©. Garde seulement cette opĂ©ration Ă  l'esprit. Tu Ă©cris ensuite "je sens mon corps". Ceci est dans la continuitĂ© de la conscience de l'obscuritĂ©. [Il y a des sensations corporelles certainement de la chaleur, de la moiteur, des sensations tactiles et de pesanteur, le souffle qui parcourt qui se ressent dans le haut l'Ɠsophage et traverse ta bouche, la centralitĂ© du ventre et les battements presque sourds du cƓur.] Toute cette description que j'ai fait moi-mĂȘme, je me suis mis Ă  l'Ă©coute des sensations internes Ă  mon corps, je me concentrais pour dĂ©terminer cela. Tu notes quand dans ma description, j'ai Ă©cris "il y a" et non "je perçois" par souci de cohĂ©rence. Outre la capacitĂ© de reprĂ©sentation, la conscience peut se dĂ©finir aussi par une attention aigĂŒe. Si je veux sentir mon corps, toute mon attention va se focaliser sur ces sensations. Durant cette recherche de sensation, je ne me prĂ©occupe pas de moi mais des sensations presque comme un objet pur, ce sont elles le centre de ma conscience. Ce que je vise devant moi, c'est [chaleur], [moiteur], [poids], [souffle], [organes du ventre], [battement du cƓur]. La conscience assimile son contenu Ă  la chaleur, Ă  la moiteur, au poids, au souffle, au battement du cƓur. Mais qui est-ce reprĂ©sente tout cela ? Ce n'est que la conscience d'objets de sensations. C'est cette conscience qui te font dire "il fait chaud, c'est moite, il souffle" Ce paragraphe traite donc de la conscience qui est conscience de quelque chose, on peut l'appeler "conscience d'objet". À tout moment durant mon expĂ©rience de sensations, je peux me tourner vers leur destination qui n'est autre que moi. C'est moi qui reçoit toutes ces donnĂ©es sensorielles [chaleur], [moiteur], [souffle]... Mais il y a un problĂšme avec les sensations du corps, c'est qu'elles sont internes. C'est-Ă -dire que lorsque je les reçois, je comprends ces donnĂ©es sensorielles de chaleur, moiteur, souffle, etc., comme dĂ©jĂ  comme une appropriation du corps qui me contient. Ces sensations se prĂ©sentent comme appartenant au corps que j'ai fait mien. Mais qu'est-ce moi au juste ? C'est cette conscience qui sent, qui perçoit des sensations, et c'est parce je suis en train de sentir des donnĂ©es sensorielles qui appartiennent Ă  l'amas de chair et d'os que j'identifie comme Ă©tant mon corps que je peux dire "je sens mon corps" et que "j'existe toujours sous-entendu malgrĂ© mes paupiĂšres closes lol". C'est cette conscience qui juge si ces donnĂ©es sont externes ou internes, qui juge si TOI tu aimes ce que tu perçois ou si ce que tu perçois est jugĂ© comme mal. Cette conscience, on la nomme conscience de soi. Ce n'est pas une autre conscience qui apparaĂźt en plus de la conscience d'objet. Il s'agit en fait de la conscience d'objet qui s'analyse elle-mĂȘme en regardant ce qu'elle fait, c'est-Ă -dire ici percevoir des sensations. La conscience peut s'apparaĂźtre Ă  elle-mĂȘme parce qu'aussi bien dans la conscience d'objet que dans la conscience de soi, c'est elle qui agit, et elle agit d'une façon bien dĂ©terminĂ©e. C'est-Ă -dire que dans une conscience de perception, d'imagination ou de conception, il y a pour la conscience une certaine façon de poser son objet [l'objet chaleur dans la conscience perceptive est donnĂ© avec l'Ă©tiquette [perçu-Ă -l'intĂ©rieur], [bouillonnement], [douleur interne de la chaleur], etc. Cette façon de poser l'objet, c'est la marque de son action percevoir, imaginer, concevoir..., marque qui permet Ă  la conscience de soi de se dĂ©finir. En espĂ©rant t'avoir aidĂ© a minima.
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La conscience La conscience, c'est la facultĂ©, c'est-Ă -dire le pouvoir qu'a l'esprit de se reprĂ©senter quelque chose. C'est donc la conscience qui fait que l'on n'est pas seulement dans le monde comme une chose enfouie perdue par les choses, mais que nous sommes devant le monde, c'est-Ă -dire comme un sujet se tenant face Ă  un objet extĂ©rieur Ă  lui-mĂȘme. La conscience implique donc une certaine sĂ©paration, une certaine distanciation par rapport Ă  ce sur quoi elle porte, c'est-Ă -dire son objet. On parle en ce sens de conscience psychologique ». Mais par ailleurs, en se distanciant des objets sur lesquels elle porte, la conscience peut justement les juger, les Ă©valuer, elle peut Ă©valuer ce qui est, c'est-Ă -dire les faits d'aprĂšs ce qui doit ĂȘtre, c'est-Ă -dire les valeurs. En ce sens on parle de conscience morale ». Vous voyez donc que la notion de conscience implique deux grands sens qui sont intimement liĂ©s la conscience psychologique ou perceptive et la conscience morale ou Ă©valuative. La conscience psychologique est la facultĂ© d'ĂȘtre prĂ©sent Ă  soi et au monde, elle porte sur des faits. Et la conscience morale est la facultĂ© de juger de ce qui doit ĂȘtre, elle porte sur des valeurs. Alors, quels sont maintenant les grands problĂšmes que pose cette notion de conscience ? Eh bien, se pose tout d'abord le problĂšme du rapport entre la conscience et la vĂ©ritĂ©. En effet, nous avons dit que la conscience est la reprĂ©sentation du monde mais alors comment ĂȘtre sĂ»r que cette reprĂ©sentation est bien conforme Ă  son objet ? Comment ĂȘtre sĂ»r que la conscience que nous avons de la rĂ©alitĂ© est bien conforme Ă  la rĂ©alitĂ© et non pas une illusion, un dĂ©lire ou une fiction ? Mais il y a plus car ce n'est peut-ĂȘtre pas seulement la conscience de la rĂ©alitĂ© qui est illusoire, c'est peut-ĂȘtre aussi et plus profondĂ©ment la conscience que le sujet a de lui-mĂȘme. L'Ă©vidence de la conscience de soi est-elle fiable ? Venons-en au second problĂšme. Nous avons distinguĂ© tout Ă  l'heure la conscience psychologique de la conscience morale. Nous avons dit la conscience psychologique Ă©met des jugements de faits ou d'existence, elle dit il y a ceci, il y a cela » ; tandis que la conscience morale Ă©met des jugements de valeurs. Elle juge, elle Ă©value, elle est comme un juge intĂ©rieur Ă©valuant ce qui est les faits, les actes et mĂȘme les pensĂ©es d'aprĂšs ce qui doit ĂȘtre, c'est-Ă -dire d'aprĂšs des valeurs ou des normes qui peuvent ĂȘtre morales, religieuses politiques, juridiques, esthĂ©tiques, etc. On peut donc se demander s'il faut vraiment sĂ©parer cette conscience psychologique et cette conscience morale. Ne serait-ce pas en fait une distinction illusoire ? Toute conscience, nous avons dit, est un certain Ă©cart par rapport Ă  ce qui est. Or toute prise de distance n'implique-t-elle pas prĂ©cisĂ©ment une certaine Ă©valuation et un certain choix ? En ce sens la conscience n'est-elle pas essentiellement morale ? Et c'est sans doute pourquoi la conscience n'est jamais aussi vive que dans les moments de crise intĂ©rieure, c'est-Ă -dire lorsque nous devons opĂ©rer un choix. Et lorsque, dĂšs lors, nous ne pouvons pas nous reposer sur nos habitudes, il nous faut choisir, nous hĂ©sitons. C'est pourquoi Bergson dit que conscience est synonyme de choix ». Cela veut dire que, au fond, la conscience, c'est la libertĂ©. Examinons maintenant briĂšvement un sujet de baccalaurĂ©at, soit le sujet suivant Suis-je ce que j'ai conscience d'ĂȘtre ? » Commençons d'abord par reformuler la question afin de bien nous assurer de la comprendre. Suis-je ce que j'ai conscience d'ĂȘtre ?», autrement dit, ce que je me reprĂ©sente de moi-mĂȘme correspond-il Ă  ce que je suis en vĂ©ritĂ© ou rĂ©ellement ? Ici, le problĂšme apparaĂźt assez facilement. Il est de savoir s'il y a oui ou non une adĂ©quation, une correspondance entre la conscience de soi et ce que l'on est vraiment. La conscience de soi est-elle objective ou bien au contraire n'est-elle pas profondĂ©ment subjective ? N'est-elle pas alors qu'une saisie superficielle, voire mĂȘme trompeuse de notre identitĂ© personnelle de ce que nous sommes ? On le voit donc, le problĂšme est de savoir si la conscience est une connaissance vraie ou, au contraire, une source d'illusions. VoilĂ  donc la problĂ©matique gĂ©nĂ©rale de ce sujet qui nous invite Ă  jeter un regard critique sur la conscience de soi la conscience de soi est-elle fiable ou est-elle, au contraire, particuliĂšrement dĂ©formante ?
définitionque Husserl donne de la conscience : « Toute conscience est nécessairement conscience de quelque chose ». Et comme la conscience est conscience de quelque chose de maniÚre volontaire, active, il précise que cela signifie que la conscience est intentionnellement conscience de quelque chose. Cette caractéristique s'appelle l
Quel est l'objet de la conscience ? La conscience est-elle un ­rapport immĂ©diat de soi Ă  soi, ou suppose-t-elle un dĂ©tour par des ­personnes ou des objets extĂ©rieurs, une mĂ©diation ? I La conscience comme visĂ©e de » ou relation Ă  » 1 Les limites de la conscience comme forme vide Le sujet peut‑il se saisir comme conscience, comme sujet pensant, par simple ­retour sur soi, par simple introspection, ­indĂ©pendamment de tout rapport aux choses ou Ă  ­autrui ? Ces questionnements soulignent la faiblesse d'une conscience fondĂ©e sur une simple introspection coupĂ©e du monde, d'une conscience isolĂ©e comme substance autosuffisante et comme forme vide. mot-clĂ© L'introspection est une vue intĂ©rieure, le fait, pour un sujet, d'observer et d'analyser ses Ă©tats de conscience en vue de se connaĂźtre lui-mĂȘme. Descartes sortira du doute grĂące Ă  la dĂ©couverte de la vĂ©racitĂ© divine. Il pourra dĂšs lors complĂ©ter sa conception premiĂšre du cogito par la connaissance du monde. 2 La conscience comme intentionnalitĂ© La conception chosifiante de la conscience est critiquĂ©e par la phĂ©nomĂ©nologie de Husserl. Si Descartes a eu raison de vouloir mettre le monde entre parenthĂšses pour redĂ©couvrir le caractĂšre fondateur de la conscience, son tort a Ă©tĂ© de considĂ©rer la conscience comme une chose pensante pouvant exister par elle-mĂȘme, indĂ©pendamment des choses matĂ©rielles. mot-clĂ© La pensĂ©e de Husserl 1859-1938 s'appelle une phĂ©nomĂ©nologie parce que, selon lui, la tĂąche de la philosophie est de dĂ©crire les phĂ©nomĂšnes, c'est‑à‑dire ce qui apparaĂźt Ă  la conscience. Pour Husserl, la conscience ne peut ĂȘtre une chose refermĂ©e sur elle-mĂȘme elle est une visĂ©e ou une relation ouverte. Elle n'est pas une substance, mais un acte, dĂ©fini par son intentionnalitĂ© ». Dans ses MĂ©ditations cartĂ©siennes, Husserl Ă©crit que toute conscience [
] est conscience de quelque chose. » II Les manifestations de la conscience 1 La conscience du monde par l'action La conscience prĂ©suppose le monde, parce que nous nous reconnaissons d'abord dans nos actions sur les choses, Ă  travers le langage et le travail. Loin d'ĂȘtre un prĂ©supposĂ©, la conscience est un rĂ©sultat, le produit d'une expĂ©rience de confrontation et de transformation du monde. Hegel insiste sur cette condition essentielle d'une conscience de soi vĂ©ritable le monde est une mĂ©diation nĂ©cessaire entre nous et nous-mĂȘmes. En effet, il ne s'agit pas d'un monde brut et naturel, mais d'un monde transformĂ©, que nous avons façonnĂ© et qui porte la marque de l'esprit. C'est une vĂ©ritable lutte pour la reconnaissance », un combat Ă  mort que, d'aprĂšs Hegel, l'homme mĂšne pour s'imposer Ă  l'autre comme conscience. La conscience de soi passe par le fait qu'autrui me reconnaĂźt comme un ĂȘtre libre. 2 La conscience comme libertĂ© Sartre s'oppose lui aussi Ă  la chosification de la conscience. Les objets sont entiĂšrement dĂ©terminĂ©s par leurs propriĂ©tĂ©s et ne peuvent rien ĂȘtre d'autre que ce qu'ils sont. Ils sont, comme dit Sartre, en-soi ». Leur essence prĂ©cĂšde leur existence. Le sujet conscient, quant Ă  lui, est un pour-soi » il peut toujours ĂȘtre diffĂ©rent, il n'est pas enfermĂ© dans une dĂ©finition. Parce qu'il est conscient, l'homme est projet, dit Sartre, et non objet. Il n'est pas produit passivement par sa naissance, sa famille ou la sociĂ©tĂ©, comme un animal ou un robot ; il est avant tout dans le choix conscient de sa vie. L'existence de l'homme prĂ©cĂšde son essence. Par la conscience, l'homme, seul, existe car ex-sister » c'est sortir de soi, ĂȘtre Ă  distance de soi-mĂȘme. Et par la conscience l'homme est libre dans sa possibilitĂ© de dĂ©passer ce qu'il est.
Consciencede soi : Je est un autre. Sachant que « toute conscience est conscience de quelque chose » selon Brentano et Husserl (1900), la conscience de soi peut ĂȘtre dĂ©finie comme la conscience que l’individu a de lui-mĂȘme Ă  tout point de vue : physique, perceptif, mental, Ă©motionnel.. - Elva Etienne. Le but de cet ordre, c’est l’amour qui vient d’un cƓur pur, d’une bonne conscience. » 1 TIMOTHÉE 15 CANTIQUES 57, 48 1, 2. Qui nous a donnĂ© une conscience ? Pourquoi pouvons-nous ĂȘtre heureux d’avoir une conscience ? JÉHOVAH a donnĂ© aux humains le libre arbitre, c’est-Ă -dire la libertĂ© de choisir. Pour nous aider Ă  faire les bons choix, il nous a donnĂ© un guide la conscience. C’est la capacitĂ© de sentir si quelque chose est bien ou mal. Si nous utilisons notre conscience de la bonne façon, elle peut nous aider Ă  faire le bien et Ă  ne pas faire le mal. Notre conscience est une preuve que JĂ©hovah nous aime et qu’il veut que tout aille bien pour nous. 2 Aujourd’hui, mĂȘme sans connaĂźtre les principes de la Bible, des gens font le bien et dĂ©testent le mal. lire Romains 214, 15 Pourquoi ? Parce qu’ils ont une conscience. Elle les empĂȘche de faire des choses mauvaises. Imagine comment le monde serait si personne n’avait de conscience ! Il se passerait certainement encore plus de choses mauvaises. Vraiment, tant mieux que JĂ©hovah ait donnĂ© une conscience aux humains ! 3. Comment notre conscience nous aide-t-elle dans la congrĂ©gation ? 3 La plupart des gens ne pensent pas Ă  former leur conscience. Par contre, nous qui servons JĂ©hovah, nous voulons que notre conscience marche bien. En effet, elle peut nous aider beaucoup Ă  garder la congrĂ©gation bien unie. Nous voulons que notre conscience nous rappelle les principes bibliques sur le bien et le mal. Mais pour former et utiliser notre conscience, nous ne devons pas seulement apprendre ce que la Bible dit. Nous devons aimer les principes de JĂ©hovah et ĂȘtre convaincus qu’ils sont bons pour nous. Paul a Ă©crit Le but de cet ordre, c’est l’amour qui vient d’un cƓur pur, d’une bonne conscience et d’une foi sans hypocrisie. » 1 TimothĂ©e 15 Si nous formons notre conscience et si nous l’écoutons, cela fera grandir notre amour pour JĂ©hovah et notre foi en lui. Notre façon d’utiliser notre conscience montre si nous avons une relation forte avec JĂ©hovah et si nous voulons vraiment lui plaire. Notre conscience montre aussi quel genre de personne nous sommes vraiment. 4. Comment pouvons-nous former notre conscience ? 4 Mais comment former notre conscience ? En Ă©tudiant la Bible rĂ©guliĂšrement, en mĂ©ditant sur ce que nous lisons, et en priant JĂ©hovah de nous aider Ă  appliquer ce que nous apprenons. Cela signifie que nous ne devons pas seulement apprendre des informations et des rĂšgles. Nous Ă©tudions la Bible avec l’objectif de mieux connaĂźtre JĂ©hovah. Nous apprenons quel genre de Personne il est, mais aussi ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas. Plus nous connaissons JĂ©hovah, plus notre conscience reconnaĂźt vite ce qu’il juge bien ou mal. Et plus nous formons notre conscience, plus nous pensons comme JĂ©hovah. 5. Que verrons-nous dans cet article ? 5 Mais nous pourrions nous demander Comment une conscience bien formĂ©e nous aide-t-elle quand nous devons prendre des dĂ©cisions ? Comment pouvons-nous respecter les dĂ©cisions que prennent d’autres chrĂ©tiens, guidĂ©s par leur conscience ? Et comment notre conscience peut-elle nous pousser Ă  faire le bien ? Voyons 3 cas oĂč nous avons besoin d’une conscience bien formĂ©e 1 les questions de santĂ©, 2 les divertissements et 3 la prĂ©dication. SOIS RAISONNABLE À PROPOS DE LA SANTÉ 6. À propos de quoi avons-nous peut-ĂȘtre des dĂ©cisions Ă  prendre ? 6 La Bible nous conseille de ne pas faire des choses qui nous feront du mal et d’avoir des habitudes raisonnables, par exemple quand nous mangeons et buvons. Proverbes 2320 ; 2 Corinthiens 71 Si nous obĂ©issons, cela nous aide Ă  protĂ©ger notre santĂ©. Mais nous tombons quand mĂȘme malades et nous vieillissons. Dans ce cas, nous avons parfois des dĂ©cisions Ă  prendre. Dans certains pays, il existe la mĂ©decine gĂ©nĂ©rale et d’autres mĂ©decines. Les BĂ©thels reçoivent souvent des lettres de frĂšres et sƓurs qui posent des questions sur diffĂ©rents traitements mĂ©dicaux. Beaucoup demandent Un serviteur de JĂ©hovah peut-il accepter ce traitement-ci ou ce traitement-lĂ  ? » 7. Comment prendre des dĂ©cisions Ă  propos du sang ? 7 MĂȘme si un chrĂ©tien demande ce qu’il doit faire, un BĂ©thel ou les anciens d’une congrĂ©gation n’ont pas le droit de prendre des dĂ©cisions mĂ©dicales pour lui. Galates 65 Mais pour l’aider Ă  prendre une bonne dĂ©cision, les anciens peuvent lui montrer ce que JĂ©hovah dit. Par exemple, JĂ©hovah nous ordonne de nous abstenir du sang ». Actes 1529 Cet ordre clair nous aide Ă  comprendre qu’on ne peut pas accepter un traitement qui utilise du sang total ou l’une de ses 4 grandes parties. Cet ordre peut mĂȘme influencer la conscience d’un chrĂ©tien pour dĂ©cider s’il acceptera ou non des parties plus petites de ces 4 grandes parties du sang. * note Quel autre conseil biblique peut nous aider Ă  prendre de bonnes dĂ©cisions ? 8. Comment Philippiens 45 nous aide-t-il Ă  prendre de bonnes dĂ©cisions Ă  propos des questions de santĂ© ? 8 Proverbes 1415 explique que celui qui manque d’expĂ©rience croit tout ce qu’il entend, mais que l’homme prudent regarde oĂč il met les pieds. Aujourd’hui, pour certaines maladies, il n’y a pas de remĂšde connu. Il faut donc se mĂ©fier d’un traitement quand on nous dit qu’il est formidable, alors qu’il n’y a pas de preuve qu’il est efficace. Paul a Ă©crit Que votre nature raisonnable soit connue de tous les hommes. » Philippiens 45 Un chrĂ©tien raisonnable se concentre sur ses relations avec JĂ©hovah, et pas sur des questions de santĂ©. Si sa santĂ© devient le plus important dans sa vie, il risque de devenir quelqu’un qui s’intĂ©resse trop Ă  lui-mĂȘme. Philippiens 24 On ne peut pas avoir une santĂ© parfaite Ă  notre Ă©poque. Donc, fais des efforts pour que le service pour JĂ©hovah soit le plus important dans ta vie. lire Philippiens 110 Forces-tu les autres Ă  ĂȘtre de ton avis ? cette photo va avec le paragraphe 9 9. a Comment Romains 1413 et 19 nous aide-t-il dans nos dĂ©cisions Ă  propos de la santĂ© ? b À cause de quoi risquons-nous de dĂ©sunir la congrĂ©gation ? 9 Un chrĂ©tien raisonnable n’essaie pas de forcer les autres Ă  faire ce qui, d’aprĂšs lui, est le mieux. Dans un pays, un couple encourageait les autres Ă  prendre des complĂ©ments de nourriture en faisant un certain rĂ©gime. Des frĂšres et sƓurs ont acceptĂ© ; d’autres ont refusĂ©. Comme les complĂ©ments et le rĂ©gime n’ont pas eu de rĂ©sultat, beaucoup de frĂšres et sƓurs ont Ă©tĂ© mĂ©contents. Le couple avait le droit de choisir pour lui-mĂȘme d’essayer les complĂ©ments et le rĂ©gime. Mais risquer de dĂ©sunir la congrĂ©gation Ă  cause de questions de santĂ©, Ă©tait-ce raisonnable ? Dans le passĂ©, des chrĂ©tiens romains ont eu des avis diffĂ©rents Ă  propos de certains aliments et de certaines fĂȘtes. Quel avertissement Paul leur a-t-il donnĂ© ? Il leur a dit Telle personne juge un jour supĂ©rieur Ă  un autre ; telle autre personne juge qu’un jour est pareil Ă  tous les autres ; que chacun soit pleinement convaincu dans sa propre pensĂ©e. » Alors faisons attention Ă  ne faire trĂ©bucher » personne. Autrement dit, ne forçons pas les autres Ă  faire quelque chose que leur conscience ne leur permet pas de faire. lire Romains 145, 13, 15, 19, 20 Le service pour JĂ©hovah doit ĂȘtre le plus important dans ta vie. 10. Pourquoi faut-il respecter les dĂ©cisions personnelles des autres ? sers-toi de l’image du dĂ©but de l’article 10 Parfois, un TĂ©moin prend une certaine dĂ©cision sur une question personnelle, mais nous ne comprenons pas pourquoi. Que faire ? Ne le jugeons pas trop vite, et ne le forçons pas Ă  changer d’avis. Peut-ĂȘtre qu’il doit former sa conscience encore plus, ou que sa conscience est trop sensible. 1 Corinthiens 811, 12 Ou c’est notre propre conscience qui n’est pas complĂštement formĂ©e. À propos de la santĂ© et d’autres questions, c’est chacun de nous qui doit prendre des dĂ©cisions personnelles et en accepter les consĂ©quences. DE BONS DIVERTISSEMENTS 11, 12. Comment la Bible nous aide-t-elle Ă  choisir nos divertissements ? 11 JĂ©hovah a mis en nous la capacitĂ© d’aimer nous amuser pour que cela nous fasse du bien. Salomon a Ă©crit qu’il y a un temps pour rire » et un temps pour bondir ». EcclĂ©siaste 34 Mais les loisirs ne sont pas tous bons, reposants et fortifiants. De plus, il faut Ă©viter de passer trop de temps Ă  se divertir. Comment notre conscience peut-elle nous aider Ă  apprĂ©cier et Ă  profiter de divertissements qui plaisent Ă  JĂ©hovah ? Est-ce que ma conscience m’alerte quand je suis tentĂ© ? 12 La Bible nous prĂ©vient contre les Ɠuvres de la chair », comme l’immoralitĂ© sexuelle, l’impuretĂ©, la conduite effrontĂ©e sans honte, l’idolĂątrie, le dĂ©monisme, la haine, les dĂ©saccords qu’on ne rĂšgle pas, les crises de colĂšre, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie et l’ivrognerie. Paul a Ă©crit que ceux qui pratiquent de telles choses n’hĂ©riteront pas du royaume de Dieu ». Galates 519-21 Alors demandons-nous Ma conscience m’aide-t-elle Ă  rejeter les sports agressifs ou violents, ou ceux qui encouragent en moi l’esprit de compĂ©tition ou l’amour de la nation ? Est-ce que ma conscience m’alerte quand je suis tentĂ© de regarder un film qui contient des scĂšnes pornographiques, ou qui encourage l’immoralitĂ© sexuelle, l’ivrognerie ou le dĂ©monisme ? » 13. Comment les conseils de 1 TimothĂ©e 48 et de Proverbes 1320 nous aident-ils Ă  propos des divertissements ? 13 Les principes bibliques peuvent nous aider Ă  former notre conscience Ă  propos des divertissements. Par exemple, la Bible dit que l’exercice corporel le sport est utile Ă  peu de chose ». 1 TimothĂ©e 48 Beaucoup trouvent que faire du sport rĂ©guliĂšrement est bon pour la santĂ© et redonne de l’énergie. Mais si nous voulons faire du sport en groupe, pouvons-nous en faire avec n’importe qui ? Proverbes 1320 dit Qui marche avec les sages deviendra sage, mais qui a des relations avec les stupides s’en trouvera mal. » C’est donc important de nous servir de notre conscience formĂ©e par la Bible quand nous choisissons nos divertissements. 14. Comment une famille a-t-elle appliquĂ© Romains 142 Ă  4 ? 14 Christian et Daniela ont 2 filles adolescentes. Christian dit Pendant notre culte familial, nous avons parlĂ© des divertissements. Nous avons Ă©tĂ© d’accord pour dire qu’il y a des façons de s’amuser qui sont bonnes et d’autres qui ne le sont pas. Mais quelles personnes sont de bonnes frĂ©quentations ? Une de nos filles s’est plainte que dans son collĂšge, pendant la rĂ©crĂ©ation, certains jeunes TĂ©moins se comportent d’une façon qui lui semble incorrecte. Elle se sentait poussĂ©e Ă  faire comme eux. Nous avons rĂ©flĂ©chi avec elle et conclu que nous avons tous une conscience, et que nous devrions la laisser nous guider quand nous choisissons ce que nous faisons et avec qui. » lire Romains 142-4 Ta conscience formĂ©e par la Bible peut t’aider Ă  te protĂ©ger des dangers. ces photos vont avec le paragraphe 14 15. Comment Matthieu 633 peut-il nous aider quand nous organisons nos loisirs ? 15 Combien de temps passes-tu Ă  te divertir ? Mets-tu en premier dans ta vie les activitĂ©s comme les rĂ©unions, la prĂ©dication et l’étude de la Bible, ou bien tes loisirs passent-ils avant ? Qu’est-ce qui est le plus important pour toi ? JĂ©sus a dit Continuez donc Ă  chercher d’abord le royaume et sa justice, et toutes ces autres choses vous seront ajoutĂ©es. » Matthieu 633 Quand tu dĂ©cides comment tu utiliseras ton temps, ta conscience te rappelle-t-elle ce conseil de JĂ©sus ? FAIS DE BELLES ACTIONS EN PRÊCHANT 16. Quel rapport y a-t-il entre notre conscience et la prĂ©dication ? 16 Une conscience bien formĂ©e nous retient de faire des choses mauvaises. Mais en plus, elle nous pousse Ă  faire de belles actions. Par exemple, prĂȘcher de porte en porte et en toute occasion. C’est ce que Paul a fait. Il a Ă©crit La nĂ©cessitĂ© m’en est imposĂ©e. Oui, malheur Ă  moi si je n’annonçais pas la bonne nouvelle ! » 1 Corinthiens 916 En imitant Paul, nous avons une bonne conscience, parce que nous sommes sĂ»rs de faire le bien. De plus, en prĂȘchant la bonne nouvelle aux autres, nous faisons rĂ©agir leur conscience. En effet, Paul a expliquĂ© qu’ en manifestant la vĂ©ritĂ© », nous sommes un bon exemple pour la conscience de tous les humains. 2 Corinthiens 42 17. Comment une jeune sƓur a-t-elle obĂ©i Ă  sa conscience formĂ©e par la Bible ? 17 À 16 ans, Jacqueline a Ă©tudiĂ© la biologie Ă  l’école. Mais on enseignait la thĂ©orie de l’évolution aux Ă©lĂšves. Ma conscience ne me permettait pas de participer autant que d’habitude aux discussions en classe. Je ne pouvais pas ĂȘtre d’accord avec la thĂ©orie de l’évolution. J’ai expliquĂ© mon point de vue Ă  mon professeur. J’ai Ă©tĂ© surprise, car il a Ă©tĂ© trĂšs gentil et il a proposĂ© que je parle de la crĂ©ation devant toute la classe. » Jacqueline a Ă©tĂ© contente d’avoir obĂ©i Ă  sa conscience formĂ©e par la Bible. Ta conscience te pousse-t-elle Ă  faire le bien ? 18. Pourquoi voulons-nous avoir une conscience bien formĂ©e et sĂ»re ? 18 Notre objectif est de nous laisser diriger par les principes de JĂ©hovah. Et notre conscience peut nous aider Ă  y arriver. Nous formons notre conscience en Ă©tudiant rĂ©guliĂšrement la Bible, en la mĂ©ditant et en appliquant ce que nous apprenons. Ainsi, ce merveilleux cadeau est un guide sĂ»r dans notre vie de chrĂ©tien !
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Laconscience est donc considĂ©rĂ©e comme une sorte de connaissance. En revanche, ce n'est pas si simple car il est possible de distinguer conscience et connaissance. La conscience signifie accompagnĂ© de savoir, et est souvent appelĂ©e retour sur soi ou redoublement. Nous sommes capables d'avoir conscience de quelque chose ou de nous-mĂȘme

Cogito cartĂ©sien et intentionnalitĂ© sartrienne Dans l'Etre et le NĂ©ant, Sartre tente de repenser le cogito cartĂ©sien conscience et libertĂ© ne font qu'une selon le philosophe normalien. Ainsi, contre Descartes et son “Je pense donc je suis“, Sartre pose la thĂšse suivante “Je suis, j'existe”. Autrement dit il affirme que la pensĂ©e elle-mĂȘme suppose l'existence qui reste premiĂšre. L'homme est avant tout sujet, une sorte d'existence impersonnelle, une “existence sans existant”. Selon l'existentialiste, les actes et les Ă©tats de la conscience n'ont besoin d'aucun fondement pour exister le “je” n'existe pas, il est une fiction inventĂ©e par les philosophes. La vie psychique, spontanĂ©e et irrĂ©flĂ©chie = le cogito prĂ©-rĂ©flexif a ses propres actes. Par exemple, je ne pense pas “je suis en train de courir aprĂšs le mĂ©tro quand je me prĂ©cipite pour l'attraper” il n'y a en rĂ©alitĂ© pas de “je”, car je suis “conscience du mĂ©tro devant ĂȘtre rattrapĂ©â€. Ici, on voit clairement l'influence de la lecture husserlienne de Descartes “Toute conscience est conscience de quelque chose”. La conscience, chez Sartre, fait le sens de la vie psychique. Ainsi, dans sa ThĂ©orie des Ă©motions, ces derniĂšres sont des conduites magiques qui transforme une dĂ©licate pour nous. L'Ă©vanouissement, la fuite, ne changent pas une situation objective. “Etre, c'est Ă©clater dans le monde” La conscience est toujours dirigĂ©e vers l'extĂ©rieur, la conscience n'a pas de dedans, il n'y a pas de vie intĂ©rieure. Ceci rompt avec la conception classique de l'introspection socratique la dĂ©couverte de soi ne se fait pas la quĂȘte en soi-mĂȘme, mais par le monde, dans le monde, par l'immersion dans le monde “Etre, c'est Ă©clater dans le monde”. La conscience, autrement dit, est une ek-stase, elle est multiple, changeante et ne suppose aucune unitĂ© fondatrice.

Laconscience et l'ordre des valeurs humaines. L'exposition des structures et de l'organisation de l'ĂȘtre conscient l'expriment pour ce qu'il est : l'ordre qui le constitue comme sujet de son monde et l'ordre que ce mĂȘme sujet impose Ă  son monde. Que cet ordre ne soit pas celui d'une sorte de despotisme, c'est bien ce qui est suggĂ©rĂ© par l
En effet, Nietzsche a certainement envoyĂ© les attaques les plus rudes contre toute prĂ©tention de "certitude immĂ©diate", la certitude cartĂ©sienne du Cogito autant que les certitudes empirico-sensualistes ,ou encore les philosophies post-kantiennes et post-hegelienne... Il est donc bien normal que tout passe sous le marteau nietzschĂ©en. Car, pour l'auteur, la "vĂ©ritĂ©" - encore faudrait-il en dĂ©finir le sens - se retrouve dĂ©pourvue de tout argument lorsqu'elle ne sort pas vainqueur d'un combat qui puisse justifier sa puissance. Dans le premier aphorisme de "Par delĂ ..." Nietzsche pose d'emblĂ©e le souci qui guide tout le livre. Mais sur qui peut-on compter pour la mise en combat? EnvoyĂ© par Nietzsche Au fond, qui pose les questions? Qu'est-ce donc en vous qui veut la "vĂ©ritĂ©"?" De fait, la question de l'origine de ce vouloir nous a longtemps retenu, jusqu'Ă  ce que enfin une question encore plus essentielle nous ait dĂ©finitivement arrĂȘtĂ©s celle de la valeur de cette volontĂ©. [...] Le problĂšme de la valeur de la vĂ©ritĂ© s'est-il prĂ©sentĂ© Ă  nous, ou est-ce nous qui l'avons abordĂ©?§1 "Par delĂ ..." n'est pas un livre de solutions, mais un ensemble rĂ©flexions problĂ©matiques Ă  l'oeuvre, de problĂšmes non pris en compte dans l'hiustoire, montrant la nĂ©cessitĂ© d'une rĂ©elle jeunesse, d'une pensĂ©e libre, la nĂ©cessitĂ© d'un dĂ©passement des philosophies transmises par l'histoire. De douter et faire douter, en somme, Ă  partir de nouvelles "perspectives" de recherche. Mais la mise en garde du dĂ©but du livre est Ă©galement importante, car selon Nietzsche, cette recherche "comporte un risque, et peut-ĂȘtre le plus grand des risques", Ă  savoir la tendance de se figer en doctrine ce qui reviendrait Ă  en faire un traitĂ© de morale. Comme Nietzsche l'Ă©crivait Ă  son ami Jacob Burckhardt en 1886, lorsqu'il lui envoya un exemplaire du livre EnvoyĂ© par Nietzsche "Les conditions effrayantes de tout accroissement de la culture, le rapport inquiĂ©tant entre ce qu'on appelle "l'amĂ©lioration" de l'homme ou carrĂ©ment son "humanisation" et l'augmentation du type "homme", surtout la contradiction qui existe entre toute conception morale et toute conception scientifique de la vie, [...] voilĂ , ce me semble, un problĂšme que nous ne partageons, Dieu merci, qu'avec un tout petit nombre de vivants et de morts. Poser ce problĂšme, c'est peut-ĂȘtre l'entreprise la plus hardie qui soit, et la plus dangereuse, non pour celui qui l'ose, mais pour ceux auxquels il s'adresse". DeriĂšre la critique nietzschĂ©enne de la philosophie, il n'y a pas le souci de descendre un philosophe, mais de rendre possible une pensĂ©e actuelle, un diagnostic sur l'Ă©tat prĂ©sent fin du XVIIIe qui ne soient pas vĂ©rolĂ©s d'impossibilitĂ©s a priori transmises par l'histoire, mais dont le sens se retrouve diluĂ© et Ă©merge sous forme d'Ă©vidences. En effet, les a priori historiques Ă©taient encore tellement pesants principalement Kant et Hegel que toute proposition de recherche philosophique psychologique,... s'en retrouvait freinĂ©e a priori. Bref, l'Allemagne, pour nietzsche, n'a pas encore fait sa Renaissance, elle ne l'a fait que par procuration. VoilĂ  le grand reproche de Nietzsche la "culture" par procuration et le lourd bagage historique que recouvrent les pensĂ©es "modernes". Ainsi, par rapport Ă  Descartes, le problĂšme de Nietzsche tient en deux aspects 1 Les erreurs manifestes de raisonnement et les consĂ©quences actuelles. D'ou la nĂ©cessitĂ© du "diagnostic" des prĂ©supposĂ©s historiques qui ont rendu vicieu toute innovation... 2 L'importance de Descartes, Kant, Hegel,etc. en tant que limites qui nous sont donnĂ©es Ă  dĂ©passer et non pas Ă  suivre bĂȘtement... Ainsi d'un point de vue analytique, Nietzsche rĂ©cuse l'intuition mĂȘme de Descartes, en tant que celle-ci implique toujours un "prĂ©jugĂ©", un Ă©lĂ©ment d' interprĂ©tation hĂ©tĂ©rogĂšne prĂ©alable qu'on "oublie". EnvoyĂ© par Nietzsche [...] ce "je pense" suppose que je compare, pour Ă©tablir ce qu'il est, mon Ă©tat du moment Ă  d'autres Ă©tats que m'a rĂ©vĂ©lĂ©s l'expĂ©rience de mon moi ; du fait que je doive me reporter ainsi Ă  un "savoir" venu d'ailleurs, ce "je pense" n'a donc pour moi aucune certitude immĂ©diate. §16 Mais, comme Nietzsche ne veut pas tomber en excĂšs mais analyser finement, il soumet sa propre critique, en contrepoint, au tribunal de la vie en posant en la question "Monsieur, [...] pourquoi est-ce absolument la vĂ©ritĂ© qu'il vous faut?" Question qui, en poassant, semble, Ă  premiĂšre vue, rejoindre le propos des ConsidĂ©rations Inactuelles II, oĂč Nietzsche critiquait dĂ©jĂ  tout savoir en les soumettant au "tribunal de la vie" EnvoyĂ© par Nietzsche [...]nous sommes devenus inaptes Ă  vivre, Ă  voir et Ă  entendre d’une façon simple et juste, Ă  saisir avec bonheur ce qu’il y a de plus naturel, et jusqu’à prĂ©sent nous ne possĂ©dons pas mĂȘme la base d’une culture, parce que nous ne sommes pas persuadĂ©s qu’au fond de nous-mĂȘmes nous possĂ©dons une vie vĂ©ritable. ÉmiettĂ© et Ă©parpillĂ© çà et lĂ  ; dĂ©composĂ©, en somme, presque mĂ©caniquement, en une partie intĂ©rieure et une partie extĂ©rieure ; parsemĂ© de concepts comme de dents de dragons, engendrant des dragons-concepts ; souffrant de plus de la maladie des mots ; dĂ©fiant de toute sensation personnelle qui n’a pas encore reçu l’estampille des mots ; fabrique inanimĂ©e, et pourtant Ă©trangement active, de mots et de concepts, tel que je suis j’ai peut-ĂȘtre encore le droit de dire de moi je pense, donc je suis, mais non point je vis, donc je pense. L’ ĂȘtre » vide m’est garanti, non point la vie » pleine et verdoyante. Ma sensation primitive me dĂ©montre seulement que je suis un ĂȘtre pensant, mais non point que je suis un ĂȘtre vivant, que je ne suis pas un animal, mais tout au plus un cogital. Donnez-moi d’abord de la vie et je saurai vous en faire une culture ! — C’est le cri que poussera chaque individu de cette premiĂšre gĂ©nĂ©ration. Et tous les individus se reconnaĂźtront les uns les autres Ă  ce cri. Qui donc voudra leur donner cette vie ? ConsidĂ©rations Inactuelles II C'est la bĂȘtise mĂȘme que fustige alors Nietzsche, de penser qu'il faille dĂ©montrer les causes de la vie pour que cette vie soit effective. La pensĂ©e n'est pas seulement douteuse comme concept, elle ne rĂ©cuse pas l'hypothĂšse selon laquelle elle puisse ĂȘtre une nĂ©cessitĂ© "instinctive" "la plus grande partie de la pensĂ©e consciente doit aussi ĂȘtre rangĂ©e parmi les activitĂ©s de l'instinct, y compris la pensĂ©e philosophique"§3. Encore une fois, c'est de l'utilitĂ© pour la vie que rĂ©clame Nietzsche, ce qui lui fait dire en §4, non sans ironie, que "les jugements les plus faux les jugements synthĂ©tiques a priori sont du nombre nous sont les plus indispensables [...] au point que renoncer au jugement faux serait renoncer Ă  la vie, nier la vie. Que le non-vrai soit une condition de la vie". On comprend alors quel est le problĂšme des fondements mĂ©taphysiques selon Nietzsche ils sont tautologiques et derriĂšre un discours sur ce que les choses sont "vĂ©ritablement", elles ne disent que comment elles doivent ĂȘtre. Elles ne permettent pas de dĂ©passer le statut de point de vue. Et pour l'expliquer, Nietzsche y ajoute des facteurs psychologiques "amour de sa propre philosophie", Ă©gocentrisme, naĂŻvetĂ©, prise de pouvoir, sur-rĂ©action... Or, si la vertu se dit sur l'exemple de ces philosophes, savants, artistes, etc. qui se sont trompĂ©s ou ont rusĂ© de multiples façons alors il faut en conclure que cette mĂȘme vertu est antinomique, ou plutĂŽt, le non-vertueux, l'immoral, doivent alors ĂȘtre considĂ©rĂ© comme des Ă©lĂ©ments constitutif de cette mĂȘme vertu. Or, pour Ă©lucider cela, nous dit Nietzsche, il faut prendre cette hypothĂšse trĂšs au sĂ©rieux. Et donc, il faut de vĂ©ritables "esprits libres". Or, l'Ă©poque de Nietzsche a encore du mal Ă  dĂ©passer ce stade... Donc, concernant ce Cogito, la question qui se pose est la suivante comment doit-on considĂ©rer le statut du "je" et de la "pensĂ©e"? Et encore de lĂ  l'existence? Le "je" de Nietzsche n'est rien a priori, il est une faute originelle de raisonnement qui s'est cristallisĂ©. On ne trouve pas "je" ou "moi", on l'invente. La grammaire nous fait croire qu'on trouve quelque chose, mais comme pour Kant et sa "nouvelle facultĂ©", cette faute appartient Ă  une "Ă©poque oĂč l'on ne savait pas encore faire la diffĂ©rence entre "trouver" et "inventer!" Et Ă  chaque fois que nous essayons de rĂ©futer la faute, nous retombons dans la faute mĂȘme. Pourtant, la rĂ©futation est irrĂ©sistible "Quelque chose" est toujours prĂ©supposĂ©, mais ce quelque chose, on ne peut pas le trouver. Il est toujours dĂ©jĂ  interprĂ©tĂ© et posĂ© quelque part, entachĂ© d'une histoire dont le sens nous est en partie cachĂ©, il nous faut donc le reconstruire. On peut certes en faire le diagnostic, retracer une gĂ©nĂ©alogie de l'erreur, mais en cela, on aurait tort de prĂ©tendre trouver une vĂ©ritĂ©. On ne ferait qu'imposer une interprĂ©tation dominante. Car on ne choisit pas d'oublier l'histoire de notre Ă©ducation. On peut juste en prendre conscience pour la nier. Mais est-ce assez pour ĂȘtre libre? "Un tel "esprit libre" est-il possible?", se demandait dĂ©jĂ  Nietzsche dans l'introduction de Humain, Trop Humain. Cordialement.
W6NBmo.
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